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27 novembre 2012

2012, année Aragon (2); Notes de lecture, par Pierre Alix. "La semaine sainte"

Le blogue apporte sa modeste contribution à "l'année Aragon" pour le 30e anniversaire de sa mort le 24 décembre 1982.


 

      Nous sommes en 1815, en pleine déroute des troupes de Louis  XVIII .

      Et au loin Napoléon  ne peut pas être situé.

      Théodore Géricault est peintre. Il fait partie de la suite des mousquetaires gris de la garde du roi. Nous sommes aux environs de la date fatidique de Juin 1815. Waterloo : la débâcle de Napoléon.

      Les bornes  indicatrices Michelin n'existent encore pas, et la pagaille est omniprésente. Les cavaliers sont en bottes, qu'ils crottent quand ils vont à pied. Mais tout, et tous  marchent dans la boue.

      Le télégraphe a été enlevé.

      Le roi est en fuite. Les ordres reçoivent des contre- ordres. Le ridicule l'emporte sur le sanglant. Sporadiquement la vie de caserne fait le pied de grue. Géricault fait des croquis, des esquisses Il. Il s 'en servira pour  peindre .(Peut-être le " Radeau de la Méduse " , Copie clermontoise au Musée d'Art Roger Quilliot) ?

 Au même musée au dernier sous-sol :une exposition d'un photographe issu du Forez (J'ai oublié le nom, mais non la démesure)

Mais : "La Semaine Sainte " : Beauvais !  Les soldats désorientés ne doivent pas gêner le travail des enfants dans la ville. Outre la boue et les déjections on remarque l'odeur des tanneries.

Mais où est le roi dans la ville ? Il appert qu'il est peut-être encore en fuite ?.

Au passage on retrouve Géricault. Il a pu préserver son cheval :  " Trick ". Les chevaux sont des monnaies d'échange financières ou martiales. Le beef  de cheval n'existe pas parce que les enfants meurent de faim.

" La Semaine Sainte " est-elle un roman historique ? Le Duc de Richelieu a existé, et occupé de hautes fonctions en servant dans l'armée Russe contre les Turcs. Il a remplacé Tayllerand comme ministre des Affaires Etrangères. Il va disserter dans " La Semaine Sainte ".

Les soldats sont toujours malmenés par les officiers. Ils sont obligés de crier " Vive l'Empereur " ou " Vive le Roi ", tour à tour.

Aussi, oui, " La Semaine Sainte " est peut-être un  roman historique ? "... Le temps d'apprendre à vivre, oh oui, Louis, Il est déjà trop tard... Sire Aragon ".

Mais Théodore Géricault retrouve dans les troupes quelques uns de ceux qui lui ont servi de modèles pour ses tableaux antérieurs. Cela le console sans doute à quelque endroit de lui-même.

Napoléon ? Je me retranche derrière mon manque de culture historique et laisse parler un anonyme du texte :

" Napoléon a été battu par la crise industrielle de 1811, par le chômage, et le désordre dans la main d'œuvre.. "

Mais Napoléon au fur et à mesure des chevauchées dans le texte reste invisible On prend le temps de faire ferrer son cheval. C'est comme ça que Géricault parle de l'Art de la cambrure des épées avec le forgeron. Celui-ci a une auréole de  passionné qui émane de sa  personne et Géricault pense peinture. Cela le sauve peut-être ? Il trouve cette guerre absurde, mais respecte les ordres donnés à son régiment . " Comment ne pas être un traître ? "

-  Réponse : Casser la figure à qui veut vous détourner du devoir et de la fidélité à votre corps d'armée.

Mais on localise le roi, à Saint-Pol . C'est une fuite qui aurait dû avoir lieu incognito. L'avion n'a pas été inventé, et les jets privés n'existent pas.

Relevons quelques aphorismes :

" La marche à pied n'est pas une fonction naturelle. " " Un secret ne peut pas être tenu plus de deux ou trois heures .C'est un phénomène physique contre lequel on ne peut rien " " La psychologie qui est souvent une arme dangereuse dans les mains des romanciers, les militaires la manient comme un enfant le fusil ". " ...sa Majesté vous attend, qui distribuera des croix, des galons et des places ".

En contrepartie on peut parler de " l'extraction de la tourbe dans la vallée de la Somme " (Métier de copeux) Pages d'Anthologies. Quand on pense à la douleur d'une jambe cassée. Vous savez, cela  fait mal ! Non seulement il y a les malédictions humaines, les blessures et les morts, les hébergements détruits, Châteaux et Maisons.

Et le mépris, ah les mépris. L'inévitable mépris de tous côtés. Aragon recense toute la palette des sensations humaines.

Pour compléter cette gabegie il faut rajouter les subtilités diplomatiques.  Le Roi et les maréchaux se partagent les provinces comme des portions de cakes...

Aragon demande : " Qu'est-ce que tout cela signifie ? "

" Je serai avec les victimes  pense Géricault...Je voudrais être le peintre de ce qui change.. ". Du moment saisi. Il pense peut-être à la Musique, cet Art du passage ?

Au milieu de ces atrocités, en amuse-gueules il y a bien sûr les incendies.  Mais Géricault rencontre Lamartine. Celui-ci prône l'amour des royalistes et des révolutionnaires contre Napoléon. " Rapprocher les Pauvres et les Saints., ressent Géricault.... La loi des contrastes est bien le Secret de l'Art ..."

Pierre Alix

 


 

LIRE AUSSI: Aragon selon Garaudy, par Luc Collès

                et: Aragon en classe de français, par Luc Collès

 

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