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12 septembre 2009

A hauteur d'homme (suite)

Djouher Khater, amie du blog, a souhaité réagir au texte posté par Luc Collès et que j'avais intitulé "A Bruxelles, un spectacle à hauteur d'homme". Voici ce commentaire.

 

 

 

Tout à fait d’accord avec Luc Collés ; ce qu’il dit de nos sociétés est on ne peut plus pertinent : au Nord comme au Sud, nos sociétés sont sans boussole. La peur tenaillante du lendemain, la frustration et le ressentiment, sont le pain quotidien des majorités humaines.

Rien n’est plus déprimant et dangereux,  en effet, que ce faste à portée de main, et/ ou exposé via les affichages publicitaires et les médias, mais toujours si loin, comme un mirage qui s’évanouit ; sitôt que celui qui marche sous le soleil impitoyable du désert et ses sables mouvants s’en approche. Conjuguée au pluriel, cette désespérance est un prélude au pire, une bombe à retardement qui explosera à la moindre étincelle.

 Oui,  comment être beau, riche, puissant, toujours souriant à belles dents, en forme  et en bonne santé, en un mot, avoir droit aux droits reconnus par la modernité à travers Chartes et Conventions, et mis en vente par chaines satellitaires ou non satellitaires, et autres… ? Comment donc, quand dans la réalité toute crue, il faut se faire tout petit, voire même invisible ?

Et surtout, comment se faire à l’idée quand on a un boulot ou qu’on en cherche pour pouvoir juste subsister, qu’il faut galérer, se piétiner et piétiner sans répit et sans pitié, juste pour pouvoir rêver de rattraper le rêve d’être un jour beau, riche, puissant, toujours souriant à belles dents, en forme et en bonne santé… Quand ledit rêve d’être beau …tire la langue et sans discontinuer, vous rit au nez…car le minimum, s’il existe, peut à tout moment, se volatiliser.

Comment ingurgiter toutes ces promesses de la démocratie,  dont on se sait définitivement exclu,  et ne pas se refermer sur soi, ne pas attraper toutes les maladies, et surtout hélas, ne pas voir l’autre comme une menace dont il faut se protéger, en actionnant la gâchette au moindre doute, le premier?

 Comment rester humain quand la concurrence pour la simple survie enjoint de balayer tout scrupule et  de s’inscrire  sous le signe de la haine la plus extrême ?

Aussi, le véritable défi d’aujourd’hui, est-il de mettre à nu l’égocentrisme bétonné qui nous emmure pour nous piéger et miner de l’intérieur d’abord,  nos chances de bien-être. Indéniablement victimes -  mais de nous-mêmes en premier lieu - de vouloir attraper le mirage d’être beau, riche, puissant, toujours sourire à belles dents, en forme et en bonne santé ...à tout prix. Et coupables dans cette course aux chimères,  de se tourner le dos, de se compliquer la vie.

La modernité, chantre des valeurs humaines universelles, a investit l’Etat national du devoir de veiller au respect desdites  valeurs par la loi. Ce dernier n’a pas eu le salutaire réflexe  d’en faire le pivot de  l’éducation, de les inculquer aux générations montantes pour leur éviter les dérapages meurtriers. Tout comme du reste, les systèmes archaïques contemporains. Les malins ont en fait leur mine d’or. Une inépuisable foire où le plaisir d’acheter et de vendre, ne s’émousse jamais… Car les valeurs sont le fondement de toute liberté vraie.  Non pas celle de l’anarchie, du règne des instincts, mais celle synonyme de responsabilité.

Aujourd’hui, l’Etat de Droit, là où il semble encore exister, est à l’agonie.  Il ne compte pour rien devant le Dieu argent, qui a un besoin fou, insatiable,  d’esclaves. Prêts à aller au feu, prêts à tuer, pour rien, notamment dans les sociétés sous-développées.  

Une planète d’esclaves, voilà ce qu’est devenue la terre. Une planète de désespoir, voilà où nous ont menés les appétits plus ou moins aiguisés de pouvoir… Nos appétits.

 L’avenir sera sans conteste, du côté de ceux qui auront compris que la dignité est le capital vivifiant  de tout homme, son moteur et son bien le plus précieux. Que la simplicité est un art, non une tare.

 Nostalgiques ou rêvant d’un véritable Etat de Droit, ils auront à cœur d’y introduire, intelligemment, la note manquante qui défigure toute symphonie. Cette touche d’âme qui anime toute bonne volonté, et qui l’a si dramatiquement  déserté. Afin de donner à suffisamment d’hommes les moyens de prévenir ses dérives, les plus graves de nos dérives, à temps, avant qu’il ne soit trop tard.

Oui, l’avenir sera sans conteste du côté de ceux qui auront compris que la dignité est le catalyseur premier de tout homme,  de tout peuple,  qui veut avancer. Réellement avancer.

 D.K

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