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18 avril 2014

Allocution du professeur Luc Collès à son éméritat (le 11/12/2013)

Monsieur le Vice-Recteur, monsieur le Doyen, chers collègues, chers amis, chers parents,

En ce jour de fête, j’ai plaisir à remercier Bernard Dubuisson, Vice-Recteur du secteur des sciences humaines, notre Doyen, Philippe Hiligsmann, et Jean-Louis Dufays, Président de la Commission des programmes ROM, pour avoir organisé cette séance d’éméritat où je suis mis à l’honneur et pour les propos chaleureux qu’ils ont tenus à mon égard.

A cette occasion, je voudrais reconstituer mon itinéraire professionnel en montrant comment, à mes yeux, ma conception de l’enseignement du français et de la littérature en particulier a progressivement évolué suite à des rencontres intellectuelles et à des demandes de sens de la part de mes élèves et de mes étudiants. Je rappelle que j’ai aussi enseigné une vingtaine d’années dans le secondaire et que ce n’est qu’après 14 ans que j’ai été engagé à l’université comme assistant à mi-temps tout d’abord, puis comme chargé de cours et comme professeur ensuite, passant progressivement d’un mi-temps à un temps plein.

L’enseignement de la littérature

Lors de mes études universitaires, j’ai été très influencé par un professeur de littérature qui était un fervent partisan de l’analyse interne à la manière de Leo Spitzer et Tzetan Todorov (le formalisme russe). J’ai rédigé un mémoire sur Ch-F. Ramuz où, comme Ricardou l’aurait fait, je montrais que Terre du ciel, un des romans de l’écrivain suisse, est avant tout l’aventure d’une écriture plutôt que l’écriture d’une aventure. J’ai enseigné pendant plusieurs années dans le secondaire général, inspiré par le structuralisme (grammaire structurale de la phrase et du texte) et les méthodes d’analyse formelle en plein essor dans les années 1970-80 : schémas actantiels et fonctionnels de Greimas, linguistique de l’énonciation de Benveniste, recherche d’équivalences en poésie d’après Jakobson.

J’ai moi-même été fasciné par cette approche formaliste jusqu’au jour où un élève m’a interpellé dans un cours de poésie : « Monsieur Collès, on en a marre, de vos équivalences ! » Choc psychologique et épistémologique ! Comment les élèves pouvaient-ils, en effet, s’intéresser à la littérature quand ils devaient presque exclusivement se pencher sur des notions techniques?

Après 14 ans d’enseignement dans le secondaire, j’ai été engagé comme assistant à l’Université de Louvain où j’ai subi l’influence très forte de Pierre Yerlès. Celui-ci a bouleversé ma vision de la littérature et de son enseignement en plaidant pour une approche existentielle et anthropologique des textes. La didactique du littéraire que Pierre Yerlès a mise en place et dont l’urgence, selon lui, se justifiait autant que celle de la didactique de la langue, est faite de questions vives, de questions transversales qui irriguent la conscience scientifique collective et la relient aux urgences du social. C’est son amour de la littérature qui a dynamisé une bonne part de son investissement professoral, où le pulsionnel pointait souvent l’oreille sous les dehors de l’universitaire. Il m’a associé à une merveilleuse aventure intellectuelle, mais aussi à une véritable quête existentielle en me montrant que la didactique est d’abord un choix de valeurs, un engagement éthique, et il m’a offert ses qualités d’esprit et de cœur : rigueur, sensibilité, sens du dialogue, humour enfin.

L’humour de Pierre Yerlès avait cette forme de légèreté qui permet de garder la bonne distance face aux contrariétés de la vie. Il m’a appris à ne jamais rien tenir pour acquis, car la roue de la vie tourne et l’homme, qui n’est pas la mesure de toutes choses, ne peut trouver le bonheur que s’il prend conscience de son appartenance à l’ensemble de l’univers. D’où l’intérêt de Pierre Yerlès pour les cultures africaines et orientales qui nous enseignent un art de vivre de nouveaux rapports avec la nature, avec les autres hommes, avec le transcendant. Ce dialogue des civilisations, il l’a d’abord entrepris dans ses propres travaux en ouvrant la didactique du français à l’interculturel, à l’exploration et à la reconnaissance des territoires du français langue étrangère, terrain où je me suis particulièrement illustré.

En poursuivant mes recherches à l’ombre de ce grand maître, j’en suis arrivé à considérer les textes littéraires comme l’expression esthétique de représentations partagées par les membres d’une même communauté. J’ai donc pris conscience que, pendant 14 ans, j’avais véhiculé jusque-là une conception étriquée de la littérature, qui la coupait du monde dans lequel on vit et j’ai désormais cherché dans les œuvres de quoi donner sens à mon existence. J’ai fait découvrir cet aspect fondamental à mes étudiants à l’université. Je crois aujourd’hui que le cours de littérature ne propose pas d’abord des connaissances, mais qu’il exerce une capacité à interpréter des formes d’expression humaine. Le premier conseil à donner à l’enseignant est qu’il n’oublie donc pas l’herméneutique anthropologique. Qu’elle le guide jusque dans le choix des textes qu’il proposera à la classe. Car c’est de là qu’il va faire sourdre les questions interculturelles.

Selon Évelyne Martini, qui a écrit un magnifique petit ouvrage intitulé Notre école a-t-elle un cœur?, notre enseignement peine à reconnaitre haut et fort l’importance d’une initiation aux trésors symboliques du patrimoine l’humanité. Nous pourrions donner davantage accès, par la littérature, à la connaissance approfondie des émotions humaines et à la distance intérieure que cette connaissance induit.

Parcourons de préférence les représentations de la littérature, qui est mon outil documentaire privilégié. Priorité à la littérature maghrébine d’expression française. Elle possède en elle-même – discordance entre la langue et l’objet décrit - les outils d’une distance propre au dialogue interculturel. J’y ajoute des morceaux choisis des littératures belge et française, quand elles traitent les questions qui m’intéressent et permettent des comparaisons avec le monde maghrébin. Et je conseille de les accompagner de quelques textes utiles d’analyses anthropologiques, ethnologiques, sociologiques, psychologiques...

Ce passage par la littérature maghrébine et, plus largement, par les littératures migrantes, je l’ai exercé dans des classes composées de jeunes issus de l’immigration marocaine et de l’immigration turque. Cela m’a amené à découvrir l’importance du référent religieux pour ces adolescents musulmans, non pas tant comme signe cultuel, mais comme signe culturel : marque d’une revendication identitaire. Je me suis donc penché sur l’Islam et sur le fait religieux dans la culture contemporaine. C’est ainsi que j’ai été amené à découvrir l’admirable travail que réalise l’IFER (l’Institut de formation pour l’enseignement et l’étude des religions) au sein du CUCDB (le Centre universitaire catholique de Bourgogne) de Dijon, avec lequel je collabore depuis 1997. Je remercie d’ailleurs René Nouailhat, fondateur de l’IFER, pour les chaleureuses paroles qu’il a prononcées à mon égard.

Par ricochet, je me suis intéressé aussi à la Bible: ce grand réservoir de passions universelles. La dénonciation prophétique des injustices, le combat de Job avec le mal, l’irruption de l’Amour sur les chemins de Galilée résonnent bien au-delà des frontières de l’Occident. Selon Évelyne Martini, le récit biblique est premier pour faire entrer dans le tissage symbolique des œuvres d’art et dans la compréhension avertie de l’histoire des représentations mentales, mais aussi pour faire réfléchir sur l’action juste, sur le rapport à soi-même et à autrui, sur les fondements d’une possible « morale commune », indépendante des rattachements confessionnels.

Mon livre Islam-Occident est un manuel littéraire où les textes sont reproduits, étudiés pour aider les enseignants. L’analyse suit systématiquement les schémas temporel et spatial, public et privé, et s’arrête parfois sur l’espace particulier de l’immigration. Un petit détour dit ce que la notion du temps en France et en Belgique, par opposition à celle du Maghreb, doit à la différence des grammaires arabe et française. Mes propos s’inscrivent donc dans une démarche interculturelle de l’enseignement de la littérature à l’école visant, dans la société globalisante d’aujourd’hui, à mener progressivement les élèves vers une ouverture à la culture de l’Autre, condition sine qua non pour accéder à la définition de leur propre identité.

Le cours que j’ai eu le plus de plaisir à faire est le cours intitulé « Théories et pratiques culturelles » créé en 2005 dans le cadre de la mineure en « Culture et création ». Je remercie vivement Gabriel Ringlet et Jean-Louis Dufays d’avoir proposé ma candidature pour ce cours que j’ai partagé avec Ralph Dekoninck. En 2005, j’ai pu aussi accompagner le cours « Artiste en résidence » animé par Pietro Pizzuti. Ce fut une expérience extraordinaire. A partir de leur vécu, quarante étudiants ont pu ensemble écrire une pièce sur le thème de l’équité et de la bonté, pièce qu’ils ont ensuite jouée avec enthousiasme. Cela a été la plus belle année de ma carrière.

Autre expérience peu commune, vécue pas plus tard qu’hier, à Liège. J’ai eu la chance d’être invité par Edmond Blattchen à participer à l’enregistrement d’une émission « Noms de dieux » consacrée à Julia Kristeva. J’avais fait appel à Edmond Blattchen pour le colloque que j’avais organisé en avril dernier sur le savoir et le croire. J’avais pu apprécier l’intelligence de cœur de cet homme très érudit, capable d’une extraordinaire empathie à l’égard des personnes qu’il interviewe.

Mais hier, le bonheur était à son comble. Kristeva est en effet une des plus grandes intellectuelles de notre temps. Invitée à Assise en octobre 2011, lors de la rencontre interreligieuse convoquée par le pape Benoît XVI, elle avait, à la tête d’une délégation de non croyants, proposé dix principes pour un humanisme du XXIe siècle. Elle ne cesse de bâtir des complicités entre l’humanisme chrétien et celui qui, issu de la Renaissance et des Lumières, ambitionne d’élucider les voies risquées de la liberté. Dois-je vous dire que je me retrouve entièrement dans ce programme ?

L’enseignement du FLE

Parallèlement à mes recherches en didactique de la littérature, j’ai créé il y a 27 ans (en décembre 1986) – Geneviève Geron vous l’a rappelé et je la remercie chaleureusement pour ses éloges - un séminaire thématique de troisième cycle en didactique du français langue étrangère (didactique du FLE), groupe de réflexion et d’animation auquel participent des enseignants venant des quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A ce moment, nous n’étions nulle part en didactique du FLE. En 1984, lors de mon premier cours de français donné à des allophones, Belges néerlandophones et Hollandais, j’avais été interpellé par un étudiant qui me demandait pourquoi l’on dit « en Belgique » et « au Congo ». Pourquoi « en » dans un cas et « au » dans l’autre ? Malgré mes 14 ans d’expérience d’enseignement du français langue maternelle, j’ai eu des difficultés à répondre à cette question. Je suis alors allé me former en France en participant à des stages de l’Alliance française de Paris et du CIEP de Sèvres. J’ai alors compris l’importance que les implicites avaient dans la communication et les difficultés que les étrangers pouvaient éprouver à les décoder. J’ai surtout compris qu’on n’enseigne pas le FLE comme le FLM (le français langue maternelle) ou le FL1. D’où le sujet de ma thèse consacrée à la compétence culturelle et interculturelle en FLE. D’où aussi la création d’un séminaire thématique qui interrogeait l’expérience des gens de terrain.

Le succès de ce séminaire n’a cessé de croître: en 1986, il réunissait une quinzaine d’enseignants, aujourd’hui il en réunit près d’une centaine. Parallèlement à ce séminaire, j’ai créé il y a 20 ans (en été 1994) un stage d’été en didactique du FLE. Geneviève vous en a aussi parlé. Nous étions deux à l’organiser : Stéphane Ostyn, assistant de Jean Klein et moi-même. Le programme de ces formations destinées au perfectionnement méthodologique des enseignants de FLE est passé, au fil des ans, de quatre à vingt modules au choix. Le stage a été reconnu par l’Institut universitaire de Formation Continue (IUFC) comme activité de formation continuée. Une équipe d’une vingtaine de formateurs anime aujourd’hui les différents ateliers. Geneviève Geron en assure la coordination depuis 16 ans. Au fil des années, notre stage s’est de plus en plus internationalisé. Je souligne ici le rôle de WBI qui nous octroie des bourses chaque année - WBI qui reconnaît le stage comme formation de qualité pour les lecteurs envoyés à l’étranger

Depuis cinq ans, l’Institut Universitaire de Formation continue (l’IUFC) nous a aussi demandé de créer un Certificat universitaire qui concerne aujourd’hui 40 adultes en reprise d’étude. Le détail vous en a été présenté: je n’y reviens pas. Mais je voudrais, dans cette allocution, réserver une place particulière à Geneviève Geron. Comme je l’ai dit, celle-ci assure depuis 16 ans ans la coordination de nos activités (stage, séminaire et Certificat). Elle déploie depuis toujours une énergie considérable pour faire notamment de notre stage le petit bijou qu’il est devenu aujourd’hui. Je lui dois une reconnaissance infinie. Sans toi, Geneviève, nous n’aurions pas pu tenir si longtemps. Il a fallu faire face à des demandes sans cesse croissantes en même temps qu’à une réduction de nos moyens. Un mi-temps est en effet insuffisant pour gérer toutes ces activités. C’est à toi que je lègue cet important héritage de la formation continue en FLE. Je remercie aussi Ioana Belu et Elisabeth Feyens qui nous ont aidés pendant leur mandat d’assistante, Elodie Oger et Vincianne Hermant qui assistent aujourd’hui Geneviève dans la mesure du possible.

Pendant 15 ans, jusqu’en 2009, j’ai aussi travaillé pour WBI (Wallonie Bruxelles International) comme superviseur des lecteurs envoyés en Europe centrale et orientale et, pendant 9 ans, comme superviseur des assistants de langue dans les lycées bilingues. Une ou deux fois par an, je siégeais dans les jurys de sélection. J’interviewais les candidats pour vérifier leurs compétences linguistiques et didactiques. Ceux-ci étaient par ailleurs interrogés sur leurs connaissances en littérature française de Belgique et sur leurs connaissances des structures de l’Etat fédéral. Les lecteurs sont en effet considérés comme des « ambassadeurs » de notre communauté. A ce titre, ils se doivent de faire connaître les auteurs belges francophones, l’organisation de notre pays, les compétences des régions wallonne et bruxelloise ainsi que celles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux fois par an (en août et en mars), j’animais un premier séminaire sur la didactique de la langue. Le deuxième séminaire avait toujours lieu dans un pays d’Europe centrale (Prague, Bratislava, Varsovie, Bucarest, Budapest) ou d’Europe du Nord (Tallinn). Un deuxième superviseur avait en charge les lecteurs des pays du Sud (Portugal, Espagne, Italie). Actuellement, à part les lecteurs d’échange en Italie (payés par le gouvernement italien), WBI n’a plus de lecteurs en Espagne ou au Portugal. Elle continue à ouvrir des postes à l’est (Croatie, Macédoine, Moldavie, Turquie, Kazakhstan, Russie, Chine...) en même temps qu’au Royaume-Uni, au Brésil, au Chili et en Israël.

Dans ces séminaires, il fallait à la fois initier certains à la didactique du FLE (j’ai par exemple consacré un séminaire à l’enseignement de l’article en français qui pose beaucoup de problèmes aux locuteurs de langues slaves, lesquels ne disposent pas d’articles), mais surtout ouvrir tous les lecteurs à la didactique du discours universitaire : le résumé, la synthèse et, d’une manière générale, l’écrit argumenté. J’ai donc surtout travaillé le discours universitaire, à partir d’enregistrements de cours et de syllabus.

Ainsi, vous le voyez, cette ouverture vers le FLE a été de pair avec mon ouverture à l’interculturel. Elle participe de mon souci de contribuer à construire un monde de rencontres, de compréhension, de tolérance et de paix.

Remerciements

Si j’ai pu mener ces travaux pendant plus de trente ans, je le dois d’abord au confort que m’a offert mon université. Confort matériel et intellectuel. Je remercie tous mes collègues avec lesquels j’ai pu entretenir des relations stimulantes et conviviales. J’ai pour Colette de Pierpont un sentiment particulier de gratitude : ces dernières années, alors qu’elle aurait pu profiter d’une retraite bien méritée, elle m’a assisté bénévolement deux fois par semaine pour toutes sortes de travaux (encodage de données et relecture de manuscrits).

C’est qu’en effet, je suis amené à diriger deux revues scientifiques : Le Langage et l’Homme et Dialogues et cultures (revue de la FIPF).

 Je remercie nos collègues informaticiens, Christian Ruell et Boris   Maroutaeff, qui n’ont jamais ménagé leurs efforts quand j’avais des problèmes informatiques. Je pense spécialement à Christian qui est malade aujourd’hui. Je remercie également nos secrétaires Claire, Nathalie et Sonia, pour leur disponibilité. Le sourire de Claire toujours accueillant me restera en mémoire. Nathalie s’est montrée particulièrement efficace lors de l’organisation de mon colloque en avril dernier. Sonia enfin est une comptable consciencieuse, toujours prête à prodiguer les meilleurs conseils. Je remercie enfin les Autorités pour la confiance qu’elles n’ont cessé de m’accorder. J’ai pu particulièrement apprécier la sollicitude et l’amitié de mes collègues en 2006 pendant mes huit mois de maladie. J’ai reçu alors plus de 300 lettres ou cartes de soutien. J’ai reçu en outre une grande carte portant les 40 signatures des étudiants de Pietro Pizzuti. Merci aussi à Jean-Louis Dufays d’être venu me rendre visite chaque semaine en m’apportant des nouvelles de notre Faculté. Merci surtout à ma femme, Fadia, qui m’a soutenu non seulement à cette occasion, mais aussi durant toute ma carrière. Elle m’a épaulé dans les moments difficiles. Sans elle, je ne serais probablement pas devant vous – debout – aujourd’hui.

Merci à mes enfants, Tanguy, Arnaud et Florence qui n’ont cessé de me prodiguer leur tendresse durant ces longues années. Merci à mes petis-enfants, Sacha, Eliott et Laszlo. Merci enfin à mes parents qui ont cru en moi  lorsquej’ai embrassé cette carrière et qui me font l’immense plaisir – c’est aussi le cas de mes frères et soeurs – d’être parmi nous aujourd’hui. Merci à vous tous, mes chers amis, qui avez   fait l’effort de vous déplacer en cette fin de journée. Votre présence me fait honneur et me fait chaud au coeur. Merci, mille fois merci.

 

 

 

Luc Collès

 

 

 

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