Tunisie: de la révolte à la réformette
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), interdit sous le régime Ben Ali, ne présentera pas de candidat à l'élection présidentielle dans six mois, a annoncé son chef, Hamma Hammami,.. Interrogé par Europe 1 à Tunis au sujet d'une éventuelle candidature de son parti, M. Hammami a répondu: "Non, parce que des élections dans six mois ne donneront qu'un président qui appartient au RCD", le Rassemblement constitutionnel démocratique du président déchu Zine el Abidine Ben Ali.
"D'autre part le PCOT défend un régime parlementaire et pas un régime
présidentiel; c'est pour cette raison-là que nous appelons à un
assemblée constituante qui définisse une nouvelle Constitution", a-t-il
ajouté. "Nous restons dans l'opposition et nous restons à côté du peuple
tunisien qui continue sa lutte", a dit M. Hammami. A propos du nouveau
gouvernement, Hamma Hammami a estimé qu'il ne s'agissait que d'"un
gouvernement RCD élargi à quelques représentants de quelques partis
d'opposition et de quelques personnalités de la société civile, ni plus
ni moins".
Ce sont "des petites réformettes qui ne répondent en rien à cette
révolution populaire", a-t-il ajouté. "Nous vivons sous le pouvoir de ce
parti (le RCD) depuis plus de 50 ans et à chaque crise, il y a des
manoeuvres qui emmènent à ce même résultat, le pouvoir essaie de se
réformer mais une fois qu'il reprend son souffle, il revient à la
répression et à la main forte", a-t-il dit. "C'est vraiment un putsch", a
renchéri son épouse, l'avocate Radia Nasraoui, à ses côtés.
AFP
Le PCOT (site de son journal, en langue arabe)créé en 1986 est différent du Parti communiste tunisien qui a abandonné toute référence au communisme depuis 1993 et s'est transformé en "mouvement Ettajdid", rassemblement de type "centre-gauche", ayant aujourd'hui un ministre (Santé) dans le "nouveau" gouvernement archi-dominé par les ex-partisans de Ben-Ali.