Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A l'indépendant
Publicité
  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 420 660
9 novembre 2011

Pompidou (et son ministre Giscard) : une faillite française

Pompidou
On a traîné dans la boue Louis-Ferdinand Céline, pour les pamphlets qu'il a commis, et dont vous trouveriez aujourd'hui difficilement un exemplaire : les ayant-droits s'opposent à toute réédition. Cette période de sa vie est considéré comme une tare dans sa vie de grand auteur littéraire, l'un des plus grands du XXe siècle, au point qu'aujourd'hui encore des esprits chagrins refusent de lui rendre ce mérite.

A côté de cela, un homme, délibérément, a mis en place avec la complicité de quelques autres la ruine financière de notre pays. Il lui a interdit de garder son indépendance financière, celle que lui donnait la Banque de France. Il a obligé le Trésor à emprunté au seul marché qui restait : le privé. Cela sous-entend les banques d'affaires (il était comme par hasard l'ancien directeur général de la maison Rotschild), et des émissions de Grands emprunts. On sait ce que coûtent ces initiatives, si un État veut en émettre suffisamment il doit servir un intérêt intéressant. Seul l'impôt et les taxes permettent alors de tenter de combler ce gouffre.

Or, l'emprunt de 1973 fut particulièrement désastreux pour les Finances : en fait, nous ne nous en sommes jamais remis. Selon l'Express du 27 mai 1993, cité par Wikipedia, « L'emprunt Giscard 7%, 1973. Indexé à partir de 1978 sur le cours du lingot d'or. D'un montant de 6,5 milliards sur quinze ans, il a coûté à l'Etat, en 1988, 92 milliards (capital et intérêts), soit, en francs constants, plus de quatre fois et demie sa valeur d'origine »

Car bien entendu, de l'argent, il en a fallu d'autre, Aujourd'hui, nous en sommes à emprunter pour payer la dette et servir les intérêts de celle-ci, qui grandissent toujours.
Et tout cela, pour satisfaire cette décision du banquier qui nous servait alors de président, de ne plus faire appel à la Banque de France pour financer les projets à long terme, ceux qui justement, à long terme, paient. Ce fut une faute, assumée, et dont le ministre des finances de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, ne regrette aucune des décisions la mettant en place. N'a-t-il pas écrit sur son site internet en 2008 cette déclaration :« La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j'étais ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'il soit émis par une entité privée ou publique »

Georges Pompidou n'en est pas resté là. Néolibéral avant la lettre, c'est lui qui poussa à la roue pour permettre à la jeune Europe encore cohérente et malgré tout fragile, d'accueillir déjà la candidature de la Grande Bretagne et de son ex-Commonwealth (vu le mouton néo-zélandais ?). Les velléités d'intégration politiques étaient dorénavant définitivement compromises, balayées par les redoutables prétentions britanniques, uniquement commerciales, à recevoir le plus possible en payant le moins possible.

A la lumière de ces considérations, il est essentiel de retirer Georges Pompidou de la liste des festivités prévues pour 2011, avec beaucoup plus de raisons que pour Céline encore. C'est vraiment un indigne prédécesseur de Sarkozy, celui-ci s'est contenté d'enfiler ses bottes pour aller encore plus loin, plus fort, plus bas.
C'est vraiment l'occasion de clamer à son égard toute l'indignation de nos concitoyens contre ce précurseur de la Grande Finance Voleuse et Perfide.
Il faut mettre Georges Pompidou au ban de la nation !

Publicité
Publicité
Commentaires
P
je me rappelle avoir vu des film sur DE GAulle ou il s'adresse a pompidou en disant sur un ton souriant et méprisant comment va mon banquier
Répondre
S
Ne commettons pas l’erreur faite par beaucoup consistant à faire une analyse anachronique d’une décision prise il y a 40 ans. À cette époque, nous étions en pleine expansion et la droite pompidolienne pouvait arracher des concessions au patronat comme le SMIC, puis le SMIC à 1000 F. Depuis, la crise s’est installée durablement et le grand capital en a profité pour rogner patiemment tout ce qui lui a été arraché de haute lutte et qui, rappelons-le, a été un des moteurs principaux de la croissance. La droite actuelle n’est que le bras politique des financiers et la gauche ne pourra pas leur imposer des compromis.<br /> <br /> Insinuer que cette décision et que l’emprunt dit « Giscard » ont été à l’origine de l’endettement actuel ne tient pas la route. Comme on dit vulgairement, l’eau a passé sous les ponts en 40 ans et bien d’autres décisions ont été prises aux niveaux national et international. D’ailleurs, ainsi que souligné, compte-tenu que les pays comparables ont pris des mesures semblables, les institutions européennes n’auraient pas manqué de l’imposer à la France.<br /> Dans ce cas, on peut aussi rappeler que le traité de Verdun de 843 a mis fin à l’unité de l’Europe et a conduit à deux guerres mondiales au siècle dernier.<br /> <br /> Enfin, le thème de l’emprunt « Giscard » avait été au cœur de la campagne de 1981. À cette époque, ça avait du sens de le mettre en avant. Le traité de Maastricht sur l’acte unique, la création de l’OMC et de la BCE ont modifié et modelé la situation de façon autrement plus significative que les erreurs prises en des temps où le chômage n’existait pas et où les salaires augmentaient. En revanche, on rappellera que le manuel de Raymond Barre, ancien Premier Ministre du président Giscard et respecté au-delà de sa famille politique, a formé la génération de décideurs d’aujourd’hui. Ce sont ces décideurs qui s’entêtent dans des politiques qui sont une suite d’échecs et l’on nous dit qu’il faut continuer dans cette voie. Le pire, c’est que l’idée se répand, y compris parmi les électeurs de gauche, que l’austérité est la seule politique possible.<br /> <br /> Quant à Céline, on ne voit pas bien ce qu’il vient faire dans ce débat.
Répondre
E
Bonjour Alain<br /> <br /> toi qui me lis, tu as donc déniché Babel sur mon site, et c'est heureux, c'est un grand écrivain et penseur, je l'adore. Mais tu pourrais me citer, comme relais... comme je le fais pour toi ! Merci, eva
Répondre
Publicité