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9 juin 2014

Echos du monde musulman n°225 (9 juin 2014)

   Une opération internationale en Libye ?

 Selon des informations partielles et un peu confuses une opération internationale serait actuellement menée contre les djihadistes de Libye occidentale. Le général libyen Khalifa Haftar participerait à leur encerclement (ou, du moins, en parle), avec un fort appui de l'armée algérienne et de forces spéciales françaises et américaines. Le chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar, aurait été arrêté.

Difficile d'en dire plus, beaucoup d'informations n'étant que la reprise du même écho et la position officielle de l'Algérie étant depuis longtemps et encore aujourd'hui «  pas un soldat en dehors de nos frontières ».

Tunisie : dialogue – discorde, suite

On se souvient de l'accord sur la constitution et de la mise en place d'un gouvernement politiquement neutre. Mais ça ne règle pas tout : chacun veut gagner les prochaines législatives et présidentielles et on se dispute donc sur leurs modalités. Les sondages sont fluctuants et il est prématuré de tirer une tendance pour des élections auront lieu au mieux fin 2014… ou en 2015 si les désaccords continuent.

 En attendant, le tourisme continue de progresser, ce qui a l'avantage de recréer instantanément des emplois. Mais l'outil s'est dégradé, et le niveau de 2010 n'est pas retrouvé. La ministre « mouille sa chemise » et utilise son image avenante et dynamique dans les médias et dans toutes les langues, après une carrière choc dans des entreprises internationales. Nous sommes heureux de lui donner un modeste coup de main :

https://www.youtube.com/watch?v=Owt__gSSc-Q#t=21

 Mme Amel Karboul, ministre du tourisme, vantant la chaleur humaine, culinaire et climatique -elle parle ici aux Québécois- de la Tunisie (publicité purement amicale !)

 

L'appel du CFCM et son écho au Maroc

Le conseil français du culte musulman (CFCM) a publié un document sur les droits et devoirs des musulmans de France, dont le volet relatif au radicalisme tombe au moment de l'arrestation du Français Mehdi Nemmouche, soupçonné de la tuerie du Musée juif de Bruxelles. Pour le CFCM, les musulmans de France sont « inquiets de l’attractivité des thèses radicales auprès d’une fraction de la jeunesse en quête de sens, confrontée à des injustices et inégalités ... Cette voie radicale profite des fragilités personnelles et recourt souvent à la manipulation et au dévoiement des textes sacrés.... Les institutions, les élites et les pouvoirs publics doivent conjuguer leurs efforts avec les familles musulmanes pour juguler ces actions subversives qui ternissent l’image de la religion musulmane »

La presse marocaine a fait écho à cette déclaration. Mes lecteurs peuvent-ils me dire ce qu'il en est au Sahel, en Tunisie et en Algérie ?

 

Égypte : un coup à droite, un coup à gauche

Le Mouvement du 6-Avril, responsable de la chute de Moubarak en 2011 et qui manifeste aujourd'hui contre le régime du général Sissi, nouveau président, est maintenant interdit. Cela pour "diffamation" envers l'Égypte, et "collusion" avec des groupes étrangers. Cette décision d'un tribunal du Caire intervient le même jour que la condamnation de 700 partisans du président Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet par l'armée.

Vous souvenez que le général Sissi vient d'être élu avec 97 % des voix, mais une participation initialement faible. Le vote a été prolongé d'une journée pour que le nombre de voix du nouvel élu soit supérieur à celui dont avait bénéficié l'ex-président Morsi. L'abstention serait surtout venue du Mouvement du 6 avril, des salafistes (islamistes opposés au Frères Musulmans), ainsi que de l'absence d'une campagne électorale contradictoire.

 

La presse algérienne, suite

Nous avons rappelé ici la liberté de ton de la presse algérienne ou du moins de certains journaux. Cela s'explique en partie par l'indépendance que certains ont acquis en montant leur propre imprimerie (El Watan, El Khabar et Le Quotidien d’Oran) et qui leur permet d’échapper aux pressions politiques qui s'exerçaient par l'imprimerie publique. À l'inverse, des petits journaux non seulement n'y échappent pas mais de plus seraient très orientés en contrepartie de la publicité publique. Cela aurait été particulièrement visible pendant les présidentielles.

 

Provocation et coopération marocaine

À l'occasion de la crispation franco-marocaine nous avons parlé, avec la suspension de la coopération juridique, Hamid Chabat, patron de l'Istiqlal a proposé de remplacer le français par l'anglais en tant que « 2e langue » derrière des langues nationales que sont l'arabe et le berbère (rappelons que le terme de « langue nationale » n'a pas de contenu juridique précis,  contrairement à « langue officielle »). J'ignore l'écho qu'a eu cette déclaration, qui n'a donc pas dû être massif. Par contre, sur le terrain, on remarque que certaines entreprises internationales demandent un bon niveau « de français et d'anglais » et non plus seulement « de français ». De mauvais esprits font le rapprochement avec le prosélytisme protestant s'appuyant sur des bibles anglophones.

Rappelons que l'Istiqlal a été l'origine de l'arabisation de l'enseignement public marocain avec les conséquences catastrophiques que la plupart des Marocains admettent aujourd'hui. L'expérience devrait donc rappeler que jouer avec les langues peut être très dangereux.

En sens inverse, le premier forum franco-marocain d’administration publique a été officiellement lancé, le 22 mai, à Rabat. « Il a pour but de créer des liens entre les personnes issues de l’administration ayant suivi des formations de courte durée en France en diffusant des informations utiles (offres de formation, actualités politiques et institutionnelles), en organisant l’échange de bonnes pratiques, les rencontres de décideurs, de responsables et des fonctionnaires d’horizons différents autour de l’idée des valeurs du service public » (résumé du discours de Mme Bernoussi, DG de l’ENA).

Loin de ces remous, les retraités français ont classé le Maroc meilleur « paradis de retraite à l'étranger » devant la Thaïlande, l’île Maurice, la Tunisie et le Portugal, du fait de sa francophonie, de la sécurité, des soins médicaux etc.

 

Festival et islamisme

Toujours au Maroc, la guéguerre (par opposition à des conflits plus violents dans d'autres pays musulmans) entre les islamistes « un peu » au pouvoir et les jeunes en quête de distraction a aujourd'hui pour objet les festivals. Le PJD (parti islamiste du premier ministre), rappelle qu'il est de son devoir de critiquer « ce qui fait tant de mal à nos enfants et à notre jeunesse ». Cela pour le principe, mais aussi en détail (la tenue vestimentaire de telle chanteuse). Le PJD déplore que les télévisions publiques en diffusent les images. La ministre de la culture, qui, elle, est d'un autre parti de la coalition, salue au contraire le festival Mawazin de Rabat comme un succès mondial pour le Maroc.

 

Malékites contre wahhabites

On sait qu'au Maghreb comme au Sahel, l'islam local malékite, considéré comme modéré, est sous vive pression des missionnaires wahhabites lestés de pétrodollars. On sait peut-être moins que ces derniers ont appuyé l'élection de l'actuel président du Mali.

Dans le cadre de son offensive diplomatique et commerciale au Sahel, le Maroc  est en train de former 500 imams maliens. Réaction des wahhabites de ce pays : « notre gouvernement trahit la laïcité » (sic !) en donnant la préférence au malékisme.

 

 

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