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16 janvier 2014

Yves Montenay, Echos du monde musulman n°211 (15 janvier 2014)

La Tunisie avance dans le retard

 Le projet de constitution devait être adopté d'ici le 14 janvier  (14 mois de retard), mais cette date n’a pas été tenue : il y a un accord sur « presque tout » mais « ce qui reste », notamment le judiciaire, est toujours controversé.

Le gouvernement Ehnnada a démissionné, avec également 14 mois de retard, le nouveau premier ministre doit constituer un gouvernement neutre. Chacun se demande s'il comprendra des sous-marins ou des sympathisants des islamistes.

La date des élections n'est pas encore fixée, et ses modalités non plus.

 

 Egypte

Le référendum sur la constitution est en cours. Les résultats devraient être connus vendredi ou samedi. Celle proposée par les Frères musulmans avait obtenu 63 % des votants mais seulement 19 % des inscrits. Le pouvoir actuel fera-t-il mieux malgré les consignes de boycott des Frères ? Le résultat incitera-il le général Sissi à être candidat à la présidentielle ?

 

L'islam enseigné dans les écoles primaires allemandes

C'est du moins ce que nous dit un magazine marocain francophone (saluons au passage l'élargissement de l'horizon des lecteurs et le ton très factuel du journal)

Catastrophe diront les islamophobes, l'islamisation de l'Europe gagne du terrain. Pas du tout, répondent les Allemands, c'est au contraire un moyen de couper l'herbe sous le pied d'interprétations violentes, une sorte de vaccination quelque sorte. En prime, ça renseignera les non-musulmans. En fait, à mon avis, ça dépendra de la façon dont enseignera l'instituteur.

Article complet à http://www.lemag.ma/L-Allemagne-integre-l-enseignement-de-l-Islam-dans-ses-ecoles-primaires_a79475.html

 

Irak-Syrie : 2 camps, c'est trop simple !

La presse française nous informe assez bien, mais la complexité de la situation mérite une petite synthèse. Je résume donc à ma façon.

L'Irak et la Syrie sont gouvernés par les chiites, en Irak parce qu'ils sont majoritaires ; en Syrie, où ils sont très minoritaires, c'est la main de fer d'Assad qui leur permet néanmoins de diriger, avec depuis quelques mois l'appui des chiites d'Iran et du Liban.

Donc les sunnites sont écartés du pouvoir. Ils en sont très amers en Irak car ils dirigeaient jusqu'à la chute de Saddam, et révulsés en Syrie par la dureté de la répression. Par ailleurs ils forment la quasi-totalité de la population de vastes territoires où le pouvoir chiite est donc mal assuré,  les zones libérées de Syrie et le nord-ouest de l'Irak. Ces 2 régions étant contiguës, les sunnites s'appuient de part et d'autre de la frontière, notamment les combattants d’Al Qaïda, qui veulent établir un « émirat » sunnite à cheval sur l'Irak et la Syrie.

 Dans un premier temps, ces groupes ont réussi à contrôler certaines zones sunnites syriennes et irakiennes, en partie grâce à l'afflux de volontaires internationaux (des musulmans de divers pays, y compris des convertis européens). Ces volontaires passent par la Turquie, qui a toléré ces arrivées pour des raisons qui m’échappent. Cela jusqu'au 13 janvier (!), date à laquelle une enquête musclée a permis de trouver de l'argent et des armes, a mis en cause une organisation proche du pouvoir et vu le renvoi de responsables policiers. Il faudra un peu de recul pour comprendre, car vous savez que le contexte turc est une répression de la justice et de la police par le gouvernement.

 Mais ces groupes liés à Al Qaïda ont été tellement brutaux et fanatiques qu'ils se sont aliénés les populations sunnites locales. Le gouvernement chiite de l'Irak encourage donc les tribus sunnites à les chasser, pour ne pas avoir  à intervenir (une armée chiite tirant sur des sunnites n'arrangerait rien). Mais ces tribus sont prises entre le désir de chasser Al Qaïda et leurs réticences à aider un gouvernement chiite.

De même en Syrie, où les rebelles anti-Assad, des relativement laïques aux plus islamistes, se sont unis pour chasser Al Qaïda des « zones libérées ». Ils semblent avoir connu des succès. Et naturellement l'armée d'Assad profite de ce conflit entre rebelles pour avancer.

Et je ne parle pas des chrétiens pris entre les divers camps et particulièrement ciblés par Al Qaïda, ni des Kurdes, plus nombreux et plus puissants, qui en profitent pour prendre le contrôle, contre tous les autres camps, des zones où ils habitent.

 

Israël boycotté aux États-Unis

Article complet : http://www.france24.com/fr/20131216-universite-boycott-israel-polemique-asa-academique-usa-palestine/  Extrait :

L’appel au boycott académique d’Israël par l’un des principaux syndicats américains de chercheurs et d’enseignants a été approuvé à une écrasante majorité sur fond d’intense polémique. C’est une première aux États-Unis (mais pas dans d'autres pays occidentaux).

En effet, l'appui américain à Israël a toujours été affirmé, même si les divergences tactiques sont fréquentes. Comme déjà dit dans cette lettre, cet appui ne vient pas d'un « lobby juif » comme on l’imagine dans le monde musulman, mais de raisons historiques profondément enracinées.

En effet, depuis la fondation des Etats-Unis on peut distinguer deux courants : l'un, le plus connu en Europe, est la proclamation de la liberté, ce qui a attiré beaucoup d'immigrants. L'autre, moins connu à l'extérieur, est celui des puritains relayés aujourd'hui par les évangélistes, qui pense que les États-Unis doivent être « le nouvel Israël » au sens biblique du terme, celui de l'accomplissement religieux à la fin des temps. Plus prosaïquement tout homme politique américain sait que ce courant représente des dizaines de millions de votants et qu'il faut le courtiser (à comparer à un électorat juif d’environ 4 millions).

Mais les acteurs concrets (hommes d'affaires, universitaires …) sont en contact avec le monde entier et notamment avec le monde arabe. Il en résulte des appréciations variées de la situation israélienne et des pays voisins. Ce qui est nouveau c'est que certains s'opposent maintenant ouvertement au consensus politique. Vous trouverez les arguments détaillés dans les deux sens en consultant l'article via le lien ci-dessus.

 

Israël et l'Iran, suite

Dans ce contexte de début de divergence entre Israël et les États-Unis, est survenue l'affaire de l'accord intérimaire avec l'Iran. Israël (et l'Arabie Saoudite, une fois de plus dans le même camp) ont quasiment accusé des États-Unis de trahison : « la seule différence entre Ahmadinejad et Rohani est que le premier était un loup habillé en loup et que le second est un loup habillé en agneau ». Il faut se souvenir que le gouvernement israélien s'appuie sur une majorité favorable à des solutions musclées tant pour la Palestine que pour l'Iran.

Mais, en dehors de cette majorité parlementaire, les avis sont plus nuancés. Les services secrets israéliens seraient par exemple convaincus qu’il y a une réelle différence entre Rohani et son prédécesseur, voire entre Rohani et le guide suprême. Le premier aurait un appui populaire et le second celui des gardiens de la révolution

 

 Le porc, l'islam et la francophonie

Vous savez que cette lettre ne prend pas partie dans les querelles religieuses, et se borne à du factuel. Le factuel dont je vais parler, c'est la prise en compte du français par la vulgarisation religieuse musulmane. C'est rationnel, car de plus en plus de musulmans parlent français, ne parlent pas arabe, ou seulement un peu de dialectal pour des questions courantes, et quelques phrases du Coran. Donc tout raisonnement un peu complexe passe par le français.

L'Internet francophone religieux musulman est donc riche. Pour éviter de se lancer dans des considérations spirituelles, bornons nous aux articles ou vidéos sur le porc. Par exemple : http://www.youtube.com/watch?v=fQBXJr9ZPNA

 

Peut-être ensuite ne toucherez-vous plus jamais à la charcuterie, que vous soyez musulman ou pas. Par contre, vous vous réjouirez de cet approfondissement de la francophonie

 

 

 

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