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24 décembre 2013

Illumination de Noël

 

Interpellation

par Juan ARIAS et Sergio ZAVOLI

 

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LA LIBERTÉ

S'il  fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il était un homme libre? Sa parole et ses gestes n'étaient ils pas paroles et gestes de l'Esprit dans un monde où la liberté était le privilège de quelques -uns payé par l'esclavage de tous les autres? Peut-il y avoir salut là où il n'y a pas de liberté ? Tel est le  respect jaloux que Jésus porte à l'homme: libre de se sauver, libre de se perdre.

Après des siècles d'anathèmes et de bénédictions, d'honneurs et de tortures, pourquoi le cri de la liberté est-il, encore aujourd'hui, le plus fort? Il est le plus fort là où la violence de quelques-uns s'acharne à vouloir un monde que tous les autres refusent. Il est le plus fort là où les idéologies, les systèmes et les croyances se situent au-dessus de l'homme, en dehors de lui et contre lui, étouffant silencieusement sa voix.

S'agissant du salut il ne peut y avoir de frontière entre l'Orient et l'Occident. C'est ensemble et partout à la fois que les hommes se sauveront.

Immense est le péché qui dénie à l'homme le droit d'être lui-même: libre de se sauver, libre de se perdre. S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il était un homme libre? Peut-il y avoir salut là où il n 'y a pas de liberté?

 

LE POUVOIR

S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il contestait le pouvoir de l'homme sur l'homme, en un temps où le pouvoir était le privilège de quelques-uns payé par la souffrance de tous les autres?

S'il a contesté d'abord les structures ecclésiastiques de son temps, n'est-ce pas parce qu'elles prétendaient témoigner de la vérité divine alors qu'elles opprimaient la liberté, cette liberté que l'homme tient de Dieu?

S'il a affirmé l'égalité de tous les hommes devant Dieu, peut-on tolérer, vingt siècles après, des croyances, idéologies et utopies qui justifient la souffrance d'un seul homme?

Un même nom désigne tous les maux de notre temps. Ce nom c'est le pouvoir. Le pouvoir peut-il être chrétien? S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il contestait le pouvoir de l'homme sur l'homme?

 

L'AMOUR

S’il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il prêchait l'amour en un temps où la violence était la règle ?

L'amour: ne rien faire qui lui soit contraire. Ne pas refuser à l'autre cette liberté qui est première. Je ne peux pas te sauver contre ta volonté, mais je peux t’aimer sans réserve.

L'homme de l'ère technique aura-t-il envie de sourire devant une assertion si vieillie, devant un mot tellement usé? L'homme si fier de découvrir la Lune comprendra-t-il le sens profond, l'éternelle durée de cette parole?

Se voir dans l'autre sans réserve, quel qu'il soit. Se rendre identique, se reconnaître avec joie, s'indigner ensemble et vouloir ensemble, nous aussi, renouveler toutes choses! La valeur sacrée que l' homme est en train de redécouvrir n'est-elle pas l'homme lui-même ?

Qui nous appelle si avant?

S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce que, dans l'amour, il proclamait nos droits?

 

Extrait de : J. ARIAS, E. BALDUCCI, E. CHIAVACCI , R. GARAUDY, M. LÉGAUT, O. DA SPINETOLI, S. ZAVOLI

FACE A JÉSUS.Traductions de l'italien par Jacqueline Touvier LES ÉDITIONS DU CERF, Paris, 1974

(Photographie AG.R)

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Commentaires
H
Socrate a subi un sort semblable : l'exclusion, l'ostracisme, la mort. <br /> <br /> La liberté, Einstein en disait ceci "Je ne crois pas au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure." Tiré et poussé en même temps nous sommes sous tension mais la liberté se glisse en nous lorsque nous ressentons cette joie d'être conforme à ce qui nous dépasse. Alors je l'appelle Liberté. <br /> <br /> OUI, cette exigence est la plus forte là où les idéologies, les systèmes et les croyances se situent au-dessus de l'homme, en dehors de lui et contre lui, étouffant silencieusement sa voix. "S'agissant du salut il ne peut y avoir de frontière entre l'Orient et l'Occident. C'est ensemble et partout à la fois que les hommes se sauveront." je le crois aussi.<br /> <br /> S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce qu'il contestait le pouvoir de l'homme sur l'homme? Mais il faut bien comprendre que le "pouvoir" est un rêve humain. Quand j'ai compris que le "pouvoir" était la projection de mon égo dans le champ social, ma responsabilité, je me suis trouvé anéanti. Oui, à terre. Je ne voyais plus comment j'agirai. Et là, le miracle s'est accomplie. Une très légère effluve, une trace, une idée extérieure à moi-même m'a atteint : la liberté. Je ne savais pas ce que ça signifiait, mais c'était la seule issue. J'en étais convaincu. Je me suis donc mis à chercher, j'étais en colère et de mauvaise foi (j'allais jusqu'à soulever les coussins en signalant à haute voix : elle n'ai pas là!) Après x temps, je suis allée chercher dans le dictionnaire et j'ai trouvé l'article 4 "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : (ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi". Veuillez s'il vous-plaît supprimer toutes les majuscules qui veulent faire croire qu'un groupe est supérieur à l'individu. D'ailleurs, il suffit de savoir qu'elle (la liberté) ne nuit jamais à autrui. Tout le reste c'est du barratin. La loi nous demande de toujours agir dans un esprit de fraternité(art1 des droits humains), ce devrait être suffisant. Donc l'important est d'analyser l'esprit qui est à l'origine de nos choix, actes, décisions. Rester dans cette tension entre le tiré et poussé que l'on ressent.... et constater que les "personnes morales" agissent sans aucun respect des vivants. "L'amour: ne rien faire qui lui soit contraire" Voici l'esprit qui est à l'origine de la liberté, des relations souhaitées entre les vivants. Chez les animaux ce sont des relations à avantages et inconvénients réciproques partagés, mais chez les humains, il peut rester à ce niveau là, mais surtout, nous sommes appelés à l'altruisme. Car n'oublions pas que notre travail est de rendre au monde au moins autant qu'il en a reçu, nous sommes des vivants, ce n'est pas rien !<br /> <br /> "S'il fut cloué sur la croix, n'est-ce pas parce que, dans l'amour, il proclamait nos droits?" Je ne veux pas de droits parce que le droit signifie institution et donc quelque chose qui se situe en surplomb. Je suis vivante et ça me suffit. Avec la tête et le coeur, il me faut chercher le chemin. Mais comme j'ai été témoin d'un miracle, je crois que nous trouverons. "C'est ensemble et partout à la fois que les hommes se sauveront", ou seront sauvés. "Qui nous appelle si avant?" Ne pas oublier la part du mystère, du miraculeux, inédit et incongru, le hasard comme l'appelait Einstein.<br /> <br /> Joyeux Noël à tous et Paix sur la terre.
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