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13 octobre 2008

Les enfants en prison

Un jeune de 16 ans se suicide dans une prison. C’est le cinquième depuis le début de l’année, si j’ai bien tout compris.

Depuis, toutes les hypothèses ont été évoquées : les mauvais traitements infligés par les autres détenus, ou même par la hiérarchie, le chantage au suicide ou une erreur de diagnostic psychologique…

Lorsqu’un autre jeune tente, le lendemain, de mettre également fin à ses jours, on ne parle que de l’endroit d’où ce jeune provient : la même prison de Metz, cette prison qui a vu hier encore un jeune s’échapper… juste après le passage de la ministre de la Justice.

Le fait-divers s’amplifie en « affaire » lorsque les syndicats de gardiens pénitentiaires font état des nombreuses réclamations restées sans suite. Mais le pire n’est pas là.

Le pire c’est l’hypothèse retenue par les médias après ces événements dramatiques : un « jeu » auquel joueraient ces détenus mineurs, pour obtenir je ne sais quel caprice refusé par l’autorité pénitentiaire.

Comment peut-on être aussi cynique ? La mort, un jeu ?

Peut-être en fin de compte, mais les causes n’en sont pas le caprice ou le défi à l’autorité ; ce qui devrait sauter aux yeux des personnes évoquant cette histoire.

La cause de ces suicides est à mon avis évidente, et je suis révolté de l’aveuglement de tous quant à celle-ci : ce sont des enfants, rien de plus.

Des enfants qui, par jeu ou par désespoir, mettent fin à leur courte vie, enfermés qu’ils sont pour des actes certes répréhensibles, mais dont l’inconscience est à l’image de leur suicide : irresponsable.

Comme cette affaire de gamins s’amusant bêtement à jeter des pierres sans réfléchir à qui peut se trouver dessous, et qui se retrouvent en prison pour n’avoir pas réfléchi (n’est-ce pas le propre de l’enfance de ne pas réfléchir aux conséquences de leurs actes, si graves soit-elles ?)

A 13 ans, on est encore des enfants.

Et si un enfant traverse la rue sans regarder, et se fait renverser : va-t-on l’accuser de n’avoir pas pensé à regarder ? Jusqu’où peut-on aller dans cette voie ?

Si un enfant jette son papier de chewing-gum par la fenêtre de ma voiture, qu’un motard l’évite en faisant une embardée, qui fait freiner la voiture de derrière, provoquant un accident entraînant la mort d’un autre enfant mal attaché à l’arrière de sa voiture, va-t-on me mettre en prison ? Ou bien le père de l’enfant mort ? Ou encore doit-on accuser l’enfant lui-même, qui à 12 ans aurait dû signaler à son père qu’il était mal attaché ?

Aujourd’hui, il est presque interdit de donner la fessée à ses propres enfants, et ils risquent la prison sans transition pour avoir joué au jeu stupide de celui qui lance le plus loin…

Dans des cellules trop petites pour le nombre d’occupants, souvent traités sans distinction des délits commis, et incapables de s’adapter à un lieu où ils n’ont rien à faire.


Djamal Benmerad sur AgoraVox

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C
AFP - Deux juges américains ont admis avoir touché plus de 2,6 millions de dollars de la part de prisons privées en envoyant pendant des années de jeunes mineurs en détention ou en camp disciplinaire pour des délits sans rapport avec leur peine.<br /> <br /> Les plaintes en nom collectif s'accumulent contre ces deux juges de Pennsylvanie (nord-est) qui ont reconnu devant la justice la semaine dernière, avoir "conclu un accord pour garantir la fourniture de jeunes délinquants" auprès d'une société privée d'exploitation de prisons, PA Child Care.<br /> <br /> Ils ont touché, en échange, des compensations financières de 2,6 millions de dollars de 2000 à 2007, selon les documents de justice.<br /> <br /> Les juges Mark Ciavarella et Michael Cohahan sont accusés de conspiration pour fraude contre les Etats-Unis devant un tribunal fédéral de Pennsylvanie.<br /> <br /> Une organisation de défense des jeunes devant la justice, le Juvenile Law Center, basé à Philadelphie (Pennsylvanie) va déposer en fin de semaine les plaintes de plusieurs dizaines de familles, après qu'elles eurent appris que leur enfant avait été envoyé injustement en détention, a indiqué une porte-parole à l'AFP lundi. Plusieurs plaintes de familles ont déjà été déposées séparément.<br /> <br /> Au total, plus de 5.000 adolescents ont été jugés coupables au cours de cette période par les deux juges qui opéraient dans le comté de Luzerne, une ancienne région minière pauvre à majorité blanche. Et plus de 2.000 ont été envoyés en détention, a précisé Marie Roda, porte-parole du Juvenile Law Center.<br /> <br /> Issus de familles dévaforisées et peu instruites, "les jeunes étaient des cibles faciles. Beaucoup d'entre eux n'avaient même pas d'avocats et quand ils demandaient un avocat commis d'office, on leur disait qu'il faudrait attendre des semaines", en prison, a-t-elle indiqué. Les jeunes avaient entre 13 et 18 ans.<br /> <br /> "Nous devrions représenter (devant la justice) plusieurs dizaines de familles au moins mais nous ne savons pas encore combien exactement signeront la plainte", a précisé le Juvenile Law Center.<br /> <br /> En reconnaissant leur culpabilité, les deux juges, qui ont été laissés en liberté, ont admis risquer un minimum de 7 ans de prison. Le juge fédéral peut toutefois les condamner à une peine supérieure, allant jusqu'à 25 ans de détention. Leur jugement ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois.<br /> <br /> "Les familles n'arrêtent pas d'appeler depuis que l'affaire est sortie" début février, "mais certaines d'entre elles ne se pourvoiront pas en justice parce qu'elles veulent juste en finir et obtenir de laver le casier judiciaire de ces jeunes qui n'auraient jamais dû finir en prison, voire au tribunal", a indiqué la porte-parole du Juvenile Law Center.<br /> <br /> La Cour suprême de Pennsylvanie a nommé mercredi un juge spécial, issu d'une autre région, qui va revoir tous les cas traités par ces juges corrompus.<br /> <br /> Parmi les témoignages reçus par l'association Juvenile Law Center, figurent ceux d'un jeune garçon envoyé 9 mois en détention pour avoir volé un flacon d'épices de noix de muscade d'une valeur de 4 dollar, d'un autre jeune condamné à 3 mois pour avoir volé de la menue monnaie dans une voiture ou encore celui d'un garçon de 13 ans envoyé en camp de redressement plusieurs week-ends pour avoir exploré un bâtiment désaffecté.<br /> <br /> Dans de nombreux cas, les jeunes étaient envoyés dans des centres pénitentiaires loin de leurs familles et souvent malgré l'avis contraire des juges d'application des peines.
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