Vers une Métamorphose ?
Tout est à transformer pour créer de nouvelles raisons d'espérer.
Quand un système est incapable de traiter ses problèmes
vitaux il se dégrade, se désintègre ou il se transforme, se
métamorphose. Le système terre est incapable de s'organiser pour traiter
ses problèmes vitaux : la dégradation de la biosphère, le péril
nucléaire, l'économie mondiale sans vraie régulation, le retour des
famines, les conflits ethno-politico-religieux se développent dans de
nombreux pays.
Le probable est la désintégration,
l'improbable mais possible est la métamorphose. La métamorphose telle la
chenille qui devient papillon passe par un processus à la fois
d'autodestruction et d'autoreconstruction.
Des
sociétés historiques au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au
Pérou... ont réussi une métamorphose en partant de sociétés archaïques
vers des sociétés développées : les sociétés historiquement construites
disposent d'armes d'anéantissement qui peuvent entraîner la destruction
de l'humanité. Les capacités créatrices de l'évolution humaine semblent
épuisées avec la démocratie représentative et l'économie libérale.
L'idée de métamorphose est plus riche que l'idée de
révolution, elle est transformatrice et dans la continuité et la
conservation de la vie, de l'héritage des cultures.
Pour aller vers la métamorphose comment changer de
direction. Est-il possible de freiner le déferlement
techno-scientifico-économico-civilisationnel qui conduit la planète au
désastre. L'histoire humaine a souvent changé de voie. Tout commence
toujours par une innovation, un nouveau message marginal, modeste,
souvent invisible aux contemporains. Ainsi ont commencé les grandes
religions : Bouddhisme, Christianisme, Islam ... Le capitalisme s'est
développé avec la société industrielle en désintégrant les royautés.
La science moderne s'est développée à partir de quelques
esprits déviants : Galilée, Descartes… Le socialisme est né de quelques
esprits autodidactes... Aujourd'hui tout est à repenser. Tout est à
recommencer. Tout recommence sans qu'on le sache. Il existe sur tous les
continents un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives
locales dans le sens de la régénération économique, sociale, politique,
cognitive, éthique ... Il existe une pluralité de chemins réformateurs.
Il faut à la fois mondialiser et démondialiser, croître et
décroître, développer et envelopper.
Mondialiser et démondialiser c'est multiplier les
processus de communication tout en gardant une appartenance à une
Terre-Patrie, promouvoir de façon démondialisée l’alimentation de
proximité, les artisanats de proximité, des commerces, des services de
proximité, des communautés locales et régionales.
Croître et
décroître signifie qu'il faut augmenter les services, les énergies
vertes, les transports publics, l'économie plurielle dont l'économie
sociale et solidaire, les aménagements d'humanisation des mégapoles, les
agriculteurs biologiques en décroissant les intoxications, les
pesticides, la nourriture industrialisée, la production d'objets
jetables, non réparables, le trafic automobile, le trafic camion.
Développer et envelopper signifie que l'objectif n'est
plus fondamentalement le développement des biens matériels, de la
rentabilité, du calculable mais aussi le retour de chacun sur ses
besoins intérieurs, sa vie intérieure, le lien avec autrui, la
fraternité, l'amitié...
Il ne suffit pas de
dénoncer, il faut maintenant construire les raisons d'espérer ?
L'improbable peut surgir, l'inattendu peut arriver car la
résistance s'organise et la créativité est à l'oeuvre. De même qu'il
existe dans tout organisme humain des cellules souches dotées
d'aptitudes polyvalentes de même il existe en tout être humain, en toute
société humaine, des possibilités génératrices, régénératrices. "Là ou
croît le péril croît aussi ce qui sauve", la chance suprême est
inséparable du risque suprême.
L'aspiration
multimillénaire de l'humanité à l'harmonie (paradis, utopie, idéologie,
aspirations, révoltes, résistances...), ces aspirations renaissent dans
le grouillement des initiatives multiples qui pourront nourrir des voies
réformatrices.
Aujourd'hui la cause est sublime : il
s'agit de sauver l'humanité. C'est une espérance en un monde meilleur.
L'origine est devant nous, disait Heidegger, la
métamorphose peut être une nouvelle création.