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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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23 janvier 2011

Enfer IV

Entre pleurer l'homme hésite
Et rire et rire étourdiment
Ses rêves vont parfois si vite
Qu'il ne sait lui-même comment
Il se fait que pleurer le quitte

Du moment que l'on joue aux dés
Tout dépend du point qu'on amène
Cet instrument désaccordé
Que nous prenons pour l'âme humaine
Ne nous sert qu'à changer d'idées

Monde cruel et pitoyable
Qui croit à tout ce qu'on lui dit
Et porte sa croix incroyable
Par la peste et par l'incendie
En se moquant des pauvres diables

Mon coeur mon coeur prends garde aux gens
Même à ceux-là qui de froid tremblent
Ils n'ont mémoire que d'argent
Ne savent pas qu'ils nous ressemblent
Et vont même enfer partageant

C'est à peine au fond qu'ils remarquent
S'il fait du soleil ou s'il pleut
Ils sont animaux que l'on parque
Sous le ciel noir ou le ciel bleu
En attendant qu'on les embarque

Pour quel bagne pour quel destin
Pour quelle nuit qui n'a limite
Pour quelle nuit qui n'a matin
Quelle nuit ou mourir imite
Les premiers gestes enfantins

9782232122705

Réédition de 2005. Dans ce recueil, méconnu à tord, l'art poétique d'Aragon est à son sommet, et l'homme se fait voir dans toute sa grandeur et ses doutes.

"Le Voyage de Hollande ne fait pas partie des livres les plus connus d’Aragon, mais n’en demeure pas moins une œuvre majeure dans laquelle on retrouve les grandes thématiques du poète, la douleur d’aimer, le jeu, le miroir, le double, et une matière humaine d’une profondeur peu commune."(Seghers)

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