Tribune libre de Djohar Khater - Parole d'enseignante, paroles irrévérentes
A Monsieur
le Recteur de l’Université Mouloud Mammeri
La présente mise au point, servira à exposer certains des dépassements abusifs du Chef de Département, à l’encontre d’une enseignante dont l’ancienneté avoisine le tiers d’un siècle, et à présenter en une rétrospective succincte, une expérience personnelle et un parcours des plus problématiques, débouchant sur une situation socio-professionnelle tragi-comique : l’absurde, en somme.
Suivra une vue d’ensemble sur l’état des lieux qui ont vu s’éclore et mourir cette expérience, puisque cette personne venue à l’enseignement par vocation et aujourd’hui usée, a décidé de mettre fin à sa carrière.
Peut-être,
permettrait- elle de cerner les causes profondes du mal qui ronge la
société algérienne et partant, de faire un éclairage sur une vision
des choses qui l’enchaîne, empêchant tout élan véritablement constructif,
condamnant ses majorités humaines à la mal vie.
Pour l’exemple
Concernant les tracasseries et humiliations de ces seules 03 dernières années, il est loisible de citer les faits suivants :
- Le Chef de
Département a forcé les étudiants à quitter la salle de
cours pendant le quart d’heure pédagogique, déclarant aux étudiants
qui voulaient attendre leur enseignante, qu’il porterait cette
dernière absente ; alors qu’arrivant d’Alger, elle s’était oubliée
avec une collègue qui l’avait retenue, tout prés de la salle et
qu’il était derrière elles, pendant ce temps là.)
- Il a annulé un examen programmé avec le service concerné et auquel 05 groupes d’étudiants avaient été convoqués par affichage la semaine précédente, avec l’accord du service concerné ; alors que les salles étaient disponibles ( puisqu’il y avait grève) que des enseignants étaient présents, disposés à la surveillance, et que les étudiants étaient venus par jour de neige.
- Il a transmis
aux services concernés, un arrêt de travail envoyé par fax d’Alger
pour justifier une absence de 02 jours, alors même qu’elle
avait coïncidé avec une grève des étudiants, et que la récupération
des séances de cours avait été fixée par affichage.
-L’année
suivante, il a refusé de signer sa demande de Chercheur- associé,
au motif qu’elle devait être présentée à travers un formulaire
du Centre recruteur, alors qu’il a signé celles des
autres collègues, pourtant manuscrites, sans rien exiger.
-Il l’a en début d’année 2007/2008 accusée de bluff, et à maintes reprises en pleine réunion des enseignants.
Il a en outre, et durant la même réunion, menacé de la rétrograder de son Grade de Maître - Assistante chargée de cours, en cas de refus d’assurer les cours magistraux des modules de Littérature occidentale.
La réalité, est qu’il ne pouvait douter de son refus, puisqu’il lui est arrivé de quitter la salle du cours ( de Français) au début ou au milieu de la séance pour des raisons de santé, maintes fois, bien avant qu’il ne l’informe de sa décision de la charger à nouveau du cours de Littérature étrangère.
Mais aussi, car elle avait enseigné La littérature étrangère pendant 05 ans (1982 / 1987) à travers 03 modules différents ( littérature européenne contemporaine ; littérature américaine contemporaine; Littérature européenne classique et contemporaine) et leurs T.D, avant que l’Administration à laquelle il appartenait ne l’obligea à assurer exclusivement le module de Français ( malgré 02 mois de grève ) parallèlement les années suivantes, à des T.D de modules de littérature, chaque année différents.
Ces Cours / T.D étaient pourtant de l’avis des étudiants de l’époque, les séances les plus intéressantes du programme de Licence du Département de Littérature et langue arabe. Elle s’était investie dans leur préparation, au quotidien. En outre, sa demande de recrutement mentionnait clairement qu’elle postulait pour l’enseignement de la Littérature étrangère, exclusivement. Un choix dicté certes par sa sensibilité, ses compétences, mais aussi par le manque flagrant de personnel spécialisé en la matière, quand les autres modules collectionnaient chercheurs ou diplômés.
- L’enseignante ayant, tout-à-fait en début d’année 2007/2008 rejeté la proposition dudit Chef de Département d’annuler les notes éliminatoires des étudiants de 3e année recalés au rattrapage de septembre 2007/2008 à l’examen du module de Français pour la 3e année consécutive, au profit d’une contre-correction, il ne fit rien pour régler le problème.
Paradoxalement, il l’a convoqua bien longtemps après les délibérations au cours desquelles il a pourtant été décidé que l’annulation ou le maintien de la note éliminatoire relevait de l’estimation du seul enseignant...pour valider la reproduction des copies en vue d’une contre-correction...
Mais, il n’en continua pas moins à la harceler pour la suppression des notes en question, en usant pour imposer sa décision d’intimidations multiformes, à savoir : l’instrumentalisation du Conseil Scientifique, la manipulation des étudiants et de leurs comités, la pression par les enseignants venus à la rescousse, qui pour la rappeler à la raison, qui à la sagesse, qui à lui faire peur, en sus de ceux sollicités pour faire jouer leur amitié...
Or, il ne pouvait
ignorer, que ces étudiants avaient été avertis l’année
durant, que les notes éliminatoires ne seraient pas annulées, comme
les années précédentes. Mais avant l’étape sus- citée, ce responsable,
lui a fait le chantage de choisir entre le retrait des notes éliminatoires
ou la promesse de ne pas en donner aux examens de l’année en cours
et sa reconduction dans le module de Français. Et ce n’est qu’après
avoir été insultée par les étudiants en A.G de la Faculté, prés
de 03 mois plus tard, qu’il s’est enfin décidé à soumettre
les copies reconstituées à la contre- correction.
Quant à sa demande maintes fois réitérée de reconduction dans le module de Français, motivée par de sérieux problèmes de santé, confirmés par les certificats d’un médecin spécialiste, elle est restée sans suites. Pis, la Représentante syndicale du Département, (elle-même longtemps absente pour cause de maternité, sans Certificat maladie ni arrêt de travail) est venue en personne lui demander de déposer un arrêt de travail, puisque son état de santé ne permet pas une activité normale.
- Il est à relever qu’à chacune des étapes du problème, il lui a été remis un emploi du temps ( 03 en tout), notifiant une matière différente à enseigner, selon l’humeur du moment.
La proposition
de réduire son emploi du temps avec le maintien du module de littérature,
lui a été faite après un rapport au Doyen; ce qu’elle a refusé,
parce que les séances de cours avaient déjà lieu depuis des mois,
et pour rappel du maintien de sa demande présentée sous recommandation
médicale de l’usage minimum de la parole, pour éviter les complications.
Il reste à signaler que la méthode adoptée pour le cours de Français - ce qui a été expliqué à Monsieur le Doyen - est la mieux adaptée, dans l’état actuel de sa santé, pour un rendement optima, pour toutes les parties, et en particulier pour l’étudiant qui devient l’acteur principal, durant toute la séance.
- Dans le même ordre d’idées, il faut rappeler la disparition de la salle des enseignants de ses textes de T.D. Ces derniers devaient être distribués aux groupes d’étudiants restants, après l’avoir été à ceux de la veille... Pourtant, tous les vieux paquets de polycopiés jaunis étaient là et semblaient y être depuis des années.
- Et pour finir, le Chef de Département l’a autorisée à la fin du 2e semestre de l’année passée, soit 2 semaines avant les arrêts de cours à s’absenter, devant témoins. Informé, son adjoint a confirmé cette décision, exigeant toutefois, une présence formelle de temps à autre.
Elle a donc continué à se présenter pour récupérer les exposés retardataires, remettre, afficher ou corriger des erreurs de report de notes ou assurer quelques surveillances d’examens et à la fin, assister aux délibérations.
Entre- temps,
l’adjoint du Chef de Département refusa d’accepter 02 Arrêts
de travail établis par son médecin, au motif que c’était la fin
de l’année et qu’elle n’était pas la seule à s’absenter.
Il reçut en mains propres, les 05 questionnaires d’absence dûment
remplis, rappelant l’autorisation des 02 responsables.
Cependant, 10 jours plus tard, le 09/06/2008, le Chef de Département l’appela par téléphone, menaçant de la priver de bourse et de lui faire une mise à pieds si elle ne réapparaissait. Elle s’est donc déplacée le 15/06/2008, mais il a foulé une fois de plus les limites de la déontologie de la façon la plus indigne d’un responsable, de surcroît enseignant.
En effet, ce responsable, l’a de prime abord – dés l’arrivée de la responsable du service de la pédagogie, qu’il a lui-même convoquée - agressée verbalement, la sommant de sortir de son bureau et de ne plus y remettre les pieds...
Il s’est ensuite lancé dans des accusations non fondées, en l’occurrence : elle aurait diligenté une commission d’enquête du ministère, la défiant de faire un rapport au cas où elle aurait des preuves...Qu’elle aurait menti, en disant l’avoir informé de son absence et qu’il y avait consenti, répétant que c’est parce qu’elle le haïssait ...qu’elle créait des problèmes.
Consécutivement à cette attitude, elle a donc fait un rapport à la Doyenne et établi un Certificat médical couvrant la période de présence irrégulière (en remplacement des Arrêts de travail, précédemment refusés). Cet arrêt de travail de 02 mois, déposé le 29 juin, à 3 jours des grandes vacances a été transmis aux services financiers pour une retenue sur salaire, effectuée sur les 02 mois suivants, soit la période des vacances.
- - Clôturant la série des humiliations les plus visibles, et suite à la demande de déchargement horaire complet, pour des raisons de santé, en fin d’année 2007/2008, il a sur proposition de la Doyenne, procédé à un allégement de son emploi du temps. Mais, défiant l’entendement, il a programmé les 4h 30 minutes de cours, un samedi (journée indésirable de tous) journée de déplacement massif d’Alger vers Tizi-ouzou, et vice-versa, de 9h à 17 heures.
- Ce qui a nécessité d’autres démarches en vue d’une solution...Quant au déchargement horaire sollicité, il a reçu des responsables contactés, soit le Chef de Département, la Doyenne, le Recteur et le Vice-recteur chargé de la pédagogie, une réponse négative pour non conformité avec la réglementation en vigueur.
Et pourtant,
un peu partout à l’Université et dans son propre Institut,
des collègues moins anciens ont en bénéficié, quand les conditions
requises pour l’année sabbatique ne sont pas réunies. Et ce, non
pas pour des raisons de santé ou d’études, ce qui aurait été normal,
mais pour se rouler les pouces dans les couloirs et les services administratifs.
Ainsi, si on
excelle dans l’invention de faux problèmes et la création d’obstacles
aux uns, il est clair que pour d’autres tout est permis.
En effet, cette
enseignante se demande ce qui serait arrivé, si elle avait
noté des examens avant de les avoir faits et si les notes fixées
arbitrairement, avaient été affichées lors du déroulement des examens
en question, ou si elle avait attribué des notes à des étudiants
qui étaient, l’un dans le coma, l’autre en congé de maternité...
Si elle s’était absentée à longueur d’année, en tant que permanente
ou en tant qu’associée, sans raison valable, ou si elle s’était
arrangée pour assurer l’enseignement ou la récupération des seules
heures supplémentaires...Comme certains ne se sont pas gênés de faire.
Il était une fois, un enseignant …
Les violences
sus-citées, sont venues s’ajouter à une situation socio-professionnelle
problématique. Elles sont en outre, venues renforcer des pratiques
insidieuses de harcèlement enclenchées, notamment depuis son recrutement.
Un jour sans doute, quand le courage et le besoin d’en parler lui viendront, elle abordera ce sujet qui a trait à l’un des moyens de contrôle et de manipulation les plus redoutables qui soient et que les hommes depuis la nuit des temps utilisent pour s’assujettir les autres et les engager dans la voie qu’on les voudrait prendre. Cette mise au point s’en tiendra, quant à elle, aux causes directes de ses problèmes, au côté visible de l’iceberg…
Car cette enseignante, a été arbitrairement déboutée du droit au logement, et ce depuis 1988. Ce qui l’a définitivement écoeurée, c’est que le rejet tantôt péremptoire, tantôt dilatoire, tantôt vicieux de sa demande, lors des années suivantes, avec accusation directe ou insinuée de passe–droit et d’abus, s’est laconiquement mû lors du dernier quota imparti à l’Université en 2003, en une unanime volonté de manipulation. Expressivement traduite cette fois-ci, par la Représentante de la Commission Logements du Département de L.L.Arabes et Représentante syndicale ci-dessus citée, le Porte parole du CNES et le Recteur, d’en référer à la Justice. Chaque représentant s’est dédouané, incriminant les autres et conseillant de faire un procès.
Or, la situation
étant on ne peut plus claire, il n’y a pas lieu de faire un procès,
car il n’y a pas de litige. D’abord, parce que le logement de fonction
est un droit inaliénable, ensuite parce qu’elle n’a pas de logement,
et que les enseignants ayant bénéficié de logement(s) à l’Université
même, alors qu’ils avaient des logements personnels individuels,
il est aisé d’en citer, et sans aller loin, au sein même
de son institut. Et pour finir, je me permets de rappeler, qu’elle
a habité jusqu’en 1993 en famille, un logement à vocation familiale.
Il ne serait pas fortuit de préciser que le Chef de Département ci –dessus cité, était membre des anciennes équipes administratives qui s’étaient acharnées contre cette enseignante en multipliant les pressions. Causes principales de sa décision de quitter l’enseignement en 1993 et de sa dépression en Octobre 1993, la veille de son départ, supposé alors, définitif. Dépression retentissante, puisqu’en pleine nuit, à deux pas de l’Université...Mais l’ultime sursaut de révolte n’est-il pas un affront de plus, décuplé par la disproportion du combat!?
Et pour preuve,
ses facultés mentales ayant été branlées, cette dernière s’est
opposée à ce qu’aucun dossier médical ne soit remis à l’université.
En effet, il était pensait-elle impossible, qu’elle y remette un
jour les pieds. Mais dés qu’elle eût retrouvé le calme,
elle consentit à ce que les arrêts de travail soient transmis à son
Directeur (aujourd’hui Recteur d’Université, et son précédent
Directeur, 2 fois député…). Ce dernier les reçut régulièrement
en mains propres, et dés la prescription du psychiatre.
Cela dura 02
ans, sans qu’il y en eût trace à la Sécurité Sociale. C’est
alors, que le responsable répondit à son père surpris, qu’il
n’avait rien transmis à la Caisse de sécurité, car la concernée
était en abandon de poste. Aucun avis de mise en demeure n’avait
pourtant été émis par son service ou réceptionné par la patiente
! Il n’a reculé et demandé à ce que le dossier médical soit reconstitué
que sous la menace de porter l’affaire devant les tribunaux.
Il s’en est
suivi une décision de mise en invalidité à partir de novembre 1996.
Son salaire et unique ressource ayant été suspendu, à partir de Novembre
1993, elle n’a perçu sa première pension qu’en 1998, sans effet
rétroactif pour les 02 années passées sous silence…
Pendant ce temps de mise en abandon de poste et donc de mise en absence délibérée, les notes que lui attribuait cet individu, sur les fiches d’évaluation, étaient au top ! Moralité : il faut disparaitre pour avoir du mérite !
La même hargne
l’attendait à sa reprise en 2001, huit (08) ans plus tard. Le même
responsable l’a délibérément et pompeusement privée de bourse
en 2003. N’ayant pu joindre son encadreur pour parapher sa demande
de stage, il a refusé toute autre signature, sachant que d’autres
enseignants ont signé le document eux – mêmes.
Lorsque le problème se régla le lendemain matin, il déclara close la période de dépôt des dossiers, au motif que le Conseil scientifique du Département allait siéger le jour suivant. Il rejeta de même, en tant que Président du Conseil scientifique de la Faculté, toute possibilité de recours par la voie hiérarchique. Ce « rigoureux » Conseil scientifique tint sa réunion plus d’un mois plus tard...
Ainsi, il est on ne peut plus clair, qu’un enseignant qui n’a pas « les aptitudes » requises par les seigneurs des lieux, n’ouvre droit à aucun droit : c’est un insecte, ...à écraser, dans la plus totale des jubilations. Tout ce qui bouge en vue de construire du sens - un sens différent, cela s’entend – ou à vrai dire, s’en fait l’illusion, est à abattre à boulets rouges. La méthode : en faire la bête noire et le bouc- émissaire à la fois, pour tous les malades mentaux à ciel ouvert. Et Dieu seul sait, comme ils sont légion !
Et pour cause: la concernée manquait de patriotisme, s’était-elle entendue dire (sous-entendu « traître » ) ; or, elle est la fille d’un miraculé des camps de la mort, sorti multi traumatisé de la guerre de libération, et duquel elle a appris que la vie, toute vie, est sacrée et a de ce fait droit au respect, tout le respect.
En outre, elle était à l’université, lieu sensé être voué au rayonnement du savoir, non au radotage ou à la surenchère politique ; et elle ne pouvait, enseignant la littérature, occulter les questionnements qui la portent depuis toujours, ni ses préoccupations contemporaines majeures et ignorer donc, ce qui en constitue l’essence, soit la condition humaine.
Partant de cela, elle se devait de transmettre un savoir, de développer une rationalité et une logique et d’esquisser, ceci faisant, une réponse aux dures et complexes interpellations de la vie. En vertu de quoi, aurait-il fallu reprendre le ronronnant discours officiel ou autre, et celui tout aussi trompeur, d’une culture occidentale exposée à travers une vulgarisation tendancieuse et un prisme qui visent à renforcer la prégnance de ce qui est présenté fallacieusement comme mode de vie occidental triomphant, pour mieux cultiver le repli sur soi et le rejet de l’autre, en l’occurrence ce qui est fécondant en son expérience et en sa culture ?
Ces discours avaient leurs tribuns, qu’elle respectait. Elle considérait pour sa part, que faire la promotion de ce que les consciences les plus aigues, les esprits les plus lucides, les sensibilités les plus hautes et la partie la plus large de l’opinion occidentale... réfutent, est un crime contre l’entendement et l’humaine intelligence : la plus haute des trahisons.
C’est pourquoi, elle s’était de tout temps astreinte, à travers des auteurs et des textes dûment choisis ( dans ce cadre des modules enseignés ) à dispenser un enseignement axé sur la vitale nécessité du respect de la vie, de l’autre tout court, et sur le devoir de résistance, de défi et de dignité devant la médiocrité des hommes et les vicissitudes de l’existence.
Refusant, dans la même veine, de cautionner certaines des décisions et pratiques de ses supérieurs directes, car démagogiques, anti-pédagogiques ou éminemment arbitraires.
Mais, bien
avant ce qui est relaté ci-dessus, soit depuis 1982, son travail de
recherche dans le cadre du diplôme Magistère, était porté par la
même motivation: apporter un éclairage sur l’état de l’institution
scolaire par le biais d’une analyse des manuels, mais surtout, dire
l’urgence d’une éducation à la rationalité et aux valeurs humaines
les plus sûres, seule garante contre les aveuglements…
Tu auras l’enfer, ici et maintenant, a été la réponse !
Une question capitale demeure. Comment et pourquoi, est-elle restée sur place, faisant fi du bon sens, et d’un malaise qui a au fil du temps tourné au calvaire, au point d’en perdre son modeste bagage initial et d’assister impuissante à l’effilochement de ses capacités de discernement... ?
Pourquoi a-t-elle assuré, malgré ses sempiternelles protestations, l’enseignement de 11 modules en 11 ans d’enseignement de 1982 à 1993, en s’en tenant au volume horaire réglementaire et sans une seule heure supplémentaire.
Comment a-t-elle
supporté d’être affectée à l’enseignement du Français,
contre son gré, dans un département où le module de la langue de
Molière est acquis d’office, et faire cours à un parterre d’étudiants
dont certains oeuvraient ouvertement à la déstabiliser ?
Oui, une question capitale demeure. Comment a-t-elle pu tenir, devant la foudre des services administratifs des institutions, voire des personnes connues ou inconnues qu’elle avait eu à contacter, la mauvaise foi avérée de ses encadreurs, et consécutivement à sa demande de logement, traverser le déluge de haine émanant de ses collègues et de l’environnement social immédiat, particulièrement; animosité du reste, tenace ce jour ?...Puis, reprendre comme si de rien n’était en 2001, dans des conditions pires que par le passé ? Là, est toute la question !
Nul doute,
qu’il n’est rien de ce qui précède qui ne soit connu des
responsables de l’Université Mouloud Mammeri.
Qu’ils soient aussi bien informés que conscients de la gravité de la situation, cela est sûr. Qu’ils aient optés pour des choix plutôt que d’autres, cela n’est pas étonnant. Là n’est pas le problème: il est de règle, que les plus vulnérables sont ceux-là même qui sont réfractaires à la médiocrité rampante et à l’idéologie dominante. Ils servent donc, aux uns et autres, à mieux afficher et donc affirmer leur alignement par rapport aux véritables maîtres du jeu et des lieux. Et pour ce faire, tous les moyens sont bons!
Sollicité une dernière fois pour la résolution de son problème de logement (1e semestre 2006), le Recteur lui proposa de contacter son homologue d’Alger pour un poste à l’Université ...
Aussi, a t-
elle continué à faire la navette Alger / Tizi-ouzou, hébergée durant
ses journées de travail, en Cité universitaire, puis par son ex- étudiante
à présent collègue, ou quand elle y est forcée à l’hôtel,
quand curieusement, on ne lui répond pas : « c’est complet… ».
Alerté par
écrit, le Ministre du secteur n’a pas daigné répondre.
C’est ainsi
qu’elle passe depuis la rentrée universitaire de 2001, son temps
sur les routes, quitte à en crever. Après avoir échappé de
1993 à 1994 à une multiple forme de mise à mort physique (agressions
meurtrières par des inconnus, tentatives de suicide sous pression)
et bien avant et après, à la folie…
Pour solution,
voilà maintenant 02 ans, que des collègues qui ont la faveur
de l’Administration ou d’autres, lui conseillent de se muter
sur d’autres universités. Or, elle déjà essayé, avant même de
reprendre en 2001 à Mouloud Mammeri, et pendant des années par la
suite, d’obtenir une mutation à Alger ou à Bejaïa, en vain.
Aujourd’hui,
excédée et usée, elle a pris la décision de partir en retraite,
si on veut bien lui concéder ce droit, sinon de quitter. Ce qu’elle
aurait dû faire depuis longtemps, si elle avait eu un minimum de bon
sens: il n’y a pas de raison de rester quand on vous chasse. Question
de dignité ? Non, elle serait certainement partie si elle
avait pris la mesure de la haine qui l’encerclait…
…En toute conscience…
Ce qui ressort
clairement de ce processus de déstabilisation amorcé bien avant
que le problème de logement sus-cité ne se pose par une ostracisation
multiforme, c’est la volonté délibérée de manipulation politicienne
par un déni de justice flagrant, qui perdurera...
Le programme :
clochardiser et mener à la déchéance une enseignante qui fut compétente
à ses débuts - avant que l’université ne lui fasse perdre ses moyens
- alors qu’elle n’avait d’autre ambition que de mériter son salaire...Son
crime ? Coupable de ne pas avoir l’esprit de chapelle.
Et pour cause ! Cette enseignante, j’en témoigne en mon âme et conscience, n’a rien fait d’autre que son travail, comme l’exige son rôle d’enseignante, de chercheur, de quelqu’un qui travaille sur les idées, qui ne peut agir avec quelque efficacité, que dans ce domaine précis.
En effet, elle n’a fait que faire son travail, pour un tant soit peu, honorer sa dette envers la vie, envers sa famille, et envers ces petits contribuables dont la plupart des enfants – souvent, tous les enfants - ont été éjectés du système scolaire, car trop intelligents ou trop sensibles pour se prêter au conditionnement d’une école débilitante, ou car ils ont manqué des moyens financiers élémentaires nécessaires à une scolarisation normale...
Son ambition
était des plus simples : rien de plus, que vivre dignement, simplement...
Si elle avait eu la possibilité de faire des poteries, de cultiver
des fleurs, d’élever des poussins, de fabriquer des meubles ou des
frigidaires ou d’exercer toute autre activité, elle aurait avec bonheur
et honneur, tout autant essayé de faire au mieux, de réaliser des
choses aussi utiles qu’agréables (à son humble sens) mais elle n’avait
quelque aptitude que dans ce cercle d’action, auquel elle s’est
accrochée, presque un tiers de siècle, durant...
Piétiner…une règle d’or
Comment dire
l’horreur de la chose? Etre sournoisement, activement et assidûment
harcelé, instrumentalisé durant des décades, et selon les besoins
du moment, se voir fabriqué et donné en tant que rebelle, hors-la-loi,
fou, débile, ou ...pour ne citer que les moins insultantes des étiquettes.
Ainsi construit-on des modèles et des contre-modéles. Ainsi mène-t-on les hommes pour embrigader, et donc pour mieux occuper la galerie. Etre blessé dans les tréfonds de son être ; être acculé à une forme d’action par réaction... ; voilà déjà un avant – goût de l’enfer qui prendra place dans le cercle vicieux, duquel sauf miracle, jamais on ne s’échappe.
A tout ce cirque démentiel, une justification : la nécessité d’avoir des leaders, des faiseurs d’opinion / de contre-opinion, mais aussi, des boucs-émissaires. La différence, entre les uns et les autres, c’est que certains ont / ou acceptent d’avoir les idées qui conviennent, quand les autres vont à contre-courant...
Le drame, c’est
quand ce jeu se fait à l’insu du vouloir et de la volonté des acteurs
qui se retrouvent dans la tourmente pour la seule raison qu’ils divergent
quelque peu avec les mentalités et les pratiques dominantes, ou quand
il se fait à l’insu de personnes simples et ordinaires.
Les unes considérées comme potentiellement dangereuses, alors qu’innocentes jusqu’à l’inconscience des intentions qu’on leur prête, mais surtout, ignorantes des moyens de dissuasion ou de mise au pas, mis en branle. Et très souvent aveuglées, pour que perdurent indéfiniment leur ignorance et souffrances. Les autres instrumentalisées pour diverses raisons, le plus souvent sans qu’elles le sachent.
Ce dont il s’agit là, précisément, c’est de cette répugnante propension à fabriquer des boucs-émissaires et des définitivement tarés, en un mot des loques humaines.
La vérité toute crue, pour revenir à notre sujet, est que d’une façon générale, d’une manière ou d’une autre, et aux motifs les plus intenables et les plus hypocrites, des enseignants de valeur (entre autres corps de profession) ont été vilement chassés, comme des malfrats, sur décision de leurs supérieurs directs et la complicité agissante ou silencieuse de leurs collègues; surtout quand leur qualité d’étrangers facilitait la tâche (la tache).
La compétence,
voire l’engagement de ces individualités, aurait servi à relever
le niveau scientifique, à même de promouvoir la réflexion et un débat
d’idées, qui auraient généré une créativité et un esprit d’émulation
si nécessaires à l’épanouissement humain, à l’action citoyenne
et donc à la réalisation d’un mieux- être collectif.
La valorisation
de réflexes et d’actions saines, qui portent au cœur le souci du
bien – être commun qui motivait ces enseignants et hors duquel,
aucun bien - être individuel véritable ne peut être réalisé, aurait
permis l’espoir d’une qualité de vie viable pour tous, les
intérêts des uns et des autres étant imbriquées et indissociables.
Ces efforts, ne leur auraient certes pas apporté la réussite ni l’épanouissement mérités ; ils n’auraient eu, non plus, ni l’impact ni l’apport attendus et sous-tendus par un investissement acharné, du moins dans le court terme. Par la force d’une conjoncture internationale défavorable aux pays du tiers-monde, des projections et des jeux de la géostratégie, et des calculs prédateurs des uns et des autres ; lesquels conjugués, amoindrissent les chances de développement durable des pays concernés.
Ils auraient
eu néanmoins quelque heureux résultat, et surtout, ces acteurs n’auraient
pas été touchés de plein fouet, et prioritairement, par le
revers des attitudes collectives auto -mutilantes, inhérentes à des
millénaires de vie sous le joug des impérialismes successifs,
de l’esprit tribal, du repli sur soi et de l’individualisme
outrancier qui en ont résultés en tant que réflexes de survie.
Démultiplié par le besoin effréné de biens et services, induit par le matraquage d’une culture de consommation mal assumée, et qui prend les allures d’une quête obsessionnelle d’identité, cet individualisme fait loi. Il n’a de limites que ses capacités de nuisance.
L’Etat de Droit sensé gouverner par la loi et veiller à la Justice dans l’égalité, étant resté au stade d’une virtualité sans prolongement sur le terrain de la réalité, n’a donc pu se substituer au contrôle social traditionnel. Lequel permettait autrefois, grâce à l’inculcation des principes moraux et aux strictes mesures de coercition, propres au groupe, d’y maintenir une certaine cohésion.
Ainsi, quand
la loi fait figure du grand absent, quand elle n’est tout simplement
défaillante, surviennent les pires des dépassements. Que l’anarchie,
dans ces conditions soit la norme, que la violence soit une arme, il
n’y a rien d’étonnant! C’est là, que les égoïsmes les plus
malsains et les plus destructeurs s’épanouissent.
Usant et abusant de leurs pouvoirs, leurs victimes seront sans nombre, tout autant que sans noms, car totalement démunies. Elles se compteront par voie de fait, sans équivoque, chez certains de ceux qui détiennent quelque pouvoir - grâce à quelque savoir, compétence ou intelligence - quand ils sont acquis à l’intérêt général, et qui directement et délibérément ou involontairement et juste par leur existence rappellent à leurs détracteurs les limites qui les aveuglent.
Le terrible constat, est que ces bonnes et lucides volontés, qui nagent vaille que vaille à contre-courant, assumant pleinement leur rôle d’intellectuel - ou tout bonnement et simplement, de personne quelque peu intelligente et intègre, quelle que soit sa fonction ou son action - finissent toujours, car minoritaires et minorisées, par reculer devant les assauts de l’hydre.
L’effroi
est tel qu’il ravage les énergies les plus tenaces et les performances
les plus avérées. Tantôt abrutis, tantôt foudroyés par la sauvagerie
d’une réaction inopportune, ces modèles du bon et bien vouloir,
stoppent leur élan pour rentrer échaudés et tétanisés dans les
rangs, la tête dans les épaules. Et ils ont, on ne peut plus
raison ; quant à en avoir le droit, toute la question est là.
Pourquoi s’entêter
en effet, quand la médiocrité vous submerge comme les eaux d’un
déluge; qu’elle inocule son venin au plus profond de votre
être et qu’elle veillera à vous empoisonner la vie jusqu’à ce
que « la tare » que vous constituez, s’efface... ?
Etant généralisée, érigée en culture et en mode de conduite idoine, ce n’est pas donc pas la médiocrité qui est à incriminer ou qui est en défaut. Ce sont ceux qui refusent de se soumettre à son dictat, qui anachroniques, sont à désigner à la vindicte publique, pour mieux les culpabiliser.
Ceux qui s’entêtent en auront donc, pour leurs frais. Ils ne devront en vouloir qu’à eux-mêmes et personne ne se souciera de leur devenir, quand ils ne sont pas publiquement reniés par instinct de conservation, par mesure de sécurité publique... On les chargera à volonté, en public cela s’entend - quel que soit le mérite qui leur est reconnu en privé - de tous les maux imaginables et inimaginables pour se donner bonne conscience et faire bonne figure...
Ceci se vérifie
par expérience, mais la seule observation autour de soi, en instruit
le moins averti...Un avertissement qui donne la chair de poule à ceux
qui sont déjà dans l’hésitation, pour lesquels vivre, c’est d’abord,
seulement ou à tout prix, jouir à fond des opportunités de
la vie ; tant cet avertissement est lourd de sens.
Quant à ceux, animés par la conviction de mériter le miracle d’exister, et donc du devoir d’humanité, ceux qui sont mus par un idéal, une transcendance, ils le payeront chèrement, par leur santé au mieux, mais aussi, nous l’avons vu, par leur vie...
On nous dira après, que la déferlante islamiste, alibi de la bestialité terroriste qui avait prioritairement ciblé l’intelligence et l’innocence, noyées dans la débâcle générale, est le produit de la génération spontanée et non pas d’un travail de formatage via l’école, la politique du livre, les institutions publiques... Ou que le musellement de la société, imposé dans les étapes précédentes grâce à la mobilisation des organisations de masse, des mouvements de la jeunesse, n’avait pas préalablement servi l’oeuvre de sape qui consistait à griller intelligence et intégrité.
Les membres
de ces organisations, de même que la plupart des fonctionnaires, ne
troquent – ils pas à ce jour, leur cerveau contre celui de leur supérieur
hiérarchique, pour ne pas voir leurs droits et les avantages afférents
à leur activité ou fonction, et l’opportunité de bénéficier du
sésame des relations du supérieur, se ratatiner ou se volatiliser
? Faisant la pluie et le beau temps, ce dernier se meut en poule aux
œufs d’or ou en boite de Pandore, selon la distance qu’on en prend.
S’il est notoirement reconnu que la qualité d’un produit dépend de la tonalité de la concertation et de la collaboration qui domine au sein du groupe, comment peut-on en toute quiétude, s’en remettre au seul vouloir du responsable, uniquement parce que représentant de l’Etat ?
Sachant que ce qui prévaut le plus souvent dans les nominations, c’est moins la compétence et l’intégrité que le zèle envers les supérieurs hiérarchiques et l’esprit d’allégeance secourus par les liens filiaux dans le sens le plus large et les dessous de table. Comment se démettre de ses responsabilités, quand cela relèverait de l’irresponsabilité, voir du crime, lorsque le supérieur est de la plus haute compétence, sous des latitudes où chacun est tenu de s’assumer, d’apporter sa part d’inventivité ?
Et ce,
d’autant plus qu’il est connu de tous, et constatable de visu, que
la plupart des responsables sont en poste pour expédier les affaires
courantes des services qu’ils ont en charge.
En contrepartie, ils ne se gênent pas pour se servir et servir leurs
créditeurs et leurs clientèles effectives et potentielles, comme s’il
s’agissait d’une propriété privée; mais qui, paradoxalement,
se gausse de sa productivité et de son nom parmi ses paires.
L’absence
de contrôle efficace, d’éthiques professionnelles opérationnelles,
balayant tout scrupule et garantissant l’impunité, consolide
ces pratiques. Ce qui justifie donc tous les reniements.
A l’ombre
de ce bras de fer des instincts où le dernier mot revient aux plus
nuisibles, où la compétence, le référent scientifique et le savoir
sont les grands absents, se profile un horizon des plus sombres. Et
ce, d’autant plus que le mode de sélection qui prévaut pour les
recrutements, les promotions, la réussite haut la main aux examens,
les orientations dans les filières...fonctionne tout azimut, là même
où la qualification scientifique (non pas le diplôme / reconnaissance,
octroyés pour connivence d’intérêts...) et le savoir devraient
être le critère sine qua non: l’Université.
Il n’y a rien de plus inquiétant, en somme, pour tous ces calculs additionnés, ces appétits aiguisés en instance, que la présence d’un trouble fête, serait-ce par une prise de distance silencieuse. Rien n’est moins dangereux non plus, pour ce beau monde qu’un concurrent vrai ou fictif, candidat inopportun à une part substantielle ou une miette du gâteau, et s’il est déjà dans l’œil du cyclone, quel bonheur !...
Et rien non
plus, n’est plus grossier au dire de ces sensibilités faussement
délicates, que cette grogne des outsiders, ces exclus du droit à la
dignité, qui ne peuvent réagir faute de mieux que par l’émeute.
Coupables de ne pas avoir su s’insérer dans un des réseaux
de récupération ou de clientélisation permanente ; coupables de se
permettre, en sus de ce lourd handicap, de crier leur détresse
et de sortir au grand jour leur colère, ces extra-muros des dividendes
de la rente n’en sortiront pas indemnes…
Les semences
de la guerre
Le sens du partage et de la solidarité étant rares pour ne pas dire absents, les désespérés de la modernité aux couleurs du Tiers-monde, se débattront jusqu’à ne plus en pouvoir. On fermera yeux et oreilles pour ni voir ni entendre. La devise ? « Après moi, le déluge »...suscitant la révolte après la tourmente, et l’acculant à son paroxysme le plus négatif : le suicide sous ses multiples formes… Et dans la dernière version duquel, des jeunes et des moins jeunes hurlent et signent : plutôt finir dans le ventre des requins, au fond des eaux bleu de la Méditerranée, que d’essuyer le mépris assassin du frère et vivre dans l’indigence sur une terre d’opulence!
C’est que la médiocrité en reine, veille jalousement sur son territoire ; oser s’y frotter, c’est commettre un crime de lèse-majesté, c’est- à- dire d’abord et avant tout, un crime contre soi ! Tant pis pour le coupable, il l’a bien cherché ! Que ne l’a-t-on entendu dire ! Quelle tristesse, dirions –nous, qu’une telle cécité puisse être prédominante chez l’élite d’une société! Quel gâchis, pour le devenir de cette dernière, quelle désolation attend ses générations futures!
En fait, l’énormité de l’ingratitude, de qui vit et respire de cette terre, relève sans conteste du pathologique. Ne dit-on pas, que le rapport à l’autre (serait-ce un bout de nature vivante ou morte, pourrait-on ajouter !) est d’abord l’expression du rapport à soi. Qu’attendre, alors de celui qui s’est mutilé de sa part transcendante, qui s’identifie par sa situation matérielle, dont la soif de possession est illimitée, et pour lequel tout autre nanti de ce qu’il n’a pas, fut-ce d’une vétille, est un ennemi à abattre ?
De la haine et rien d’autre, sous ses diverses facettes, qui vont de l’agression destructive programmée et caractérisée, à la complicité silencieuse ou active dans l’atteinte à l’intégrité d’autrui, à l’indifférence à la souffrance, au refus d’assistance à vie en danger, à l’agressivité injustifiée...Ce qu’aucun homme équilibré, aucun homme qui se respecte, ne peut se permettre. En pure et due forme, ce qui s’exprime là, c’est une haine de soi, visé à travers l’autre. Mais cet autre, qui dés le départ représente une menace, devient tel nécessairement, pour avoir été incessamment malmené.
La haine est donc l’impasse où débouche l’amour outrancier de soi, qu’il se soit réalisé ou qu’il ait été contrarié. Son avenir le plus certain... A l’échelle d’un pays, elle mène à la guerre.
Une question s’impose: cette terre ne mérite t’elle pas, mieux ? Non seulement, pour tous les atouts qui la distinguent, pour son entêtement à nous supporter, fardeau et morve, mais surtout pour le sang , les larmes et les vies d’innocents qui nourrissent son terreau et lui donnent ses caractéristiques les plus saillantes...
Beaucoup mieux en effet, qu’une pitoyable et bien inutile fuite en avant, devant les desiderata des leaders de la politique mondiale et la cécité d’une gestion anarchique et prédatrice des affaires publiques locales, qui chevillés l’un à l’autre, jettent de l’huile sur le feu; laquelle contribuera, par les moyens grossiers ou subtils de sa mise en œuvre, à l’apparition de réactions violentes de plus en plus fréquentes et incontrôlables et à l’installation de l’anarchie dans la durée .
Une anarchie que l’irrationalisme dominant poussera à son ultime expression, du fait du rationalisme outrancièrement froid du capital et des technologies modernes, du pouvoir desquels il découle. Ce qui subséquemment et à revers, condamnera dans le court ou le long terme, selon que l’on en soit victime ou promoteur, les tenants de cette politique de la démesure et de la domination par la terreur, à la débâcle et au ridicule.
Car, indépendamment des inclinaisons et des actions d’individualités aussi puissantes soient – elles, des manipulations des faits et des mensonges d’époque, l’histoire se fait aussi sous l’impulsion des mouvements souterrains les plus larges, figurés par les laissés - pour compte de la planète, qui se comptent par milliards d’hommes et de celle conjointe des mouvements avant - gardistes ou simplement progressistes des sociétés avancées, sans oublier les plus dangereux de tous, ceux des extrémistes et illuminés de tous bords.
Et pour cause : faite de mouvement et d’actions antinomiques, de moments hauts ou bas de la vie des peuples, témoin et juge du déroulement des événements majeurs du cheminement de la vie des hommes et de la terre, l’histoire n’oublie jamais .
Le moment venu, elle prend sa revanche. Rétablissant les faits et les réalités à leur juste valeur, l’histoire pourfend alors, traîtres et bourreaux des peuples et ceux de ces derniers qui ont failli au devoir d’humanité, au risque de se retrouver au ban de l’histoire et de la société humaine. Elle rappelle entêtée, à qui veut apprendre : la vérité ne meurt pas, elle attend son heure pour voir le jour : c’est tout.
C’est une lapalissade de dire que le propre d’un régime politique bien installé ou à son stade primitif (car sans traditions ancrées) est de se maintenir par toutes les recettes que l’imagination puisse permettre.
Celui des
élites, par contre, éclaireurs par les savoirs qu’ils détiennent
est de constituer d’une part un contre- pouvoir, dont la vocation
est de garantir un équilibre des rapports, qui fait barrage contre
les dépassements et l’arbitraire et d’autre part, une force de
proposition, qui permettrait une performativité bénéfique à
tous, grâce à la diversité et la teneur des apports de toutes
les catégories actives et créatives...Mais autant rêver de voir
fleurir le sel : l’une des pathologies mentales, bien de chez nous.
C’est pourquoi, on ne le dira jamais assez, le désastre est à la mesure de la démission collective mais surtout à l’aune de la démission des acteurs les mieux placés pour impulser une dynamique d’humain progrès : rien n’étant plus grave et criminel que de tourner le dos à ses responsabilités.
Malek Bennabi,
Gustave Lebon, et bien avant, le grand Abderrahmane Ibn Khaldune,
n’ont eu de cesse d’avertir : des sociétés, des peuples, des civilisations
ont creusé leur tombeau et entamé la descente dans les bas-fonds de
leur époque, pour avoir omis de se projeter dans l’avenir. Et ce,
à travers un projet social cohérent et concerté, impliquant une participation
collective et une juste répartition des richesses.
En un mot,
simplement et crûment, pour avoir failli, tout un chacun à sa place.
Pour finir,
que ces sinistres seigneurs le sachent, cette enseignante ne regrette
aucun de ses choix et décisions, pas même les erreurs
qu’elle a bien pu commettre, car n’ayant jamais été délibérées.
Son seul et unique regret: avoir fait preuve d’humanité et de compassion,
là où il ne fallait pas.
D.K : la psychiatrée de l’Université Mouloud Mammeri