Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A l'indépendant
Publicité
  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 420 697
17 septembre 2010

Retraites, Bruxelles...les grandes manoeuvres du capital

ON NE CHOISIT PAS ENTRE LES TENTACULES D’UNE MÊME PIEUVRE ...

par Jean LEVY

Un mouvement social de grande ampleur se développe en France.

Aujourd’hui, Il s’est focalisé sur la contre réforme du système des retraites, sur fond de rejet massif du pouvoir en place et de sa politique.

Cette situation alarme le Capital.

Nicolas Sarkozy, son clan et la fraction de l’oligarchie financière, dont il est l’émanation, cherchent un soutien direct de l’électorat du Front National pour rééquilibrer la majorité de droite, qui se réduit comme peau de chagrin.

Cette perspective explique l’orientation provocatrice, ouvertement xénophobe, prise par l’Elysée.

Mais cette inflexion autoritaire du régime en place nourrit la désaffection de plus en plus grande de couches sociales , qui subissent à leur tour les effets de la politique menée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement.

Cette évolution correspond à l’effritement de la base sur laquelle repose le pouvoir de la grande bourgeoisie.

La situation pose donc question aux forces économiques qui contrôlent le pays et à nombre de ses soutiens politiques. D’où les réactions de certains leaders de la majorité, qui prennent quelques distances avec le président de la République.

Au-delà de nos frontières, face à la crise de confiance, qui s’amplifie en France, et aux luttes sociales en développement, l’Union européenne s’inquiète. d’un climat jugé, par elle, dangereux. Aussi, la Commission de Bruxelles intervient dans le débat français pour tenter de trouver une issue conforme aux intérêts de Business Europe, le Medef de l’Union européenne.

C’est ainsi que s’expliquent le vote de l’Assemblée européenne, contre la politique présidentielle en matière d’immigration, la "véhémente colère" exprimée sur ce sujet au sein du Conseil européen et les propos de Viviane Reding, la commissaire européenne à la Justice, parlant de « honte » et évoquant des poursuites judiciaires à l’égard de la France.

Nous assistons donc à une véritable campagne contre la politique de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration, au nom de « l’Europe des valeurs », campagne menée en commun par la sociale démocratie et la démocratie chrétienne, relayant celle du Vatican et de l’épiscopat français, contre la politique « sécuritaire » de Nicolas Sarkozy.

Nous sommes ainsi confrontés à une double menace, qui se nourrissent l’une l’autre.

D’un côté, celle dont le président de la République est le meneur de jeu : une fascisation soft de la société française, en écho (ou en accord), avec le Front national.

De l’autre, une offensive européenne visant à dicter à notre pays les décisions concoctées à l’étranger, pour imposer à la France une intégration politique, plus radicale encore, au sein de l’UE, au nom de la suprématie des « directives » de Bruxelles sur les lois de la République.

Chacun peut comprendre les avantages que pourrait tirer Nicolas Sarkozy d’une telle perspective. Il jouerait alors sur du velours en se drapant démagogiquement dans les plis du drapeau tricolore, au nom du « patriotisme ». Qui sait si cette posture ne lui permettrait pas de retrouver une audience électorale, à lui qui, sans état d’âme, a sacrifié l’indépendance nationale et bafoué la souveraineté populaire en refusant de donner la parole au peuple français, lors de la ratification du traité de Lisbonne ?

Or, c’est le contenu de celui-ci, qui sert aujourd’hui de base à l’offensive européenne contre la France.

Il faut donc être vigilant. Si par « antisarkozysme » et rejet de la xénophobie, nous tombions dans le piège tendu par les partisans les plus acharnés de l’Europe intégrée, si nous étions sensibles aux sirènes « humanistes » des politiciens de Paris, de Bruxelles et de Strasbourg, comme les moutons de la fable, nous nous jetterions dans les eaux troubles européennes pour éviter de nous mouiller.

Il faut quand même se rappeler que l’Union européenne, soit disant si vertueuse en matière de « droits de l’homme », semble davantage préoccupée par le sort des Roms que par celui du peuple palestinien martyrisé, les 27 (France comprise), s’estimant solidaire, en toutes circonstances, de son bourreau, Israël.

Les Français n’ont pas à choisir entre la peste et le choléra.

Leur seul chemin, c’est de poursuivre et d’amplifier le combat de classe qu’ils mènent contre le Capital, qu’il soit « français », européen ou étasunien.

Le 23 septembre prochain, les salariés, les privés d’emplois, les retraités, quelle que soit la couleur de leur peau, feront grève et descendront massivement dans la rue contre la politique de contre révolution sociale, menée par Nicolas Sarkozy. Or, cette stratégie est l’émanation directe des orientations communes des 27 Etats de l’Union européenne.

Ces orientations ont été élaborées de Maastricht à Lisbonne, et mises en œuvre par l’ensemble des politiciens, de gauche comme de droite, sur l’ensemble du continent, à l’Elysée comme à Bruxelles.

C’est dire où se trouvent nos ennemis.


http://www.comite-valmy.org/spip.php?article846

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité