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24 mai 2008

Communisme et démocratie

Dans son discours d’hommage à Jacques Rimbault (1929-1993), ancien maire de Bourges et député communiste, et qui fut sans doute l’homme politique du Cher le plus remarquable des décennies qui viennent de s’écouler, le député communiste Jean-Claude Sandrier établit une curieuse opposition entre la démocratie et le communisme. « Il a fait se rencontrer communisme et démocratie. » S’il les a fait se rencontrer, c’est qu’ils étaient étrangers l’un à l’autre. Comment la démocratie, qui est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple peut-elle se trouver à ce point dissociée de l’idéal communiste d’abolition des classes sociales et de sortie de l’aliénation de la classe ouvrière, qui recouvrerait alors sa liberté et ses droits politiques et sociaux, au terme d’un bouleversement concluant logiquement et historiquement ce grand mouvement d’émancipation né avec la révolution française et le mouvement ouvrier du XIXème siècle ?
C’est ce que Jean-Claude Sandrier n’explique pas, sinon en esquissant une opposition entre le « collectif » et le « respect dû à chacun ». On pourra juger qu’il s’agit d’un « progrès ». Les « communistes républicains », comme s’appellent désormais les élus du PCF, auraient réussi la synthèse difficile des exigences contradictoires qui opposent les aspirations des « individus » et la nécessaire contrainte du « collectif ».
Mais cette dépréciation des valeurs collectives par un élu communiste est, à tout le moins, un hommage paradoxal à l’idéologie libérale qui place l’individu comme centre et ultime finalité de tout projet politique.
De sorte qu’on peut au moins s’interroger et se demander ce qu’il reste de « communisme » dans l’idée de « communisme républicain ». Un hommage à l’histoire ? Une tradition qui se perpétue dans les mots, dans un langage où se sédimentent les rêves avortés des opprimés ?
En tous cas, si un élu communiste porte un jugement si négatif sur ce que fut historiquement le communisme, on se demande alors pourquoi le PCF porte encore ce nom dans son sigle. En revanche, on ne s’étonne pas que toute référence au Parti Communiste ait désormais disparu des affiches et des tracts des élus communistes du Cher lors des campagnes électorales.
Et ce n’est peut-être pas un hasard si ce fut Jacques Rimbault lui-même qui inaugura cette pratique qui témoigne d’une « haine de soi » tout à fait curieuse, mais non sans causes historiques ...

http://www.agitateur.org/

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