Le 8 octobre 1988, Printemps d’Alger, par Djohar Khater
En ce jour pluriel
D’amour et de deuil
D’une jeunesse à la pelle
D’un peuple à la poubelle
Dont ont brûla les ailes
A défaut des prunelles
Afin que finissent de crever
Ceux dont les dents en émail
Ne cessent de crier
Les justes envies
Si tôt étranglées
En ce jour pluriel
D’amour et de deuil
Dans les gueules des meules
On jeta pêle –mêle
Les rêves fous d’aval
De noctambules en éveil
Afin que finissent de crever
Ceux dont les dents en émail
Ne cessent de crier
Les justes envies
Si tôt étranglées
En ce jour pluriel
D’amour et de deuil
Les loups de mers soulés
Qui sans cillé ont violé
Nos âpres espoirs étoilés
Crèveront
D’avoir au couteau étalé
Et sans vergogne ravalé
Les doux appels timorés
Des justes envies
Si tôt étranglées
En ce jour pluriel
D’amour et de deuil
Les crocodiles dégonflés
Plus que jamais étiolés
Par une pluie de galets
Les amères fleurs salées
Crèveront
De s’être lourdement emballés
Au doux rappels ignorés
Des justes envies
Si tôt étranglées
En ce jour pluriel
D’amour et de deuil
Ils brûleront
Des éclairs immolés
A jamais éveillés
Brilleront
Dans l’azur fraternel.
Bovigny/Le 24/09/2010
Djohar Khater