Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A l'indépendant
Publicité
  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 420 645
7 décembre 2008

Pour des assises du communisme

Bien qu'il ne serve à rien de bêler "communisme, communisme" et que ce qui compte c'est le contenu du mot et les actes qui vont avec, cet appel  - déjà ancien - mérite par sa sincérité et sa clarté d'être reproduit à quelques jours du Congrès du PCF. Je rappelle aux lecteurs que je me suis à plusieurs reprises prononcé sur ce blog non pour la constitution d'un nouveau parti fût-il communiste mais pour un rassemblement plus vaste, non politicien, diversifié et décentralisé, pour le socialisme (front, fédération, mouvement, coordination, réseau...?) au sein duquel le courant communiste dans sa propre diversité - organisée - a évidemment une place de choix.


Il faut se rendre à l’évidence : les forces qui se réclament du communisme apparaissent éclatées, désillusionnées, découragées, traumatisées… Certains se prononcent même pour leur disparition. Or, plus que jamais, il est indispensable d’offrir une perspective à l’espoir que l’on sent poindre dans les multiples échanges qu’entretiennent les militants communistes avec la population dans leurs villes et leurs villages , avec les salariés sur leurs lieux de travail .

Ils sont en effet de plus en plus nombreux ceux qui considèrent le capitalisme comme néfaste. Les récents résultats électoraux n’effacent pas cette donnée primordiale confirmée par la victoire au référendum de 2005, les mouvements sociaux dont celui du CPE, les différentes enquêtes d’opinion…

Dans son évolution financière, le capitalisme est de plus en plus exploiteur, parasitaire, prédateur, de plus en plus porteur d’aliénations et de dominations.
Des masses énormes d’argent s’accumulent entre les mains d’un nombre
toujours plus réduit de personnes, tandis que s’accroissent les inégalités et que d’immenses besoins restent insatisfaits.

A l’échelle de l’humanité, l’essentiel des richesses continuent à être concentrées dans quelques pays et les inégalités de développement augmentent sans cesse.
Des moyens énormes sont stérilisés dans une spéculation financière à grande échelle.
Dans ces conditions, la démocratie affichée est de plus en plus surfaite et
l’idéologie libérale traverse désormais toutes les sphères de notre société au point que la quasi-totalité des médias en sont aujourd’hui les véhicules. Les assemblées élues ont de moins en moins de pouvoirs, lesquels se concentrent entre les mains des détenteurs des moyens de production et d’échange, des acteurs des marchés financiers.

Pour autant, tout nous conduit à considérer que le système capitaliste a fait son temps et qu’il doit laisser la place à une autre société. Des expériences malheureuses, parfois tragiques, ont eu lieu au nom du communisme. Elles ont pris fin par hypertrophie étatique, confiscation des souverainetés et négation de la démocratie qu’elles prétendaient pourtant vouloir établir.

C’est pourquoi nous souhaitons que soit reposée la question de l’actualité du communisme, d’un communisme qui soit de notre temps.

Pour cela, les grandes lignes d’un projet de société doivent être redéfinies ou réaffirmées :

1) Si le pouvoir capitaliste réside dans l’appropriation privée, à l’inverse le pouvoir du peuple, celui de la société dans son ensemble, ne doit-il pas consister avant tout en l’appropriation sociale des grands moyens de production et d’échange, des établissements bancaires et financiers, dans des formes qui sont à réinventer ?

2) Le pouvoir des citoyens ne devrait-il pas être renforcé dans les institutions politiques, afin de dessiner les contours d’une véritable nouvelle république au sein de laquelle le triptyque « liberté égalité fraternité » pourra prendre tout son sens, mais aussi sur les lieux de travail, sans quoi la démocratie demeurerait bancale, amputée ?

3) Cette même démocratie ne peut-elle pas mettre fin à un capitalisme grand pollueur et grand gaspilleur des ressources naturelles ? L’appropriation sociale apparaît en effet comme la condition de véritables politiques de développement durable, en pleine connaissance des apports que la science et les technologies doivent mettre à la disposition de tous.

4) Le travail ne doit-il pas être débarrassé de l’aliénation qui lui est attaché et ne peut-on imaginer une nouvelle forme de travail assurant un revenu social à tous, motivant et responsable, un travail n’ayant plus rien de commun avec le salariat et l’exploitation qu’il implique ?

5) Tous les peuples ne doivent-ils pas être souverains pour déterminer leur avenir et quelle articulation doit-il y avoir entre eux et l’Europe, l’échelon mondial ? Par quel moyen parvenir à des rapports de paix, d’égalité de tous les Etats, à des coopérations élargies et profitables à tous, notamment par l’intermédiaire d’une ONU réformée et démocratisée ?

Toutes ces données nous interpellent et doivent être débattues sur le sens que nous devons donner à la place de l’Europe, de la nation, des collectivités et des citoyens dans notre projet de société. C’est cette voie vers un communisme renouvelé que nous devons co-élaborer, construire avec l’ensemble du peuple.

C’est pourquoi nous vous proposons que soit examinée lors du prochain congrès du PCF la tenue d’Assises du communisme au cours de l’année 2008.

Ces journées de réflexion auraient pour vocation de reposer les questions
essentielles de l’évolution de la société dans laquelle nous vivons et de jeter les bases d’un projet de changement de société pour le 21ème siècle.

Nous suggérons que ces rencontres rassemblent, dans une libre confrontation et sans exclusive, un maximum de militants et de citoyens de diverses sensibilités, aux côtés d’intellectuels, de scientifiques, d’élus et de représentants du mouvement social et associatif.

Tous ceux qui se réclament ou non du communisme y seraient les bienvenus car la diversité des approches est autant de possibilités d’enrichissement, aucun tabou ne devant constituer un préalable à ce vaste échange.

La société évolue. Le capitalisme se transforme. Sans être pour autant une « avant-garde éclairée », les communistes ne peuvent demeurer à la traîne de cette gigantesque mutation. Nous espérons donc que notre proposition soit examinée et discutée par tous les communistes afin que les enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés ne soient pas écartés au nom de considérations plus immédiates.


Appel à faire circuler et signer , à retourner à :
Michel Peyret   m.peyret@cegetel.net

Liste des signataires sur http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6678

Appel copié sur http://sanseprendrelechou.forumactif.com/


Publicité
Publicité
Commentaires
L
- Ce que je voulais dire, c'est que l'essor du communisme est indissociable du goût de Marx et Engels pour la Science et de leurs efforts pour communiquer cette science au prolétariat. De là vient l'inquiétude des potentats qui surveillent Marx. La bourgeoisie a compris que Marx est fort capable de doter le prolétariat d'une conscience politique bien au-delà des slogans anarchistes.<br /> <br /> Lénine a vu venir la phase de sécularisation du communisme dont nous ne sommes pas encore sortis et qui a pour effet étonnant en particulier que les communistes sont aujourd'hui plus 'hégéliens' que 'marxistes', en raison de la justification par Hegel des systèmes bureaucratiques.<br /> En France on a aujourd'hui deux tendances opposées ; pour schématiser, ceux qui veulent comme Madelin naguère briser le monopole de l'Education nationale pour mieux asservir l'école aux intérêts de l'industrie - d'autre part ceux qui croient que l'Etat est le meilleur rempart contre le totalitarisme industriel.<br /> Il n'y a donc pas de communistes en France puisque Marx démontre que le dualisme Etat-Société civile fait partie de la mythologie laïque. Quand Sarkozy se sert de l'Etat pour tenter de colmater la brèche dans le capital, c'est lui le plus logique. Les crétins à qui on enseigne les mathématiques financières capitalistes dans les écoles de commerce et les universités sont passés par l'enseignement laïc.<br /> <br /> - Sur la Renaissance en particulier, je m'inscris en faux contre les propos de Garaudy.<br /> D'abord parce que le meilleur de la science scolastique : Thomas d'Aquin, Roger Bacon, Duns Scot est une révolution intellectuelle contre la philosophie romaine ou augustienne. Et la place que la Renaissance accorde à la peinture moderne est la preuve que cette révolution, disons, 'aristotélicienne', se prolonge sous la Renaissance. La peinture de Véronèse, Tintoret, Titien, prolonge la théologie matérialiste de saint Thomas d'Aquin.<br /> La société capitaliste contemporaine a au contraire le plus profond mépris pour l'art. Il suffit d'écouter les mécènes Pinault et Arnault pour s'en rendre compte : ils sont incapables d'énoncer autre chose que des stéréotypes sur l'art, idem pour leurs 'coach'. Alors qu'il n'y en a que pour l'art bourgeois conceptuel, combien d'élèves des Beaux-Arts ont lu Hegel, d'où toute l'esthétique laïque actuelle vient ? Je ne sais pas s'il y en a un seul.<br /> <br /> Donc je ne vois pas l'intérêt comme Garaudy ici d'opposer un mythe à un autre mythe. Le masochisme de Garaudy n'est guère plus utile pour le Tiers-Monde que la morgue hypocrite de Guaino ou celle de BHL.<br /> Je ne suis pas tout à fait d'accord avec la vision de Marx et Engels de l'Histoire européenne depuis le moyen âge, mais ils ont sûrement raison d'insister sur l'obscurantisme du XVIIe siècle, le pastiche de l'Empire romain joué avant Napoléon et Hitler par Louis XIV.<br /> <br /> Nitche se prend pour Voltaire, mais en réalité il ressemble beaucoup plus à Blaise Pascal. Comme Marx je ne tiens pas Voltaire pour un grand savant, mais il n'y a pas bien sûr chez Voltaire comme chez Nitche ce mépris affiché pour la Vérité.<br /> (De cette école germanique vient la condamnation par Benoît XVI de Francis Bacon et Karl Marx, à qui il n'hésite pas à fait porter le chapeau du rationalisme, ce qui est sacrément gonflé de la part d'un ratiocineur (ratzinger) et justifie a posteriori le mépris de Karl Marx pour le clergé catholique allemand, mépris beaucoup plus proche de l'indifférence que de la haine, d'ailleurs.
Répondre
A
La citation (de Garaudy, encore !, dans "L'avenir, mode d'emploi") parle pour moi pour l'essentiel. Sur le sujet "Don Quichotte"...<br /> <br /> "La Renaissance occidentale fut d'abord la naissance simultanée du capitalisme et du colonialisme, masquée par une restauration philosophique du dualisme philosophique des grecs et surtout de Platon, par une réforme religieuse, celle de Luther et de Calvin, arrachant la moitié de l'Europe à une Eglise romaine impériale, par une sécession de l'Europe se croyant désormais le centre du monde, seul créateur de valeurs parce que s'attribuant toutes les découvertes scientifiques et techniques du reste du monde: la boussole et le gouvernail d'étambot qui rendaient possible la navigation en haute mer et donc les grandes découvertes, la poudre qui permit de faire de ces découvertes des conquêtes, l'imprimerie qui démocratisait la culture et la résurrection de la Grèce et de Rome.<br /> <br /> Tout cela venait de Chine, de l'Inde, par les routes de la soie, et de l'expansion de l'Islam. Des Indes Occidentales, c'est à dire de l'Amérique, affluaient l'or et l'argent qui rendaient possible une expansion gigantesque de l'économie marchande. La quantité d'or et d'argent en circulation en Europe augmenta de 800% au XVIe siècle, grâce aux multitudes d'Indiens qui mourraient de travail forcé dans les mines de métaux précieux.<br /> <br /> Plus important encore fut l'afflux, en Europe, de ressources alimentaires venues d'Amérique, qui mirent fin aux famines du Moyen Age, et donnèrent une impulsion sans précédent à la natalité: Fernand Braudel, en 1982, appelait cultures miracles l'arrivée en Europe de la pomme de terre andine et du maïs mexicain: en deux siècles, note Braudel, la pomme de terre remplace 40% de la consommation de céréales. En Irlande, où elle fut d'abord cultivée, la population tripla.<br /> <br /> Lorsque les Européens commencèrent à importer le coton américain à filaments longs, l'industrie textile européenne prit un essor sans précédent aux dépens des tisserands de l'Inde, et, en Amérique, des esclaves noirs déportés pour sa production.<br /> <br /> Le mythe de la Renaissance européenne, c'est-à-dire la naissance du monothéisme du marché et de l'idolâtrie de l'argent, de la cassure du monde par le pillage colonial, de la polarisation croissante, même en Europe, de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas, masque la décadence de l'humain.<br /> <br /> La décadence, c'est la désintégration de la volonté collective au profit des individus. Ce qui caractérise la décadence romaine, c'est le contraste croissant entre la richesse des demeures privées et la décrépitude des temples.<br /> <br /> Naissance des fauves et du règne de l'or. Les grands témoins: Shakespeare, Cervantès.<br /> <br /> Cette décadence fut révélée, dès son origine, par les grands génies de l'époque.<br /> <br /> -- Nul, mieux que Shakespeare, n'a compris et décrit les mécanismes de désintégration de notre monde de la fin du XXe siècle;<br /> <br /> -- Nul, mieux que Cervantès, n'a désigné la seule voie pour déjouer la mort.<br /> <br /> 1605. Le roi Lear révèle la décomposition d'un monde "où les fous mènent les aveugles" <br /> <br /> " Le grand monde s'usera ainsi jusqu'au néant. " Le roi Lear n'est que "morceau de ruine ". Il pose la question cruciale: "Qui pourra me dire qui je suis? " <br /> <br /> " Je sais qui je suis " , répond Don Quichotte en cette même année 1605. Il est, lui aussi, au fond du malheur. Mais habité par Dieu. Avec un but, un sens. Il sait que le monde du troupeau n'est pas le vrai.<br /> <br /> Le monde de Cervantès et de Shakespeare est notre monde; ils en ont vécu la naissance; nous en vivons l'agonie.<br /> <br /> Ce qu'on appelle la Renaissance, c'est le rejet de toute valeur absolue, et son corollaire: un individualisme de jungle.<br /> <br /> La Renaissance, naissance des fauves.<br /> <br /> Ce qu'il est convenu d'appeler la réalité est songe et mensonge. Nous dirions: aliénation de l'homme.<br /> <br /> Shakespeare et Cervantès ont crié les premiers: "le roi est nu!" Votre réel est un faux réel: il n'a pas de sens parce que vous n'avez pas de but!<br /> <br /> L'argent fait de toutes les valeurs des valeurs marchandes: "Tu vaux autant que tu possèdes, et possèdes autant que tu vaux" (II, 20, p. 669 et II, 43, p. 831). "Les richesses sont capables de combler bien des trous" (II, 19, p. 655) (Don Quichotte).<br /> <br /> Cervantès dénonce ainsi la subversion morale découlant du triomphe du capitalisme à la Renaissance avec la même lucidité et la même violence que Shakespeare montrant "le cuistre savant prosterné devant l'imbécile cousu d'or".<br /> <br /> "Que vois-je là? De l'or, ce jaune, brillant et précieux métal! Ce peu d'or suffirait à rendre blanc, le noir; beau, le laid; juste, l'injuste; noble, l'infâme, jeune, le vieux; vaillant, le lâche. Ceci écartera de vos autels vos prêtres et vos serviteurs; ceci arrachera l'oreiller du chevet des malades. Ce jaune argent tramera et rompra les voeux, bénira le maudit, fera adorer la lèpre livide, placera les voleurs, en leur accordant titre, hommage et louanges, sur le banc des sénateurs; c'est ceci qui décide la veuve éplorée à se remarier. Celle qu'un hôpital d'ulcérés hideux vomirait avec dégoût, ceci l'embaume, la parfume, et lui fait un nouvel avril... Allons! poussière maudite, prostituée à tout le genre humain, qui mets la discorde dans la foule des nations, je veux te rendre ta place dans la nature." <br /> <br /> Karl Marx, citant ce texte de Shakespeare, y voyait une première prise de conscience de l'aliénation de l'homme par ce qu'il appellera, dans le Capital, le "fétichisme de la marchandise".<br /> <br /> Dans la critique, par Cervantès, de ce qui est l'essence du capitalisme naissant, se trouve la clé du thème des enchanteurs. La mission de Don Quichotte est de désenchanter le monde enchanté. Dans un autre langage l'on dirait: désaliéner le monde aliéné.<br /> <br /> Ce qu'il croyait épopée mystique, lui apparaît réalité sordide du colonialisme. Dans le Jaloux d'Estrémadure il appelle les Indes "le refuge et l'abri des désespérés de l'Espagne, Eglise des déchus, sauf-conduit pour les criminels... déception pour beaucoup et remède pour quelques-uns " (Pléiade p. 1301).<br /> <br /> Le même Cervantès est finalement broyé: ancien combattant de Lépante, devenu, à Séville, bureaucrate obscur dans les chantiers où l'on équipait l'Invincible Armada , il est désormais l'un de ces désespérés de l'Espagne et adresse une demande d'emploi à Philippe II. "Je supplie humblement Votre Majesté... de m'accorder la grâce d'un poste vacant aux Indes... celui de comptable dans la Nouvelle Grenade, ou dans la province de Soconusco au Guatemala, ou dans les galères de Carthagène (Pérou), ou dans l'administration de La Paz... "<br /> <br /> La déception tragique de Cervantès, à son "tournant des rêves", s'exprime à travers Don Quichotte: dans son discours sur les armes et les lettres , il dit sa tristesse "d'avoir exercé cette profession de chevalier errant à une époque aussi détestable que celle où nous vivons aujourd'hui" (I, 37-38,).<br /> <br /> La critique de son siècle est aussi implacable que celle de Shakespeare. <br /> <br /> Hanté par le souci de dominer la nature par la science et la technique, l'homme devient chose parmi les choses: "tout ce monde est composé d'artifices et de machines" (II, 30, p. 738). Surtout de machines à broyer: les moulins en sont la parabole. Comme la chaîne dans cette autre allégorie: Les Temps modernes de Chaplin.<br /> <br /> De cette mécanisation du monde et de cet écrasement de l'homme, dépouillé de sa dimension divine, Don Quichotte dégage la source: le pouvoir absolu de l'argent devenu maître des hommes et de leur société à la place de Dieu. "Le meilleur fondement du monde est l'argent" (II, 20, p. 66). "L'intérêt peut tout" (II. 20, p. 667).<br /> <br /> L'afflux d'or des Amériques a submergé l'Espagne.<br /> <br /> L'argent devient le moteur de toutes les actions. Il confère le pouvoir et le corrompt: "Il n'y a office si honorable qui ne s'acquière avec quelques pots de vin" (II, 61, p. 811).<br /> <br /> La corruption des dirigeants est générale: "ramasser des pistoles... tous les gouverneurs nouveaux y vont avec le même désir" (II, 36, p. 79...).<br /> <br /> Les grands seigneurs, propriétaires terriens fainéants, vivent du travail des autres (I, 50, p. 492).<br /> <br /> Tel est ce monde redevenu animal dans les jungles du capital, de ce système fondé sur l'argent et l'intérêt personnel, né à la Renaissance.<br /> <br /> Don Quichotte maudit cet esprit nouveau qui pénètre même en l'honnête Sancho Pança; "ton attachement à ton intérêt particulier... ô homme qui tiens plus de la bête que de l'homme" (II, 28, p. 732).<br /> <br /> Telle fut la naissance de notre monde.<br /> <br /> Shakespeare et Cervantès ont vécu le début de la partie, quand se fixaient les règles du jeu."
Répondre
L
Le problème c'est que les communistes français n'ont que virtuellement abjuré leur stalinisme, et de façon complètement aberrante :<br /> - D'abord en entérinant la leçon d'histoire bourgeoise sur Staline, qui n'est pas plus un fou sanguinaire qu'Eisenhower ou Patton. En outre la responsabilité de Staline dans le déclenchement de la Guerre mondiale est moins grande que celle de Churchill ou Hitler.<br /> - Deuxio les communistes ont conservé la foi soviétique entretenue par Staline dans l'Etat, alors que Marx et Lénine désirent bien sûr la destruction de l'Etat laïc totalitaire et de la foi laïque ésotérique.<br /> <br /> Cette deuxième contradiction est bien sûr due aux liens entre le communisme et les syndicats ouvriers, ceux de l'Education nationale. Beaucoup de communistes sont issus de ces milieux dans lesquels l'entreprise (industrielle) et l'Etat ont fini par être sacralisés, préférés à la Vérité qui les condamne, l'industrie comme captatrice des richesses des esclaves du Tiers-monde, l'Education nationale comme vecteur de la propagande bourgeoise. Lorsqu'Alain Geismar déclare : 'Nous voulions (en mai 68) des ordinateurs comme sur les campus américains', c'est une triple andouille. Le communisme n'a que faire de la computation de données sur un ordinateur qui est avant tout au service de la balistique militaire.<br /> Ce que les communistes veulent, ce sont des leçons de grec et de dessin pour le peuple. Que les caissières sachent lire des étiquettes et faire du calcul mental, ça c'est la préoccupation des batards capitalistes.<br /> <br /> La position d'Alain me surprend d'autant plus qu'étant catholique comme lui, les volontés convergentes du catholicisme et du communisme de détruire le Léviathan me paraissent évidentes. Même si la droite libérale est trop stupide pour s'en rendre compte, les services publics sont les meilleurs alliés du Capital. Sans services publics, il y a longtemps que la situation serait devenue explosive en France. Ainsi que Marx le disait.<br /> Le problème c'est qu'aujourd'hui, en 2008, Daniel Bensaïd passe pour un type sérieux et Marx pour un ringard. Là s'exprime aussi l'autosatisfaction bourgeoise descendue des classes bourgeoises sur les classes moyennes puis sur les gens les plus modestes.<br /> <br /> Ah, j'en profite aussi pour rappeler à Alain que Engels surnomme le jeune hégélien Stirner 'Sancho'. Hegel est pour Marx et Engels une sorte de Don Quichotte qui charge des moulins à vent monté sur une philosophie branlante.<br /> Croire que Marx se contente de renverser la dialectique de Hegel reviendrait à se situer au niveau du pesant et haineux Redeker, même pas capable de reconnaître la paternité de Hegel sur le républicanisme moisi qu'il défend.
Répondre
A
Petrus,<br /> Je n'ai aucune qualité ni aucun pouvoir pour excommunier qui que ce soit, et je n'en ai pas le désir. Je n'estime pas ma pensée supérieure à la votre. <br /> <br /> A quelles questions le débat ici engagé devait-il répondre ? Relisez l'article d'origine, par exemple ce passage: " 1) Si le pouvoir capitaliste réside dans l’appropriation privée, à l’inverse le pouvoir du peuple, celui de la société dans son ensemble, ne doit-il pas consister avant tout en l’appropriation sociale des grands moyens de production et d’échange, des établissements bancaires et financiers, dans des formes qui sont à réinventer ? <br /> <br /> 2) Le pouvoir des citoyens ne devrait-il pas être renforcé dans les institutions politiques, afin de dessiner les contours d’une véritable nouvelle république au sein de laquelle le triptyque « liberté égalité fraternité » pourra prendre tout son sens, mais aussi sur les lieux de travail, sans quoi la démocratie demeurerait bancale, amputée ? <br /> <br /> 3) Cette même démocratie ne peut-elle pas mettre fin à un capitalisme grand pollueur et grand gaspilleur des ressources naturelles ? L’appropriation sociale apparaît en effet comme la condition de véritables politiques de développement durable, en pleine connaissance des apports que la science et les technologies doivent mettre à la disposition de tous. <br /> <br /> 4) Le travail ne doit-il pas être débarrassé de l’aliénation qui lui est attaché et ne peut-on imaginer une nouvelle forme de travail assurant un revenu social à tous, motivant et responsable, un travail n’ayant plus rien de commun avec le salariat et l’exploitation qu’il implique ? <br /> <br /> 5) Tous les peuples ne doivent-ils pas être souverains pour déterminer leur avenir et quelle articulation doit-il y avoir entre eux et l’Europe, l’échelon mondial ? Par quel moyen parvenir à des rapports de paix, d’égalité de tous les Etats, à des coopérations élargies et profitables à tous, notamment par l’intermédiaire d’une ONU réformée et démocratisée ?" <br /> <br /> C'était le sujet proposé. Voulez vous y participer sans prononcer vous-même d'excommunication par exemple contre ceux qui se réclament du communisme ou de "cette gauche que je déteste, dites vous, et que je refuserai toute ma vie" ?<br /> <br /> <br /> Cordialement malgré tout,<br /> <br /> Alain Raynaud<br /> (alaindépendant)
Répondre
P
A quelle question n'ai-je pas répondue, qui mérite l'excommunication ?
Répondre
Publicité