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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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21 mai 2011

L' affaire DSK, la "gauche" et le P "S"...

Voilà bientôt une semaine qu'a commencé l'affaire Strauss-Kahn, voilà bientôt une semaine qu'on nous rebat les oreilles avec la présomption d'innocence (comme jamais on n'a entendu), voilà bientôt une semaine qu'on ne parle que très peu de la victime présumée (sauf au NPA, au PCF, au PG et chez EELV, il faut le relever) et voilà bientôt une semaine que Dominique Strauss-Kahn est soutenu ad nauseam par sa coterie, la palme revenant entre autres à Cambadélis - qui a gardé de l'OCI la vision policière de l'histoire, hélas... et qui est à cette affaire ce que Bigard est au 11 septembre -, à Jean-Marie Le Guen (pour les strausskahniens) et à l'ignoble Jack Lang qui s'est fendu d'un classieux «Boh, y a pas mort d'homme !» (aurait-il fallu que DSK tue la femme de chambre pour que notre mitterrando-sarkozyste s'émeuve ?).

A coté des hiérarques prétendus socialistes, il y a eu BHL qui, au fond, distingue les violeurs selon qu'ils sont puissants ou misérables, montrant une fois de plus sa totale absence de principes. BHL s'émeut avec les larbins sarkozystes de Ni Putes Ni Soumises des tournantes dans les banlieues ou du sort des femmes afghanes mais quand il s'agit d'un de ses amis politiques internes à l'oligarchie, le filousophe monte sur ses grands chevaux. "Mais non, c'est impossible, mon ami ne peut être un violeur ; du reste, s'il l'était, il ne serait pas mon ami !", dit-il en substance ici et .

A quoi lui sert-il de lire Sartre et de disserter sur l'oeuvre du grand philosophe existentialiste si c'est pour penser qu'au fond, il y a ceux qui sont programmés pour être voyous et/ou criminels - les jeunes des cités, les immigrés, les propalestiniens, les musulmans pieux,... - et ceux qui ne peuvent absolument pas en être, à savoir le gratin capitalo-parlementaire. L'essence précèderait-elle donc l'existence ?

Il y a eu Jean-François Kahn, classieux. Celui-ci, après avoir relayé à longueur de colonnes dans Marianne - poubelle républicaine, comme dit Alain Badiou, dont Kahn fut le fondateur - sa haine du peuple prolétaire surtout s'il vient du Tiers-monde, est venu sur France Culture dire son mépris de classe et montrer, une fois de plus, sa considération toute républicaine pour le prolétariat mondial ici et ailleurs. Qu'il fut chevènementiste ici et qu'il ait un rire gras à propos du "troussage de domestique" là-bas est d'une profonde logique. Nos impurs, pour répondre au blogueur Gavanon, puent - décidément.

A côté de cela, donc, à côté de ces réflexes de caste blessée, pas un mot pour la victime présumée. Nos soit-disant socialistes pleurent devant la déchéance médiatique made in USA de leur ex-futur champion mais parlent bien peu de la prolétaire black du Bronx qui peine à joindre les deux bouts et qui, selon toute vraisemblance, fait preuve face à la dureté de l'existence de bien plus de courage que tous nos petits marquis capitalo-parlementaires de la gauche oligarchique.

Certains en ont, il est vrai, un peu parlé mais ils sont peu et, puisque ils sont censés être de gauche, ont fait le minimum. Plus réellement, au nom de la présomption d'innocence de DSK (un grand bourgeois aux grandes manières ne peut en aucun cas violer une boniche... D'ailleurs, laissaient entendre certains, elle est moche...), la femme de chambre a été de fait assimilée à une affabulatrice, une menteuse ou, au mieux, une crétine (c'est une prolétaire, voyons, pas un puissant de ce monde !) puisque si complot il y a - ainsi que le pensent Cambadélis et Le Guen, par ex. -, la domestique est nécessairement une crapule ou une idiote que d'autres puissants de ce monde - Poutine, selon Bartolone, c'est bien cela ? - peuvent manipuler à leur guise.

Tout cela, donc, me laisse un sentiment de dégoût et cela est indépendant du fait que DSK puisse être innocent (en l'espèce et pour l'instant, chacun peut en juger en son for intérieur mais les éléments à charge s'accumulent).

Au passage, les amis de DSK et l'ex directeur du FMI lui-même, devraient se rappeler de la rapidité avec laquelle ils avaient condamné les auteurs du crime antisémite mais fictif du RER B. Pas de présomption d'innocence, là. La caste oligarchique était alors triomphante et Strauss-Kahn lui-même déclara que si cette histoire de RER était inventée, il y en avait plein d'autres de ce style qui justifiaient l'émotion d'alors.

Un coup, donc, l'absence de présomption d'innocence, un autre, l'absence de présomption de victime. Un coup, mais non c'est pas possible, nous sommes galants, nous, distingués, éduqués et le viol chez nous est impossible (au pire, c'est juste du troussage...), un autre, la condamnation des banlieues soi-disant peuplées de voyous et de racailles qui maltraitent les femmes et de louches musulmans sur lesquels il faudrait envoyer les flics... Et maintenant, l'atténuation d'un crime et de la compassion dégoulinante pour un homme quand même accusé de faits graves !

Il est grand temps de dénoncer la gauche de caste et de mépris de classe ! Ecrasons l'Infâme !

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Commentaires
P
les voila les amis de classe et de caste les bhl ivan levai france inter les strauss kanien "cocu " (a l'insu de leur plein gré) ilsoutienne l'insoutenable
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S
Je suis offusqué par les propos de ce monsieur. J'en retiens deux. <br /> <br /> D'abord, je constate qu'il participe de ce mouvement visant à discréditer « Ni Putes Ni Soumises ». J'ai déjà lu plusieurs propos de ce genre. Il se trouve de gens comme Najiels pour minimiser systématiquement les violences faites aux femmes dans certaines banlieues. Pour eux, du fait que les hommes mis en cause connaissent des difficultés sociales de divers ordres, ils ont une légitimité pour imposer leur loi du plus fort à celles qui sont physiquement plus faibles. Et puis, elles l'ont bien cherché puisqu'elles sortent en jupes, n'est-ce pas ?<br /> <br /> En général, on met sur le même plan l'exploitation des femmes par le système économique et la violence minimisée qu'elles subissent de la part de leur environnement immédiat comme si l'un excusait l'autre, comme si l'un justifiait l'autre, comme si l'un empêchait l'autre. Ce n'est pas parce que les caissières des supermarchés sont exploitées que leurs voisines lycéennes et chômeuses doivent être violées par tous leurs voisins masculins. <br /> <br /> Les viols sont condamnés dans tous les cas (l'actualité vient encore nous en fournir la preuve) sauf dans certaines banlieues où, finalement, ce n'est pas si grave et où les féministes n'ont pas voix au chapitre. Tout ce mouvement qui s'en prend aux féministes qui ont fait leurs preuve, qui leur dénie le droit de défendre les femmes dans certains quartiers est proprement abject. Est-ce à dire que les opinions doivent être remisées dès lors qu'elles s'appliquent à des cas concrets ? Est-ce à dire que la contestation ne doit être dirigée que contre le pouvoir politique et jamais contre la force exercée par des voisins qui mettent en coupe réglée leur environnement ?<br /> <br /> Ensuite, il ne me semble pas que Marianne déteste le peuple. Au fil des pages, on lit plutôt beaucoup d'articles qui attirent l'attention des politiques de gauche sur les problèmes concrets du peuple : logement, alimentation, scolarité, transports, bas salaires, précarité et surtout chômage. La gauche dans son ensemble met en avant des thèmes, souvent généreux, mais qui sont considérés par le peuple comme des luxes. Quand on a des problèmes concrets à résoudre tous les jours, même les élections passent pour du superficiel. Il y a peu de magazines qui évoquent ces soucis et aucun parmi les hebdomadaires d'information grand public sauf Marianne. Cet hebdomadaire ne manque jamais l'occasion d'attirer l'attention sur le fait que le mépris affiché par une certaine gauche pour les problèmes concrets du peuple le pousse vers l'extrême droite. C'est vraiment faire un mauvais procès à Marianne que de l'accuser de la sorte.<br /> <br /> La gauche qui semble avoir sa préférence est précisément celle qui ne s'intéresse pas au peuple mais à quelques composantes choisies pour leur valeur symbolique. C'est précisément cette impression d'être rejeté par cette gauche qui détourne le peuple de la vie politique. Il serait temps que la gauche se souvienne de la conclusion d'un livre d'un certain Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Marx parlait de s'unir quand Najiels appelle à « écraser l'infâme ». <br /> <br /> Au passage, « le crime antisémite du RER B » n'était ni un crime ni ne s'est passé dans le RER B mais D. De plus, personne n'a condamné les auteurs et pour cause. Comme il le dit lui même, l'agression était fictive. Avant d'écrire, il serait bon de vérifier sinon, on peut douter de l'ensemble des allégations. <br /> <br /> Maintenant, on peut ne pas être d'accord mais le débat ne consiste pas à insulter ceux qui ne partagent pas nos analyses ou à leur opposer des préjugés. L'infâme, c'est toujours l'autre.
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