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3 décembre 2008

Etats-Unis: Le Vatican étend l'interdiction d'enseigner la théologie au Père Roger Haight

Le jésuite américain avait déjà été sanctionné en 2004

New York, 3 décembre 2008 (Apic) Le Vatican a étendu l'interdiction d'enseigner la théologie catholique au Père Roger Haight, âgé de 72 ans. Le jésuite américain avait déjà été sanctionné par la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi en décembre 2004 pour son ouvrage "Jésus Symbole de Dieu".

Selon des informations recueillies auprès de sa congrégation, le Vatican lui a interdit de publier d'autres ouvrages et lui a également signifié l'interdiction d'enseigner dans des centres de formation non catholiques comme l'"Union Theological Seminary". Le Père Haight, membre de la Province jésuite de New York, enseigne dans cette institution protestante interdénominationnelle de New York depuis sa retraite forcée comme professeur au "Weston Jesuit School of Theology" de Cambridge/Massachusetts.

Ce sont toujours les points contestés de son livre "Jésus Symbole de Dieu" qui font problème. En 2000 déjà, le Vatican avait ordonné sa suspension de l'enseignement alors qu'une enquête sur son livre était en cours. L'ouvrage du Père Roger Haight explore les thèmes de la divinité du Christ, la résurrection, la Trinité et le salut des non chrétiens. Il se penche notamment sur le problème du dialogue interreligieux, et souligne que "la révélation de Jésus enseigne que la grâce de Dieu est opérante dans les autres religions".

Malaise chez les théologiens américains

Affirmer la validité des autres religions, estime le Père Haight, "ne diminue pas la normativité de Jésus-Christ. Et affirmer la normativité du Christ, non seulement pour les chrétiens mais pour tous les êtres humains, ne diminue point la validité des autres religions".

Des points controversés de cet ouvrage avaient d'ailleurs été débattus lors du congrès de la Société Théologique Catholique d'Amérique (CTSA) en 2002. Réagissant à l'époque à l'intervention vaticane, Roberto S. Goizueta, président de la CTSA et professeur de théologie au "Boston College", estimait que la note de la Congrégation romaine brouille la frontière entre la théologie et la catéchèse, "alors que la théologie concerne l'exploration créative de la Révélation et de la doctrine de l'Eglise". A ses yeux, le livre contesté est "une exploration, et le Père Haight ne prétend pas autre chose".

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait jugé que le livre "Jesus Symbol of God" (Maryknoll Orbis Books, 1999) du Père Roger Haight "contient de graves erreurs doctrinales concernant certaines vérités fondamentales de la foi", ce qui l'avait conduite à publier une "Notification" à ce propos en date du 13 décembre 2004.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi y déclare que les affirmations contenues dans le livre en question "doivent être présentées comme de graves erreurs doctrinales contre la foi divine et catholique de l'Eglise. Par conséquent, interdiction est faite à l'auteur d'enseigner la théologie catholique tant qu'il ne rectifiera pas ses positions, afin d'être en pleine conformité avec la doctrine de l'Eglise". Ce livre avait reçu en l'an 2000 un prix de l'Association de la Presse Catholique aux Etats-Unis (CPA), le qualifiant de "meilleur livre de théologie de l'année", tandis que la Société Théologique Catholique d'Amérique (CTSA) s'était déclarée "profondément peinée" par les mesures prises par la Congrégation romaine.

Plusieurs jésuites mis en cause ces dernières années

Depuis 1965, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a publié une bonne dizaine de "notifications" contre les oeuvres de théologiens non conformes au magistère de l'Eglise. Elle est ainsi intervenue contre Hans Küng en 1975 et en 1980, Jacques Pohier en 1979, Edward Schillebeeckx en 1980, 1984 et 1985, Leonardo Boff en 1985, Charles Curran en 1986, Tissa Balasuriya en 1997, le jésuite Anthony de Mello en 1998, Reinhard Messner en 2000, le jésuite Jacques Dupuis et le théologien moraliste espagnol Marciano Vidal en 2001, le jésuite Roger Haight en 2004, et finalement contre le théologien de la libération espagnol Jon Sobrino.

Ces dernières années, plusieurs jésuites ont été mis en cause pour leur engagement dans la théologie de la libération. Le dernier en date, en mars 2007, le Père Jon Sobrino, est l'une des dernières grandes figures latino-américaines de la théologie de la libération. Suite à l'affaire Sobrino, 88 professeurs de théologie d'Allemagne et d'Autriche ont plaidé pour une réforme de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican. Ils soutenaient une interpellation de leur confrère Peter Hünermann, dogmaticien et professeur émérite de l'Université de Tübingen.

Plusieurs oeuvres d'entraide suisses ainsi que la Faculté de théologie de l'Université de Lucerne avaient réagi "avec consternation" aux mesures prises par la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi à l'encontre de Jon Sobrino, auquel elle reproche en particulier de caractériser Jésus plus comme un compagnon solidaire des hommes que comme Dieu Rédempteur.

Le Père Jon Sobrino a été l'un des théologiens de la libération les plus célèbres d'Amérique latine et jouit encore d'une grande notoriété. Son histoire est liée aux violences qu'a connues le Salvador dans les années 80, en particulier à la mort de l'archevêque de San Salvador Mgr Oscar Arnulfo Romero, assassiné en 1980. Il a enseigné à l'Université jésuite d'Amérique centrale "José Siméon Canas" (UCA) durant la guerre civile et a échappé, contrairement à six autres jésuites, aux tueurs du Bataillon Atlacatl de l'armée gouvernementale salvadorienne qui les avait abattus le 16 novembre 1989. (apic/kna/be)

Apic

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Commentaires
L
"La normativité de Jésus-Christ" : quel jargon ! Ces sanctions répétées à l'égard de théologies vaseuses comme celle de Hans Küng, incapable de voir que Hegel est le grand apôtre du totalitarisme, ces sanctions trahissent la faiblesse de la théologie de Benoît XVI lui-même qui en est encore en 2008 à paraphraser saint Augustin.<br /> <br /> Et Reinhard Marx, l'archevêque de Munich est-il un représentant de la théologie de la Libération que J. Ratzinger combat depuis toujours ?
Répondre
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