Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A l'indépendant
Publicité
  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 420 671
19 mai 2012

Doit-il y avoir des ministres communistes après le 17 juin ?

Lors de la réunion du conseil national du Parti communiste français qui s’est tenu le vendredi 11 mai, la question de la participation des communistes à un gouvernement avec les socialistes a été abordée. Ainsi le journal L’Humanité du 14 mai, page 4, précise que « au lendemain du second tour des élections législatives, le conseil national du PCF se réunira pour discuter […] notamment d’une éventuelle participation au gouvernement ».

Mais cette question ne se pose pas ! Elle ne peut pas se poser ! Comment les dirigeants communistes peuvent-ils envisager un seul instant, dans le cadre politique, idéologique et électoral actuel, de participer à un gouvernement avec les socialistes ? Le programme de François Hollande, en effet, ne contient aucune avancée sociale digne des grandes poussées de la gauche comme en 1936, 1945, 1981. C’est même le contraire puisque le nouveau président de la République se fixe comme priorité le désendettement de la France, c’est-à-dire l’austérité, alors qu’il faudrait annuler et restructurer la dette publique. François Hollande a parlé de « réorienter l’Union européenne » mais n’a pas précisé son plan « B », autrement dit ce qu’il entend faire si – cas le plus probable – les autres membres de l’UE ne souhaitent par « réorienter » cette dernière.

François Hollande et le PS, qui avaient appelé à voter « oui » au référendum de 2005, comme l’UMP, restent sur une position totalement européiste. Rappelons que l’européisme est à l’Union européenne ce que le nationalisme est à la nation. Le PS de François Hollande n’a pas eu un mot de réprobation à l’égard des premiers ministres « socialistes » de Grèce, d’Espagne et du Portugal – balayés depuis par les urnes – lorsqu’ils ont décidé de plans d’austérité d’une violence inouïe contre leurs peuples. Il est parfaitement évident que le rapport des forces issu de la présidentielle, qui restera à peu près identique après les législatives, ne permettra pas au Front de gauche de faire admettre la moindre proposition significative de son programme au PS (sauf, peut-être, sur des questions de détail). Qu’iraient faire des ministres communistes dans cette galère ? Seules des luttes sociales puissantes, dès le mois de juin, seront susceptibles de permettre des avancées sociales que le PS refuse aujourd’hui.

Cette décision du conseil national du PCF d’organiser une consultation des adhérents de ce parti sur l’entrée de ministres communistes au gouvernement socialiste est un très mauvais coup porté au Front de gauche. Les électeurs, en effet, sont en droit d’attendre des réponses franches. Que pèseront quelques ministres communistes dans un gouvernement totalement contrôlé par les socialistes ? La désastreuse expérience de la « gauche plurielle », où il y avait 3 ministres communistes, n’a-t-elle pas été suffisante ? Le PCF n’a-t-il pas suffisamment payé pour cette succession d’erreurs pour avoir envie de recommencer ? Si cela ne concernait que lui, après tout, il pourrait faire ce qu’il veut ; mais en l’espèce, l’attitude du PCF concerne toute la gauche de gauche. Certes, la décision n’est pas prise. Mais le seul fait de laisser entendre qu’elle pourrait l’être à la suite de cette consultation crée une confusion dans les esprits dommageable au rayonnement du Front de gauche.

[...]

Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)

Sitôt passé le deuxième tour des élections législatives, nous aurons tout de suite à évaluer la nouvelle situation politique et les nouveaux rapports de forces politiques, à évaluer aussi de l'évolution des choses autour du traité budgétaire européen, à décider de notre positionnement et de nos initiatives dans ce contexte ; nous aurons également à répondre à la question d’une éventuelle participation au nouveau gouvernement que François Hollande et le premier ministre composeront au lendemain des élections législatives.

Nous avons décidé, vous le savez, lors du dernier Conseil National, de consulter les communistes et d’organiser sur cette question une Conférence Nationale ; il est évident que cette consultation devra se tenir dans des délais très rapides, au tout début de la semaine qui suivra le deuxième tour.

Le processus pourrait donc être le suivant : le Conseil National se réunira dès le lundi 18 juin au matin, de 9h30 à 13heures : il discutera et adoptera en fin de matinée une courte résolution précisant notre orientation et les premières initiatives de notre parti dans la situation politique nouvelle : cette résolution comportera une proposition précise sur la question de la participation de notre parti au gouvernement.

Cette résolution adoptée sera envoyée aux fédérations dès 13heures : les fédérations organiseront sur leur territoire, le lundi 18 et le mardi 19 juin, des assemblées générales de communistes et des conseils départementaux pour en discuter.

La conférence Nationale se réunira le mercredi 20 juin 2012 de 10h à 16h 30, et pourrait être suivie d’un meeting militant.

(Extraits du rapport au Conseil national du PCF  d'Olivier Dartigolles, porte-parole,  11 mai 2012 )


 

NDLR: "Au lendemain du second tour des élections législatives " ? Et pourquoi pas avant ? Ce serait la moindre des choses si l'on prétend respecter le peuple: lui dire AVANT qu'il vote ce que le candidat va faire APRES. Faute de quoi voter consiste à donner un chèque en blanc. Loin de la "révolution citoyenne" !

(2e publication)
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité