Au revoir, Jean

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[samy]

Décidément, je n’aimerai jamais cette chanson même lorsqu’elle est interprétée par la magnifique Isabelle Aubret que j’ai eu la chance de voir sur scène.

Si ce que chantait Ferrat était vrai, les jeunes n’auraient pas quitté la montagne. Le mouvement vers la ville est inéluctable et la Bible marquait déjà une grande méfiance pour les villes. Quant aux centenaires, il n’y en avait pas beaucoup à l’époque de la chanson et certainement pas dans les régions de montagne où l’air est sain mais la vie rude et fatiguant. Quand l’année n’était pas bonne, c’était une catastrophe et pas seulement un mauvais moment à passer près du feu de bois. C’est à la campagne qu’on allait au bal où c’était la réjouissance le plus répandue. Cette chanson dépeint une montagne qui n’a jamais existé et qui est idéalisée comme réponse à la montée de la société de consommation. On comprend que si la chanson a eu du succès, elle n’a eu aucun impact.
Je ne cultive pas ce genre de nostalgie et notre époque a les moyens de rendre aujourd’hui la vie possible à la montagne. Ce qu’il faut, c’est revendiquer le partage des richesses.