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3 septembre 2013

Débat : L'université in english ? par Axel Kahn

 

Le projet de loi Fioraso étend la possibilité de dispenser les cours en anglais plutôt qu'en français. Débat.

Une francophonie plus conquérante grâce à l’anglais
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La langue est un constituant essentiel de la culture au sens large, celle qui s’intéresse aux racines mais aussi à l’édification du futur. En ce sens, une civilisation qui aurait abdiqué la maîtrise de sa propre langue pour penser et dire l’avenir renoncerait aussi à l’enrichir de l’apport de sa spécificité propre.

En tant que cofondateur de la revue franco-québécoise Médecine/sciences et son rédacteur en chef pendant quinze ans, je ne peux qu’être un ardent militant de la francophonie. En tant que chercheur puis président d’université, je me suis efforcé de mettre à la disposition des étudiants les mots authentiquement français désignant les outils et concepts issus de la modernité.

L’idéal de l’enseignement supérieur est d’enraciner les savoirs, même les plus spécialisés, dans une culture d’ensemble à laquelle la langue apporte son homogénéité. En effet, il en va là de l’appréhension optimale de notions souvent complexes par des jeunes qui baignent dans ce fond culturel.

Cependant, l’un des buts finaux essentiels de l’enseignement supérieur est de préparer au mieux les diplômés à tenir leur rang dans le concert international tel qu’il est, d’y témoigner de la richesse de la pensée française. Dans nombre de disciplines, cela exige une bonne maîtrise de la langue internationale de communication scientifique et technique, l’anglais.

De ce fait, un effort doit être consenti pour améliorer encore l’insertion des études de premier cycle, celui au cours duquel les concepts de base sont appropriés par les jeunes, dans une francophonie sûre d’elle-même et conquérante. En revanche, la loi doit autoriser sans regret l’enseignement en cette langue de certains masters qui ouvrent à des carrières internationales ou l’anglais domine. C’est à cette condition que des professionnels qui auront pu consolider leurs connaissances en les assimilant à l’aide de l’arsenal sémantique auquel ils sont familiers pourront le mieux les utiliser pour faire faire reconnaître le «génie français» dans une communauté non francophone.

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