La suprême beauté de la production capitaliste...
La suprême beauté de la production capitaliste consiste en ceci, que non seulement elle reproduit constamment le salarié comme salarié, mais que proportionnellement à l'accumulation du capital, elle fait toujours naître des salariés en surnombre. La loi de l'offre et de la demande de travail est ainsi maintenue dans l'ornière convenable, les oscillations du salaire se meuvent entre les limites les plus favorables à l'exploitation, et enfin la subordination si indispensable du travailleur au capitaliste est garantie, ce rapport de dépendance absolue, qu'en Europe l'économiste menteur travestit en le décorant emphatiquement du nom de libre contrat entre deux marchands également indépendants, l'un aliénant la marchandise capital, l'autre la marchandise travail, est perpétué.
Marx, Le Capital, Livre 1, 8e section, chap 33, p 777 de l'édition Folio-Essais