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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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12 janvier 2013

Vers un monde moins brutal…

 

Il n’est pas de vie sans échecs ni drames, mais ceux des hommes de notre trouble époque  sont sans commune mesure avec les drames  que la vie réserve.  Les crises et les bouleversements s’enchainant, des désastres se dessinent à l’horizon, sauf réactions salutaires.

Le drame des hommes d’aujourd’hui est dans la déchéance morale et le désamour.  D’où la multiplication des drames induits par le règne de l’instinct. De la démesure des frustrations et de l’immédiateté des réactions.

 Le drame est dans cette violence qui régit la société et la gouverne. Le marché dicte ses lois, les médias suivent le pas et les hommes encaissent, qui de sa poche, qui de son sang. Pour ne parler que des pertes minimales. 

Le drame est dans cette indifférence à soi comme à l’autre, dans cette haine de soi comme de l’autre.  Pour des fadaises. Pour des foutaises. Et des chimères.

Violences en tout genre, luttes et guerres dans les jeux et dans la vie, depuis les loisirs des enfants et les rapports entre proches, jusqu’aux relations de voisinage, à celles du travail, à celles déchirant  les peuples. L’agressivité et l’agression se rient de la concorde.

La modernité, qui s’est construite sur un individualisme poussé à son extrême a cassé les repères traditionnels, les garde-fous qui, structurant la vie quotidienne, rendaient possible la vie sociale. Même s’ils étaient caducs sur le plan des relations internationales, ils avaient l’avantage d’exister et d’engager à réflexion.

L’affranchissement religieux, s’il a mis un terme aux guerres des religions en Occident, et en a galvaudé la pratique partout, n’a pas eu l’effet escompté. Malgré les libertés, les avancées scientifiques et un bien-être matériel jamais égalé, les hommes ne sont pas plus heureux, quand ce n’est moins qu’ils l’étaient. S’étant coupés de la source première de plénitude, ils en sont bien incapables.

 Aussi, quels que soient leur degré d’évolution, leurs talents, les sociétés d’aujourd’hui ne sont pas faites pour le vivre ensemble ni le bonheur. Structurées par le conflit et la guerre des intérêts, ces sociétés cannibalisent l’énergie et laissent les citoyens abasourdis et abattus.

Occupés en permanence à rattraper ce qui fuit, à évacuer les décombres, à construire sur les ruines, les hommes en oublient de vivre le présent. Que la vie, c’est maintenant. Et que l’avenir, malgré son importance, reste entre parenthèses : nul ne sait s’il vivra assez et trop de stress en annihile les chances.

 Hantés par la précarité ou pris à la gorge par  la misère, les hommes sont désarmés au point d’en oublier leur prochain. Alors qu’en réalité la vie exige si peu, ils en grossissent les manques matériels  et pour se donner plus de moyens, ils se renferment sur eux-mêmes.  

Et pourtant, le devoir de solidarité là où les institutions ont failli, est un préalable. Nul n’est à l’abri, en effet. Mais surtout car l’autre est un semblable. Quand sa dignité ou sa vie sont mises à mal ou menacées, c’est le respect de soi du spectateur qui  prend un coup et se ravale. Dans le village planétaire, nul ne peut dire qu’il ne savait pas.

Le déni de soi est le tout premier crime qu’un homme puisse perpétrer.  Le début d’un gâchis qui commence en soi et se propage à l’extérieur, comme un feu qui se répand de proche en proche. Mais ce feu-là, hormis celui qui l’a allumé, l’incendiaire lui-même, nul ne saura l’éteindre.

Le retour à soi, implique la reconnaissance de l’autre en tant qu’être humain à part entière et la décentration de l’égo pour ne plus être qu’un élément parmi d’autres, aussi indispensables les uns que les autres à la vie sur terre. Ce respect de soi est une garantie contre la tyrannie.

Ce qui n’est pas chose aisée, tant cela impose des sacrifices. Mais surtout, il n’est pas facile pour qui que ce soit de savoir quoi faire quand le tiraillement va dans tous les sens, que sont acclamées la chose et son contraire, et que la désinformation est la dominante.

Les choses sont claires pour les hommes de convictions religieuses, leurs Livres tracent la voie. S’ils mènent un combat titanesque contre leur besoin de s’intégrer dans un monde qui les rejette, ceux qui vivent pour un idéal séculier par contre n’ont pas de balises. Relativisme oblige, leur inconfort est total. Leur quête n’est donc pas moins douloureuse car leurs questions restent sans réponses.

Les grandes majorités quant à elles, suivent la direction du vent. Elles vivent au gré de ceux qui  distribuent l’argent, qui font la mode et l’opinion. Esclaves du marché, chosifiées, elles sont liées mains et pieds par une liberté qui n’en est pas. Car elle accroit leur dépendance et les laisse exsangues.

Ces majorités, permettent au système de tourner, de s’engraisser. Se désengager du mode de vie actuel, ou plus exactement s’y arracher, pour se conquérir ou se reconquérir, pour ceux qui ont connu autre chose, est le grand défi auquel elles sont confrontées. C’est la mesure de leur maturité et le prix du changement.  

Etre « humain » est un apprentissage. On nait « homme » une race parmi d’autres, un élément entre autres, on devient un << être  humain >> si on fait le projet d’être « humain » et qu’on s’y attelle.  Puisqu’il en a le choix, l’homme  peut s’élever ou devenir pire qu’une bête.

Cela consiste à s’inscrire dans un projet de bien-être collectif à portée universelle. Qui prend pied dans la réalité quotidienne, dans la vie des gens. Par des actes individuels ou associatifs, de personnes isolées ou de mouvements planétaires. Les actions de protestations massives qui essaiment au niveau mondial témoignent d’une conscience en éveil à large échelle. D’un raz-le bol.  

L’essentiel est que ces actes convergent vers un même idéal. Celui d’une société de justice et de partage à l’échelle planétaire, et au-delà des générations. Celui du respect de la vie.

Faut-il le rappeler, les slogans et les regroupements épisodiques, les sursauts d’indignation ne pallient pas à l’exercice effectif et quotidien d’une pensée alternative. Les discours ne règlent rien. 

Vivre simplement est un premier pas. Se soustraire à folie destructive du gaspillage ou des envies boulimiques de produits de consommation. S’en remettre à son cœur, quand la raison est incapable d’y voir clair, en est un second. Et rester attentif, car l’erreur est humaine.

Le bien-être ne peut s’accommoder d’injustices, d’inégalités scandaleuses. Soit, l’homme croit à son prochain ou en un idéal humanitaire qui se projette sur le long terme et s’y conforme. Soit, il n’y croit pas, et c’est autre débat. Il ne faut alors pas se plaindre, car il construit à son échelle un monde à son image. Un monde sauvage sous des apparats modernes.

 

Djouher Khater

 

 

 

 

 

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