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5 avril 2010

Joyeuses Pâques à l'Eglise du silence

 

 

La sollicitude de Benoît XVI pour les intégristes, ou les traditionalistes, si vous préférez, est touchante. On nous dit que le pape a le souci de l’unité du peuple de Dieu, que c’est son rôle de tout faire pour rétablir cette unité. Et l’on nous demande d’applaudir.

Mais quelle indifférence, par contre, pour tous ces chrétiens qui sont partis sur la pointe des pieds, sans cris, sans éclats, sans falbala. Ceux-là n’ont pas fait de chantage, ils n’ont pas menacé l’Église de schisme. Simplement, ils n’ont pu supporter les comportements et les exigences de l’institution romaine et de ses préfets, les évêques. Les papes, tous et pas seulement Benoît XVI, agissent comme si ces exilés n’existaient pas alors qu’ils constituent l’ Église du silence d’aujourd’hui.

Qui sont-ils ? L’immense masse des baptisés, des enfants de Dieu, « partis », comme on dit. Car si l’on peut « perdre la foi », on peut aussi l’avoir gardé en l’Évangile et en Jésus-Christ mais ne plus vouloir mettre les pieds dans les églises. Chacun a une ou plusieurs bonnes raisons. Tous ceux qui n’acceptent pas qu’on leur impose des dogmes et un Credo devenu sans signification  pour eux.

Tous les pauvres qui, par exemple en Amérique latine, ont vu la hiérarchie étouffer les communautés de base et rester liée à l’armée et aux puissants. Les révoltés contre l’encyclique Humanae vitae : tant de femme et d’hommes pour qui la morale sexuelle de l’Église est non seulement archaïque mais incompréhensible.

Les prêtres qui ont trouvé l’amour d’une femme et qu’on a chassé de leur ministère.

Les prêtres devenus ouvriers vers 1950 et que Rome a mis à la porte lorsqu’ils voulaient simplement rester avec leurs camarades ouvriers.

Sans oublier les théologiens condamnés.

La liste peut être allongée : c’est l’Église du silence qui n’intéresse ni Rome ni « nos » évêques.

Élise Kernéis (Golias)


 

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