Nouvelles manifs unitaires le 13 juin...et après ?
Article publié sur le site des Communistes Unitaires: Manifestations
unitaires, occupations d’entreprises…tensions diverses…de tous côtés
s’exprime que la situation ne peut plus durer. Mais quelle situation
exactement ? De savoir le préciser ou pas modifie la force des
mouvements. S’agit-il
seulement de « punir » les excès de capitalistes particulièrement sans
scrupules en calmant momentanément leurs appétits ? Peut-on accepter
que quelques centaines de milliers d’individus décident du sort de la
planète, les lois leur donnant les pouvoirs de délocaliser à volonté,
de puiser dans les revenus de « leur » entreprise comme ils
l’entendent ? Peut-on continuer à évoquer l’argent que l’Etat a
insufflé dans des banques et dans des entreprises en oubliant que sans
les contribuables l’argent de l’Etat n’existe pas et qu’il s’agit donc
de notre argent ? Les
tensions, exaspérations et même les violences témoignent de la
recherche d’une nouvelle efficacité : on ne veut plus attendre et que
rien ne se passe. Chacun voit bien qu’il ne suffit pas d’aller de
manifestations en manifestations. Définir ce que l’on exige fait partie
du rapport des forces qui peut contraindre patronat et pouvoir à des
reculs conséquents. Et
comment accepter ce chantage qui consiste à accroître continuellement
les « non-participations » à l’effort général à travers des exemptions
comme à l’égard de la Sécurité sociale, comme si on suppliait les
détenteurs de capitaux de bien vouloir investir ? N’est-il pas temps
d’interroger s’il ne vaudrait pas mieux se passer d’eux et socialiser
les grandes entreprises ? Ne peut-on pas considérer qu’à travers « les
aides de l’Etat » nous les avons déjà largement payées ? Les salariés
des services publics savent que c’est depuis que l’on saucissonne leur
entreprise pour en confier des morceaux à des entreprises privées que
les services rendus sont moins bons. Au sortir de la seconde guerre
mondiale aurait-on considéré comme « rentable » de tirer des câbles à
haute tension ou d’installer des bureaux de postes dans des régions
reculées ? Des maternités ferment au nom de la sacro-sainte
rentabilité. Mais à quoi sert de se regrouper en société ? A la
rentabiilté financière ou à l'efficacité sociale pour satisfaire les
besoins humains ? Et, de ce fait, pour assurer l’égalité d’accès à la
santé, au logement, aux transports urbains ou à la culture, ces
services ne devraient-ils pas être d’accès gratuit ? N’est-ce pas cela
qui germe à travers la question du téléchargement ? Pour cela, il est
nécessaire de savoir qui a le pouvoir de décision et donc la maîtrise
des leviers de l’économie. Bien
évidemment, évoquer la propriété collective fait penser au
collectivisme ou même à ce qu’ont été les nationalisations en France.
Mais nationalisation n’est pas obligatoirement synonyme d’étatisation.
C’est l’étatisation qui rend anonyme la responsabilité et l’esprit
d’initiative. Si la nation c’est le peuple, alors nationalisation doit
vouloir dire décisions démocratiques prises avec les salariés et les
usagers ou leurs représentants. Répondre à la crise doit nous conduire
à explorer concrètement un nouveau type de démocratisation de l’accès
aux responsabilités et aux pouvoirs effectifs. Il
nous semble que pour celles et ceux qui veulent combattre la crise et
avancer vers une société fondée sur l’égalité et la reconnaissance du
rôle social de chacun(-e), il est temps de faire des pouvoirs et de la
propriété le centre de grands débats qui permettent de demander aux
financiers et au pouvoir les comptes qu’ils doivent rendre.