Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A l'indépendant
Publicité
  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 420 533
29 avril 2012

La peur et la terreur...

[...]Il y a un peu moins de cinq ans, peu de temps après les élections présidentielles gagnées par Nicolas Sarkozy, Alain Badiou avait publié aux Editions Lignes, De quoi Sarkozy est-il le nom ? Il soulignait l’importance prise aujourd’hui par les affects collectifs propagés par les médias plus soucieux de spectaculaire, d’immédiateté et de culte de l’actualité que d’information.

Par définition, l’affect – la peur plus particulièrement – est sans principe, il désorganise la raison, brouille les convictions et mène au populisme et à l’apolitisme. C’est la voie suivie aujourd’hui par le candidat Sarkozy qui fait son beurre de la peur en ne craignant pas d’aller patauger dans les écuries du FN, en attisant les craintes de la société française devenue pétocharde, en stigmatisant les "élites", jetées en pâture au "peuple", en dénonçant le "système", dont on se demande bien ce qu'il est, sinon la République dont, comme Président, il devrait être le garant.

L’avertissement de Badiou mérite d’être entendu quand il affirme que la peur n’a jamais d’autre avenir que la terreur. Quelques semaines avant la Présidentielle de 2007, le philosophe pointait déjà le programme néopétainiste de Sarkozy : travail, famille, patrie. Il précisait : pétainisme et non fascisme qui est une force affirmative puisque le pétainisme « présente les abominations subjectives du fascisme (peur, délation, mépris des autres) sans son élan vital ». Depuis quelques jours, ce programme s’adresse à une nouvelle catégorie de Français baptisée la France invisible. C’est, dans la terminologie sarkozyste, le nom des sans noms, de ceux qui souffrent, nous dit-on, de ceux qui ont peur comme de ceux qui ont peur de la peur.

 Je dois bien avouer que ces Présidentielles ne sont pas spécialement enthousiasmantes puisque qu’elles se déroulent dans un contexte de crise très préoccupant. Il ne faut pas un nez spécialement exercé pour flairer dans le pays comme une odeur de dépression.

Certes, Sarkozy n’a pas à lui seul le pouvoir de nous déprimer. Il est plutôt, pour suivre les développements d’Alain Badiou, le serviteur de cette Chose nauséabonde, obscène, innommable dont il est un prête-nom. Au service de la pulsion, il tord les symboles qui organisent nos représentations du monde. Ces symboles  constituent l’atmosphère que nous respirons et ordonnent notre pensée. Si leur sens devient instable et flottant, il a pour effet de désorienter un certain nombre de nos concitoyens. On ne s’étonnera pas alors que 6,4 millions de Français accordent leurs suffrages à la candidate FN [...]

Jean Mirguet

Lire l'intégralité de l'article ici


Publicité
Publicité
Commentaires
L
Etonnante argumentation de ce monsieur : l'affect, dans lequel la peur joue le premier rôle, mène bien au populisme ; mais en quoi conduit-il à l'apolitisme ? La politique requiert et implique au contraire le panurgisme, ce qui force l'homme de sang-froid à penser contre la politique.<br /> <br /> - Secundo, le régime républicain est essentiellement un régime populiste, et on peut pour ainsi dire que Marx a prévu le nazisme, qu'il n'est qu'une formule républicaine particulière, déclenchée par une crise économique capitaliste. Il l'est pour deux raisons : le système démocratique actuel relève de la mascarade (somptuaire) ; le premier tour compte bien évidemment pour du beurre ; Mélenchon et Le Pen ne sont utiles que pour préserver l'apparence de démocratie dont la France a besoin pour donner des leçons de morale au tiers-monde.<br /> <br /> Ensuite le régime républicain a la peur chevillée à l'âme, ayant fait de la défense de la propriété l'axe central de la religion républicaine. En effet la première raison du populisme est la peur, et la propriété est faite pour rassurer les lâches. La théologie de Molière montre en quoi l'argent dépasse largement le moyen, revêtant également un caractère religieux.<br /> <br /> - Dès la lecture du bouquin de Badiou, j'ai été surpris par la comparaison de Sarkozy avec Pétain. Pourquoi ne le compare-t-il pas plutôt avec de Gaulle, me suis-je dit ? D'autant plus que Sarkozy revendique cette paternité sinistre. Est-ce pour dissimuler les accords passés entre le parti communiste et de Gaulle ? Pour ma part, je préfère à Badiou Bernanos et ce constat : "La collaboration fut un mensonge, et la Libération un mensonge plus grand encore." Il a le mérite d'impliquer les élites républicaines actuelles dans la faillite spirituelle de la France. Pétain, c'est un peu facile. L'impérialisme franco-américain se déroule aujourd'hui, et il est certainement moins contraint que le régime de Vichy ne l'était par un diktat étranger.<br /> <br /> Qui plus est quelle est la devise des Etats-Unis, si ce n'est "Travail, famille, patrie" ?
Répondre
B
A défaut de voir des "sachants" se pencher sur le doublement des voix Le Pen partout dans le Morbihan, on peut y regarder soi même et d'un peu plus près:<br /> <br /> 1)L'arrivée en milieu rural de gens très pauvres qui pensent que la vie y est moins chère, conduit à un conflit très dur entre très pauvres aidés et moins pauvres non aidés<br /> <br /> 2) L'inculture politique des jeunes et moins jeunes du monde rural est sans fond.<br /> <br /> 3)La seule vision hors les murs est l'ignoble égout de la TV.<br /> <br /> Le rôle de Sarko là dedans, me semble secondaire, car demain on fait comment ?
Répondre
Publicité