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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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9 octobre 2010

Quand le jeu n’en vaut pas la chandelle, par Djohar Khater

 

Quand je te regarde

Ta fragilité

M’enjoint

De m’agenouiller

Elle tempête

De m’écrabouiller.

 

Je souris de tant

De légèreté.

 

Tu dois le savoir

Ton  si large pouvoir

Je te l’ai concédé

Sur un lâche comptoir

 Quand je n’ai pas cédé

Par  un bon vouloir.  

 

Pour moins de coups  boutoirs

Soucis et nerfs en foire

J’ai déserté le champ

Toi  tu t’es aguerri

De l’homme libre d’antan

Il ne reste que du vent.

 

La terreur de perdre

A  la roulette de l’ordre

Du moi, ses atouts

Totalité ou peu

Susurre à tout goût :

«  qui ne gagne va perdre ».

 

Pour fermer les yeux

Tu  t’es répété :

  La  lutte pour la vie

 Etant  sans merci,

Passons à l’action

Sans trop de questions.

 

Et voilà  pourquoi

Ta fragilité

M’enjoint

De m’agenouiller

Tu tempêtes

De m’écrabouiller

 

Et pourtant ,

Sais-tu que je me réjouis

De te voir revêtu

Des fameuses  robes  noires

De feux mes  pouvoirs

A présent perclus

D’agapes en fanfares ?

 

 

Et  nous voilà

Déjà amputés

Emmurés par la peur

Dressés contre hier

Oublieux l’un l’autre

Que l’avenir requiert

L’ épaule  d’un vrai frère.

 

A  vouloir à tout prix

Saisir ce qui fuit

Le cœur devient pierre

Jeûne tu peux te faire

Ton âge  de toi rit

Son ombre te poursuit

 

Quand je te regarde

 Fine fleur en agonis

Qui s’en va en guerre

 Cueillir des fruits amers

Et  réchauffe sa galère

Par une tête en tournis

 

Je souris

Tu m’enjoins

 De m’agenouiller

Tu tempêtes

De m’écrabouiller

 

  Moi, ton rétif ami

 Je me transforme en  ver

 N’es –tu pas Dieu sur terre ?

 

Alors  l’arbre feuillu

Sorti droit d’une pierre

 Seul spectateur en vue

M’assène  le mat Salut

Douterais- tu  d’Allah

Le Maitre de l’univers ?

 

Et Le Salam en Maitre

De me réveiller…

Oui, tu peux mon frère

M’écrabouiller

 Tu ne peux  mon frère

M’agenouiller!

 

 Et depuis je souris

De nos fragilités

 Depuis lors j’ai chanté…

 

A  quoi nous  sert  l’aisance

Quand  les  plaies alentours

Nous dénient  la jouissance ?

A quoi sert la puissance

Quand  elle ne peut venir

A bout de la souffrance                               

 

Face aux misères éternelles

L’avenir comme l’argent

Seront impotents

L’égalité étant

En ces tristes domaines

D’une justice sans appel

 

Djohar Khater

 Louvain-la-Neuve / Le 1O janvier 2010

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