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8 mars 2015

Européens et musulmans:"Les convergences sont plus importantes que les divergences. Tout cela est occulté." Par Mustapha Chérif

Européens et musulmans

Aujourd’hui, malgré les efforts des citoyens musulmans, leurs réussites, leur loyauté au pays dans lequel ils vivent et des politiques novatrices d’institutions de divers pays européens, des citoyens de confession musulmane se considèrent incompris, discriminés, accablés, orphelins, voire bannis.

La montée de la xénophobie est un danger réel pour toute la société. Les citoyens de confession musulmane sont mis à dure épreuve. L’islam est pris comme bouc-émissaire dans un monde en crise permanente et multiforme. L’islamophobie est utilisée pour détourner l'hostilité envers des politiques injustes. Construction politicienne haineuse, artificielle et obscène, elle est une diversion, nuisible pour tous, face aux impasses de notre temps.

L’histoire démontre pourtant que l’Europe et l’islam ont des relations anciennes. Les deux mondes voisins sont entremêlés. Notre civilisation commune est méditerranéenne, judéo-islamo-chrétienne et gréco-arabe. Les convergences sont plus importantes que les divergences. Tout cela est occulté.

La multiappartenance

Aujourd’hui, malgré les efforts  des citoyens musulmans, leurs réussites, leur loyauté au pays dans lequel ils vivent et des politiques novatrices d’institutions de divers pays européens, des citoyens de confession musulmane se considèrent incompris, discriminés, accablés, orphelins, voire bannis. Au niveau de médias et de discours politiques, nous assistons à un acharnement, à un dialogue de sourds et à des surenchères, au lieu de revenir à la raison et aux valeurs démocratiques pour faire face aux défis communs.

Des courants idéologiques divers, pas seulement d’extrême-droite, par préjugé antireligieux, antimusulman, dénient le droit à la multiappartenance aux citoyens de confession musulmane. C’est moins leur différence que l’islamité qui est en cause. Ils témoignent d’un rapport à la Transcendance, à l’Éthique, au Sacré, qui gène.

Les citoyens européens de confession musulmane, en toute légitimité, revendiquent pourtant leur pleine citoyenneté, la modernité, l’égalité des chances, la fierté de leur origine et leur droit de vivre leur foi, sans aucune antinomie. Cependant, ils sont renvoyés au communautarisme, à la ghettoïsation et à l’amnésie. Pourtant, ils sont européens etmusulmans.

Contrairement à ce qui est colporté, les citoyens de confession musulmane ne déstabilisent pas l’identité européenne, encore moins la menacent. Ils enrichissent culturellement, humainement, cette partie de l’humanité du monde et s’enrichissent eux mêmes. C’est un gain réciproque, une chance mutuelle, comme le démontre l’histoire à travers les temps.

Les enseignants, les intellectuels, les journalistes et d’autres acteurs sociaux, y compris les hommes du culte, sans confusion, doivent se considérer comme des médiateurs entre les humanités, les cultures, artisans de la culture de la paix, tout en assumant leur vocation et devoirs de critique et d’éveilleurs des consciences.

Par leur présence, les citoyens musulmans, reposent la question du sens de l’existence, de la transcendance, de la fraternité, des valeurs abrahamiques, que des courants marchands, modernistes, rationalistes, athées dogmatiques, ont crus définitivement clos. Les citoyens de confession musulmane soucieux de justice aspirent au démocratique.  L’Europe est-elle décidée à  préserver ses fondements démocratiques et à tirer les leçons de la tragédie innommable produite par l’antisémitisme ?

L’islamophobie est une continuité de l’antisémitisme, tout en étant ancienne. Sous prétexte que des musulmans, au vu de ce qui se passe en Palestine, pratiquent la critique antisioniste, l’on feint d’ignorer que les musulmans sont devenus comme les « juifs » d’hier, stigmatisés et honnis par des xénophobes ou des ignorants, notamment du fait qu’ils témoignent de la religion.

Nul ne peut nier les discriminations dont sont victimes les musulmans et les problèmes de racisme.Tous ceux, croyants et non-croyants qui défendent le sens ouvert de la laïcité, les valeurs universelles, les droits humains, la liberté, l’égalité et la fraternité, ne peuvent baisser les bras. Ils doivent redoubler d’efforts, pour mettre fin à tous les discours de haine, contribuer à la cohésion et à la paix sociales, faire reculer le racisme, garder éclairée et vigilante la demeure Europe.

L’interculturel

On ne prend pas en compte l'histoire, notamment celle dont les citoyens de confession musulmane sont les héritiers, ni leur capacité d’adaptation, leur réussite dignement acquise. L’islamophobie les nie et a pris de l’ampleur. Alors que les citoyens musulmans représentent un pan de la société et que le monde musulman est le premier partenaire économique et culturel de l’Europe, les études islamiques et l’enseignement de la langue  arabe ont reculé.

Exploitant à outrance les comportements obscurantistes de « musulmans » égarés, pourtant marginaux, produits des contradictions de la sombre crise de notre temps, des idéologues islamophobes et des marchands du Temple pratiquent l’amalgame et reprochent au citoyen musulman d’être religieux, en somme d’exister. Toute une politique de l’humanisme, du droit à la différence et de l’interculturel est abandonnée. 

Ces béances produisent de l’ignorance préjudiciable au vivre ensemble. Elles sont rarement signalées. De ce fait, dans un contexte de précarité sociale, de ressentiment et de vide, l’influence néfaste d’idéologies importées, utilisées comme masque, trompent une partie infime des jeunes, ce qui crée un effet de rejet et d’épouvantail amplifié.

Au lieu de s’appuyer sur la culture démocratique et de soutenir les nouvelles minorités dans la Cité, les jeunes des quartiers défavorisés, une partie des intellectuels « musulmans » modernistes à la logique faustienne et les islamophobes perpétuent les préjugés et la doxa des dominants. Alors que la diversité culturelle est une richesse pour l’Europe, l’altérité est caricaturée et refusée. 

Selon les islamophobes ce n'est pas l'héritage des citoyens de confession musulman qu'il faut intégrer. Ils le déforment, le dénigrent. Ils disqualifient les problèmes des jeunes et les culpabilisent. Malgré ces obstacles exogènes, et des attitudes de crispation, des comportements déviants endogènes, qui sont l’exception et non la règle, l’immense majorité des citoyens européens de confession musulmane est en phase avec le monde moderne. Elle le prouve tous les jours, en fidélité à une juste compréhension de ses sources spirituelles et culturelles.

Elle a intégré l’environnement et l’époque. Elle mérite d’être encouragée plutôt que stigmatisée. D’autant que la responsabilité est partagée entre la majorité des citoyens et la minorité.  Il est injuste de demander à une seule partie de la société, de surcroit la plus vulnérable, de s’adapter, de s’intégrer, voire de se nier. Les uns et les autres, ont pour devoir d’accepter l’altérité, de s’ouvrir, de dialoguer, de trouver des accommodements raisonnables.

Accepter le débat

L’unité et la pluralité peuvent se conjuguer. La notion de « multiculturalisme » a été galvaudée et déformée. Nul n’est monolithique, nous sommes tous d’Orient et d’Occident. Le caractère « indivisible » ou commun de l’identité nationale de chaque pays européen ne doit pas exclure le respect du pluralisme. Ce dernier ne porte pas atteinte au socle commun.Il ne s’agit pas de faire l’éloge de la seule différence, ou au contraire du seul unitaire, mais de les articuler, les étudier, les comprendre, les respecter. C’est une responsabilité collective.

D’autant que, dans la vie pratique quotidienne, les échanges et les fermentations culturelles constituent l’essentiel des relations. Malgré la propagande, les manipulations des sondages et des statistiques, les délires islamophobes, des alliances contre-nature et des appréhensions, la majorité des citoyens européens reconnait que les musulmans sont leurs concitoyens et font partie de leur monde. L’Europe, à la pointe de la démocratie, ne doit pas renier ses principes et son idéal humaniste. Il faut accepter le débat. Il n’y a pas une seule version de la laïcité, de la modernité et du progrès.

De l’autre, les citoyens de confession musulmane, qui sont pluriels, devraient être les premiers à revendiquer la sécularisation, la laïcité ouverte, la fraternité humaine, l’amitié judéo-arabe et islamo-chrétienne, le vivre ensemble. A s’imprégner de la culture et du récit national bien compris de la société. L’islam, qui les responsabilise, les prédispose. Ils en sont capables et le prouvent.

Pour le bien commun, les funestes « années trente » doivent rester derrière nous, et non poindre à l’horizon. Il restera un avenir, dans le cadre de la citoyenneté pour tous, du respect du droit à la différence, de l’interconnaissance, de la démocratie toujours à venir.

*Mustapha Chérif  est philosophe, auteur notamment « Le Coran et notre temps »Edition Albouraq Paris 2012.

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Commentaires
É
Pourquoi vous dites vous 'musulman' alors que vous êtes français ,seul pays au monde où la religion d'un citoyen n'a aucune importance et où le racisme est puni sévèrement par la loi?<br /> <br /> Comme j'imagine que vous ne comprendrez pas les lignes ci-dessus (500 ans d'histoire de la laïcité ne s'assimile pas rapidement),voici quelques réflexions au sujet d'un enseignant qui se considère comme un colonisé parcequ'il est membre du Parti des Indigènes de la République..<br /> <br /> Voici ce qu'il m'a inspiré,pour votre gouverne:il est difficile de se sentir solidaire de certains futurs citoyensfrançais, quelques élèves de Banlieue, dont je vous présente la prose anti-républicaine, anachronique et irresponsable. C'est un enseignant se présentant,en 2015,en France comme 'colonisé' et 'victime absolue', militant anti-républicain qui les présente. Il se réclame des militants anticolonialistes athées,communistes,des années 50-60, Fanon, Curiel, Martin, Alleg...Il est membre du PIR.Voici sa 'prose et les critiques qu'elle induit.<br /> <br /> cette prose « anti-républicaine, anachronique et irresponsable » émane non pas des élèves de banlieue, mais d’un enseignant. Qu’il prétende se faire leur interprète ne change rien à l’affaire. Il n’y a pas une grande distance entre l’interprétation et l’invention tout court. Et on connaît très bien la capacité de ce type d’interprète d’entendre chez l’autre l’écho de ses propres pensées. Mais il est quand même intéressant de voir combien le gauchisme conduit cet enseignant,atypique, à scier la branche institutionnelle sur laquelle il est assis,l'éducation nationale.<br /> <br /> [« (…) Voici ce que j’ai pu entendre dans mes classes. Même la plus timide de mes élèves s’est exprimée en ces termes, avec une colère que je ne lui avais jamais soupçonnée. Leur regard, empli de rage, était aussi éloquent que leurs discours ; leurs postures, la crispation de leurs traits criant fort. Résistance. J’ai l’impression de me mettre d’emblée hors-la-loi en disant cela. »]<br /> <br /> Ce qui est curieux dans le discours de cet enseignant, c’est qu’il nous raconte ce qu’on dit ses élèves (ou plutôt ce qu’il a cru percevoir chez eux) mais ne nous dit pas ce qu’il leur a lui-même répondu. Qu’est ce qu’il en pense, lui ? Que les journalistes de Charlie Hebdo méritaient la mort ? Qu’ils ne méritaient pas l’hommage qui leur était rendu ? Qu’il faudrait interdire le blasphème ? L’enseignant nous explique toutes les raisons que ses élèves ont d’être en colère. Mais comment l’enseignant se positionne-t-il par rapport à cela ? Cherche-t-il a les convaincre qu’ils ont tort ? Ou partage-t-il au contraire la vision de ses élèves ? Pense-t-il que les Kouachi sont des héros et qu’on aurait du faire une minute de silence pour eux aussi ? Oui ou non ?<br /> <br /> <br /> <br /> C’est là l’incohérence totale de la position défendue par cet enseignant. On ne peut pas en même temps défendre nos « valeurs occidentales » et leur cracher dessus. On ne peut défendre la liberté d’expression et s’indigner contre le blasphème. On ne peut porter le drapeau de la tolérance et justifier les appels à l’intolérance.<br /> <br /> <br /> <br /> [Pour beaucoup d’adolescents indigènes et musulmans, pour leurs familles, qui sont rompus aux massacres des leurs perpétrés continuellement au nom des « valeurs occidentales », pour eux qui sont habitués à se sentir marginalisés, discriminés, stigmatisés, rejetés par ce même système et par les pouvoirs publics, être Charlie n’est même pas quelque chose d’envisageable.]<br /> <br /> <br /> <br /> « Massacre des leurs » ? De quoi on parle ? Les adolescents « indigènes et musulmans » qui vont à l’école en France ne sont ni palestiniens, ni irakiens, ni syriens, ni afghans. C’est quoi « les siens » dans cette vision délirante ? Lorsqu’on massacre les chrétiens en Irak, s’agit-il pour la majorité des français des « nôtres » ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> [Charlie est celui qui démonte et humilie ce qu’il y a de plus noble, de plus sacré, de plus important et de plus intouchable chez eux, au sein de leur famille, leur communauté, dans leur histoire et leur origine. Lorsqu’ils voient leur Prophète être ainsi ridiculisé, ils ne peuvent pas penser autrement et n’entendent rien à cette notion de « liberté d’expression ».]<br /> <br /> <br /> <br /> Mais ont-ils raison ? Encore une fois, l’enseignant nous explique les sentiments de ses élèves sans jamais nous dire s’il les partage ou pas. Ce recours est classique : il permet d’exprimer une opinion sans en prendre la responsabilité, sur le mode « moi ce que j’en dit… ». Il semble assez évident que l’enseignant en fait justifie la position de ses élèves, comme le montre la suite. Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’alternative concevable, sauf à rétablir le délit de blasphème… a moins qu’il s’agisse de la fameuse « liberté responsable », celle qu’on a mais dont on ne se sert jamais.<br /> <br /> <br /> <br /> [Charlie est la face de cette France qui les déteste, qui les rabaisse, les dénigre, les nie, qui, de manière décomplexée, frappe joyeusement sur ceux qui sont en bas de l’échelle sociale et économique, en bas de l’échelle du pouvoir aussi bien en France que dans le reste du monde.]<br /> <br /> <br /> <br /> Le classique discours victimiste… mais admettons un instant que ce soit vrai. La « France de Charlie » est très largement majoritaire. Si elle « les déteste, les rabaisse, les dénigre, les nie », quelle solution peut on concevoir ? Dans cette logique, quel choix auraient les « indigènes » en dehors de rester dans leur condition de victime ? Emigrer dans les pays ou ils peuvent enfin être eux-mêmes, peut-être ? La vision de cet enseignant est en fait totalement fermée. Il n’y a pas de solution,à suivre cette voie sauf à paraitre pour un illuminé ingrat.<br /> <br /> Les caïras haineux,n’ont pas le droit de siffler la Marseillaise dans un stade?<br /> <br /> Bien sur qu’ils ont le droit ! Qui le leur a contesté ? A ma connaissance, personne n’a été emprisonné pour avoir sifflé la Marseillaise. Mais on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Lorsqu’on siffle la Marseillaise, on transmet un message. Et il ne faut pas s’étonner ensuite si ce message est interprété comme un acte de rejet par la majorité de la population. C’est d’ailleurs curieux : l’enseignant juge légitime que ses élèves s’insurgent lorsqu’on caricature le prophète, mais il trouve anormal que les français s’offensent quand on siffle leur hymne national. Peut-être parce qu’il ne conçoit pas qu’on puisse tenir « la Marseillaise » pour sacrée ?C'est pourtant notre hymne national,mais comme vous le savez l'islam se fout de la nation française,une des plus évoluées au Monde.Par conséquent,en vous réclamant de l'islam,vous vous auto-marginalisé.<br /> <br /> Certes ,Fanon a dit:« La violence avec laquelle s’est affirmée la suprématie des valeurs blanches, l’agressivité qui a imprégné la confrontation victorieuse de ces valeurs avec les modes de vie ou de pensées des colonisés font que, par un juste retour des choses, le colonisé ricane quand on évoque devant lui ces valeurs. » Frantz Fanon, les Damnés de la Terre. Ce « ricanement » des colonisés dont parle Fanon et qui serait un « juste retour des choses » : était une manière de résister, une manière de refuser, de se méfier'.Seulement, en 2015 ,depuis Fanon beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et on a pu remarquer combien ce « refus des valeurs » occidentales s’est finalement révélé un frein de taille au développement des anciens colonisés. Il serait temps de se demander pourquoi ces anciens colonisés, aujourd’hui libres dans leurs pays de revenir aux « modes de vie et de pensée des colonisés » risquent au contraire leur vie pour venir travailler, vivre, et – si l’on croit cet enseignant – être horriblement maltraité chez leurs anciens colonisateurs plutôt que de rester chez eux. On me dira que c’est notre richesse qui les attire. Le problème est que ces valeurs qui font « ricaner le colonisé » sont inséparables de ce qui rend nos société si attractives, nos économies si productives.<br /> <br /> <br /> <br /> La vision « victimiste » de Fanon a ceci de néfaste qu’elle condamne le colonisé à rester coincé dans l’histoire. Appelé à « résister » aux idées qui permettent le progrès, il ne peut avancer qu’en allant en arrière. On voit d’ailleurs les résultats.<br /> <br /> Ce refus de « la parole des maîtres » est une marque évidente d'’insoumission' autrement dit d'abrutissement .<br /> <br /> <br /> <br /> L’ennui est que la « parole des maîtres » républicains est remplacée par la « parole des maîtres » religieux. Où est « l’insoumission » là dedans ?<br /> <br /> À une version portée par un appareil idéologique d’État qui les situe une nouvelle fois dans le camp de la barbarie, beaucoup de jeunes accorderont désormais plus de crédit aux versions qui mettent en cause l’État?<br /> <br /> Rien de nouveau là dedans. La jeunesse a toujours eu une certaine tendance à accorder crédit aux versions qui mettent en cause l’Etat. Remember 68…mais nous sommes en 2015.<br /> <br /> Pour vous,le plus inquiétant reste l’Etat, qui pour rester dans son rôle et marquer ostensiblement son positionnement idéologique, vient de mettre en ligne le site http://www.stop-djihadisme.gouv.fr/. dont le contenu est un scandale qui stigmatise plus que jamais les musulmans et fait de chacun d’eux la cible systématique de tous les soupçons et d’une surveillance particulière?<br /> <br /> Mais… qu’est ce que cela a de « scandaleux » ? L’enseignant qui écrit ses lignes a expliqué qu’il y a une guerre entre les « indigènes » et l’Etat. Comment reprocher à l’Etat d’utiliser tous les moyens pour gagner cette guerre ? On ne peut poser la question du conflit en termes d’une « guerre » et ensuite reprocher qu’on utilise des moyens militaires. C’est peut-être là la plus grande contradiction de ce discours : il dépeint un conflit entre les « indigènes » et la République pour lequel il n’y a pas, il ne peut y avoir de solution. La guerre est donc inévitable, mais en même temps on ira reprocher à la société de se défendre.<br /> <br /> Ce n’est nullement une « particularité française ». En fait, le gauchisme est à peu près le même dans tous les pays. En fait, la haine des institutions – l’Etat, la Republique – conduit rapidement les gauchistes à regarder avec les yeux de Chimène tous ceux qui s’opposent aux institutions. L’auteur de l’article que vous citez le dit bien, lorsqu’il voit dans le « refus du discours du maître » une preuve d’insoumission. Le problème, c’est que ce genre de comportement fait d’étranges compagnons de lit.Souvenez-vous de Foucault chantant les louanges de Khomeiny et de son régime.<br /> <br /> Au risque de me répéter, l’affaire « Charlie » n’arrête pas de produire des paradoxes. Chez les indigènes, ce journal qui a passé des décennies a cracher sur les militaires, les juges, la police, les « beaufs », le colonialisme, Le Pen et tutti quanti devient tout à coup pour les « colonisés » le visage hideux du « colonisateur ». Les militaires, les juges, la police, les beaufs font, sans se faire prier une minute de silence pour l’équipe « Charlie », pas les jeunes du PIR. C’est ce paradoxe qui reste pour moi l’élément le plus clivant dans toute cette affaire…<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pas de page précédente 1 - 100 of 2447 page suivante
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