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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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27 novembre 2011

Dans les livres

J'ai toujours aimé les fous, Antoine. Les décalés, c'est les seuls qui lui laissent la place, au désir. Dans le décalage, c'est là. Je me méfie des gens trop bien installés, riches ou pauvres, dans leur peau, garantie cent pour cent tranquilles. J'aime pas les cimetières ambulants. La moitié des gens sont déjà morts. Tu vois, au marché, j'ai appris plein de choses. Combien j'ai de clients, moi, sur tous ceux qui achètent au marché ?...même pas dix pour cent ! Ceux-là en plus des carottes et des pommes de terre, il leur faut une épice, le goût de quelque chose d'autre. Ils viennent le chercher dans les livres. Sinon ils savent bien que toutes les carottes du monde, même bio, et tous les steaks, ça ne servira pas à grand-chose pour traverser les jours. Dans les livres, il y a le décalage. La place pour le désir.

Jeanne Bennameur, Les insurrections singulières, Actes Sud éditeur, 2011, p. 165

bennameur

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