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26 octobre 2013

Échos du monde musulman N° 203

      

25 octobre 2013,  Yves Montenay

 

Un petit rappel

La presse algérienne parle de plus en plus de difficultés dans le sud. Rappelons que le Sahara n'a rien humainement parlant d'algérien, même si aucun État ne conteste la souveraineté d'Alger. Mais psychologiquement cela explique que beaucoup d'Algériens « du Nord » ne considèrent le Sahara que comme source de pétrole et que beaucoup d'Algériens « du Sud », dont les Touaregs, se sentent négligés, ce qui renforce leur sentiment de ne pas être vraiment algériens.

La situation en Mauritanie, au Niger et au Tchad ne paraît pas trop dégradée, mais il y a probablement des arrangements locaux et tribaux avec les islamistes et les trafiquants. Et tout le monde craint une jonction avec les problèmes du Nigéria.

Tunisie

Vous vous souvenez que l'opposition devait manifester le 23 octobre si « l’accord national » n’était pas appliqué, ce qu’elle a fait. Après plusieurs retards, et une première déclaration « floue » le soir du 23, le premier ministre, l'islamiste Ali Larayedh, a annoncé le 24 au soir qu'il démissionnera. Les partis politiques auront trois semaines pour s'accorder sur la composition d'un gouvernement de technocrates. Parallèlement, ils auront un mois pour faire adopter la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans, une loi électorale ainsi qu'un calendrier pour les prochaines élections. Le « dialogue national » devant concrétiser tout cela a donc commencé ce 25 octobre.

Les Égyptiens se battent à Paris

Le grand écrivain égyptien, Ali el Aswani a vu une réunion organisée en son honneur à l’Institut du Monde Arabe le 17 octobre dernier à Paris être interrompue par les partisans de l'ex-président Morsi, issu des Frères Musulmans.

Le crépuscule des Frères ?

Le printemps arabe avait commencé sans eux. Puis ils ont réussi à monter dans le train, bénéficiant de leur organisation, de leur aura de parti d'opposition et de l'argent du Qatar. Ils ont alors pris le pouvoir en Égypte, en Tunisie et (un peu seulement) au Maroc, tandis qu'en Syrie ils étaient un des courants de l'opposition « démocrate » qui semblait sur le point de renverser Bachar el Assad.

Aujourd'hui, ils ont été brutalement écartés du pouvoir en Égypte, sont ébranlés en Tunisie, sont usés au Maroc et noyés sous les djihadiste étrangers en Syrie, financés par l'Arabie ou se réclamant d'Al Qaïda (ne pas confondre ! Ben Laden a été déchu de sa nationalité séoudienne). L'opposition syrienne a ainsi été divisée, et dans beaucoup d'endroits, ces islamistes étrangers sont ressentis comme tout aussi antipathiques que le régime, ce qui a aidé ce dernier à reprendre du terrain, et, par ailleurs, à redevenir un interlocuteur de l'Occident « pour détruire les armes chimiques »

Revenons aux Frères. Ils viennent de boycotter les élections au Koweït, ce qui a permis aux libéraux et aux « tribaux » de gagner des sièges. Ils sont l'objet d'attaques et d'attentats par certaines factions tribales libyennes (ils ne sont pas les seuls).

Vous vous souvenez que les Frères sont contemporains et « jumeaux » des grands partis de masse comme les nationaux-socialistes, les fascistes, les communistes, dont ils ont imité l'organisation et l'art du noyautage. Tous ces partis ont réussi à prendre le pouvoir, puis une fois installés, ont déclenché les catastrophes.

De même, les Frères ont été calamiteux au pouvoir. Pour y rester, ils devront devenir dictatoriaux. Mais s'ils font une cure d'opposition, ils pourront de nouveau attaquer les nouveaux gouvernants si ces derniers ne font pas de miracles. Sauf si les électeurs ont la mémoire longue … Ce n'est pas certain : en France quelques années suffisent pour idéaliser des partis qui ont échoué.

Le Huffington Post a une édition « Maghreb »

Depuis 3 mois le groupe édite un journal électronique en français (du moins je n'ai pas trouvé sur le site de version anglaise ou arabe ; m'alerter le cas échéant).

Vous savez que le Huffington Post est un journal électronique américain de bon niveau, qui a des éditions « nationales » (dans la langue du pays et avec les informations adaptées à son public) dont une française.

Saint Augustin à l’honneur en Algérie

«Lalla Bouna », la célèbre basilique Saint-Augustin d'Annaba (ex Hippone romaine puis Bône française), a été restaurée et rendue au culte dans le cadre de la coopération entre cette ville et celle de St Etienne, appuyées par de nombreux sponsors du Nord et du Sud : entreprises, ambassades, ordres religieux.

Rappelons que Saint-Augustin a toujours été considéré comme un grand homme par les Kabyles, mais a été accusé par le pouvoir algérien d'avoir été un « collaborateur » des Romains, avant d'avoir été « réhabilité » par le président Bouteflika en 2001.

Les catholiques savent qu'il est un des principaux acteurs de l'intégration au christianisme de l'héritage grec et romain, qu'il exalte la mémoire, l'intelligence et la volonté ainsi que le concept d'amour. II est accusé (à tort disent les érudits) d'avoir transmis à l'Occident une méfiance envers la chair, en réaction à sa folle jeunesse.

Maroc : une école publique d'ingénieurs franco marocaine

Le groupe INSA, en collaboration avec les gouvernements français et marocain, ouvrira en 2014 les portes d'un « établissement public euro méditerranéen d'enseignement supérieur et de recherche dédié à l'ingénierie et l'architecture ». Il sera destiné aux étudiants d'Afrique sub-saharienne, des pays du Maghreb et de la France.

Les partenariats entre « grandes écoles » françaises et marocaines privées étaient déjà nombreux, notamment en management, tandis que l'école Centrale de Casablanca est en bonne voie. L'originalité de la nouvelle école semble être son caractère public.

On sait que de nombreux élèves marocains se sont brillamment illustrés dans les grandes écoles françaises. Il y a même eu un « zéro bis » (devant le major) à Polytechnique, et j'en rencontre de très solides à l'ESCP.

 

 

 

 

 

 

 

 

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