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A l'indépendant
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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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23 septembre 2009

Aimer l'étranger

evacuation_de_la_jugle_de_calais
Evacuation de la ''jungle" de Calais. Et après ?

 

Tout ce qui a paru de l'irrépressible présence - l'amour avant tout amour qui nous fait entre nous humains - n'est pas à part et ne se met pas à part. Il ne peut être que ce qui rend tout homme proche. Pas un universel surplombant et triomphant - celui-là exclut plus férocement que tout - mais l'hospitalité infinie, l'amour de l'ennemi, l'accueil de l'étranger.

S'il y a séparation, ce ne peut être qu'avec ce qui tue, avec le meurtre. Et le meurtre est partout où, de quelque façon, l'homme est meurtri et spécialement en ceci qui lui est si précieux : sa façon précisément d'être homme, de se supporter d'être humain.

C'est pourquoi l'amour ne peut être que l'amour de toute voie où l'homme trouve sa voie. Il n'est pas doctrine opposée à d'autres doctrines, croyance creusant sa différence avec d'autres croyances.

Il n'y a qu'un conflit : entre ce juste amour et le meurtre. Tout se jugera par là. La seule exclusion est l'exclusion de l'exclusion. La seule séparation sépare de la séparation. Mais à y bien songer, cela mène loin. Cela veut que toute voie accepte l'autre voie en ce qu'elle est sans la vomir ou la digérer! Quel que soit le chemin de sagesse, ou la façon de construire la justice ou l'engagement dans l'existence, ou l'assurance en la raison, il y aura une vérité de cette vérité, qui coïncide avec l'acceptation de l'étranger, celui qui ne va pas mon chemin et ne parle pas ma langue. C'est d'aimer cet étranger - si vite ennemi-, de l'aimer au coeur de moi-même, qui rejoint en moi l'insaisissable principe.

Maurice Bellet, Incipit ou le commencement
(sélectionné par
Luc Collès)

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