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25 février 2008

Sarkozy, la grande manipulation

Dans l'attente de la parution, en avril, de Sarkozy, la grande manipulation : dénonciation d'une imposture, voici l'avant-propos de l'ouvrage.

couv__bouquin_bonnetBascule-t-on soudain de l’engagement politique au combat ? Du simple positionnement idéologique à une opposition frontale, viscérale, implacable ? Il semble que cette radicalisation date pour moi très exactement du 22 avril 2006. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy harangue ainsi 2500 nouveaux adhérents de l'UMP : « Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter ! » Saillie très applaudie, précise l'AFP. Qu'elle participe d'une tentative de récupération des électeurs proches de l'extrême droite en reprenant son discours type, c'est l'évidence même. Historiquement, ce mot d’ordre s’inspire de celui des faucons américains à l’époque de la guerre du Vietnam : « America, love it or leave it». En France, Jean-Marie Le Pen avait déjà lancé le slogan : « La France, aimez-la ou quittez-la » et Philippe de Villiers préféré : « la France, tu l’aimes ou tu la quittes ». Voilà donc Sarkozy qui s’inscrit dans cette belle mouvance. Car au fond, que signifie cette phrase ? « On en a plus qu'assez d'avoir en permanence le sentiment de s'excuser d'être Français. On ne peut pas changer ses lois, ses coutumes parce qu'elles ne plaisent pas à une infime minorité », poursuit le candidat d’alors à la présidentielle. Mais qui parle de changer lois et coutumes pour plaire à une infime minorité ? A part ce député auteur d'un saugrenu projet de loi, vers la même époque, souhaitant créer le délit de blasphème... Au fait, ledit fâcheux, un certain Jean-Marc Roubaud, député du Gard, est UMP ! Mais a-t-on accepté le port du voile à l'école ? Interdit la publication des caricatures de Mahomet ? Rendu obligatoire l'apprentissage de l'arabe en première langue ? Qui s’excuse d’être Français ? La phrase de Sarkozy n'a décidément aucun sens, à part d’exalter le nationalisme et agiter le spectre fantasmatique de l’invasion étrangère, dans la grande tradition, là encore, de l’extrême droite. Avec un sous-entendu : « si tu es étranger, tu la fermes ! » Jouir du droit à la parole, dans la démocratie sarkozienne, serait donc subordonné au fait de posséder la nationalité française. La volonté affichée par Brice Hortefeux de modifier la Constitution – qui proclame l’égalité de tous les hommes -, pour permettre d’établir ses quotas d’immigrés et une juridiction spécifique pour les étrangers, découle de la même démarche intellectuelle, qui tourne le dos à l’universalisme au profit d’un repli « identitaire » frileux et discriminatoire. Tout le contraire des valeurs de la France éternelle, justement !

Alors de quelle France, que « certains n'aiment pas », Nicolas Sarkozy parle-t-il ? Ne pas aimer la France ne veut rien dire : elle n'est pas monolithique, ses habitants ne pensent pas tous de la même façon. Il y a bien un socle de valeurs communes traditionnelles, fondatrices de la République : liberté, égalité, fraternité, tolérance, laïcité, combat pour les droits de l'Homme, accueil des réfugiés politiques persécutés... Pardon, Monsieur Sarkozy, de vous rappeler que cette générosité-là fait partie du patrimoine politique de la France des Lumières : voilà que nous nous excusons d'être Français ! En réalité, cette France que « certains n'aiment pas », ce qu'ils n'ont pas le droit de dire parce qu'ils n'ont qu'à plutôt s'en aller, c'est celle que voudraient faire Sarkozy et ses amis. « Si Sarkozy passe, je me casse », déclarait Yannick Noah – avant d’ensuite revenir sur cette parole. Et oui, Monsieur Sarkozy, certains ne veulent pas de votre France. Mais pas besoin d'un passeport étranger pour cela. « Et si c'était la France qui refusait de devenir celle que vous voulez en faire ? », nous sommes-nous ce jour-là interrogé, plein d’espoir*. Las, c’est bien Sarkozy qui a été élu Président. Et jour après jour, les attaques se sont faites systématiques contre tout ce qui fonde notre République. Comme nous l’avions prévu et inlassablement dénoncé, jour après jour, sur « Plume de presse, le blog sabre-au-clair d’un journaliste engagé ». Oui, ce jour-là, en entendant Sarkozy  prononcer : « Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter », nous avons ressenti à la fois un profond mépris et une rage sourde. Comment peut-on suivre un homme capable d’une telle bassesse, qui touille de façon opportuniste dans la marmite xénophobe et fait ainsi monter à l’air libre des remugles nauséabonds ? En vérité, cette sortie annonçait bien des choses et justifiait bien des craintes. Se poser en gardien de la France quand on défend des valeurs qui tournent le dos à l’héritage des Lumières est une première imposture. Ce ne sera pas la seule. Expert en manipulation populiste, Sarkozy en a fait sa stratégie gagnante pour accéder au pouvoir. Et puisqu’il s’est trouvé 42,63% des inscrits pour lui offrir l’Elysée, qu’il dispose encore à présent de plus de quatre ans pour mettre à bas méthodiquement les principes fondateurs de la République, « laïque, démocrate et sociale » suivant la Constitution, il est plus que temps d’ouvrir les yeux de nos concitoyens – qui commencent, heureusement mais un peu tard, à déchanter. Peut-on vraiment interpréter la chute présidentielle dans les sondages, si vertigineuse soit-elle, comme une véritable prise de conscience, ou plutôt comme un mouvement d’humeur susceptible de se retourner ? Bien sûr que la stratégie de médiatisation de sa vie privée agace – voire horripile -, mais ce n’est jamais qu’un écran de fumée de dissipé. Il y a tout le reste, des questions bien plus graves pour notre pays. Est-on vraiment sûr que nos concitoyens ne se feront pas à nouveau berner dans quelques mois, jusqu’à réélire Sarkozy en 2012 ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la grande manipulation de l’opinion, complaisamment relayée par les grands médias aux mains d’amis personnels du chef de l’Etat, ne menacerait plus ? Les Français sont-ils vraiment vaccinés, définitivement ? On peut en douter. D’où ce présent ouvrage presque sacerdotal, patiente réfutation citoyenne de l’imposture sarkoziste.

* Cet ouvrage est écrit, comme le veut la tradition journalistique, au pluriel de modestie, qui veut que l’auteur préfère le « nous » au « je », mais sans l’accorder.

Appel à souscription

Pour pré-commander le livre dès maintenant, adressez votre chèque (19,90 €) à l'ordre de "Les Points sur les i" et précisez au dos "Olivier Bonnet" (pas de paiement en ligne puisque nous n'encaissons pas le chèque avant la parution du livre) aux : éditions les Points sur les i - BP 96 - 94 272 Le Kremlin-Bicêtre Cedex. Merci.

http://olivierbonnet.canalblog.com/

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Commentaires
A
Merci pour votre reprise et aussi merci pour l'info pour le précommander.<br /> amicalement.<br /> AL1
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