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A l'indépendant
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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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16 février 2012

L'autre est un inconditionnel

La beauté ou la laideur, la santé ou la maladie, la richesse ou l’indigence ou tout bonnement, avoir ou ne pas avoir les lèvres ou le cheveu…qui va avec l’air du temps, les moyens qui mettent à la page ou qui immergent dans les normes, c’est autant d’épreuves.

A chacun ses épines. Par patrimoine génétique, situation familiale ou professionnelle ou par le lieu et l’époque ou simplement par les conjonctures. A chacun de transcender des situations délicates pour « être humain » par idéal religieux, spirituel ou humain. Qu’importe. Puisqu’en fin de compte, ces idéaux se rencontrent.

Quand l’essentiel c’est d’aller de l’avant dans la quête pratique d’un mieux pour tous, les mêmes cimes attendent les uns et les autres. Car alors, ni la beauté ni la laideur, ni la santé ni la maladie, ni la richesse ni l’indigence,…n’auront de sens en soi.

Au service de leur part humaine, de leur portion de lumière, les hommes seront heureux de leur harmonie avec le monde. Le manque et l’avoir ne seront plus une honte ou un faire-valoir. Mais des états complémentaires et transitoires.

Le bonheur sera à la mesure de la contribution à la vie. L’émulation ne sera plus  une course effrénée pour posséder plus. Elle consistera à se surpasser pour le bon bien. Le bien-être individuel  suivra en retour. Car la vie rend incommensurablement.

Non pas tant parce que l’espoir habite les cœurs et que le fait de positiver fasse prendre aux choses un autre cours. Même si cela est la meilleure attitude qui soit face aux aléas.

Ni même que ceux qui donnent attendent un juste retour. Ce qui est très légitime, quoiqu’il ne soit pas évident qu’ils puissent impérativement susciter la gratitude des autres.

Mais plutôt parce que si le gène de l’empathie se transmet, il se cultive  également par l’éducation, qui peut tout aussi bien le transmuer.

Aussi, ce n’est ni forcer la nature humaine, ni contrarier les intérêts des individus que d’éduquer au respect et au don. Bien au contraire, du bien qu’il fait, l’homme est le premier récepteur. Comme du mal, d’ailleurs.

C’est qu’en deçà de leurs  différences, les hommes sont frères, en raison justement de leur humanité. Tout comme  du reste, cette même humanité les lie à ce qui les entoure. C’est pourquoi, ils ont l’obligation de s’aider et d’avoir de la mansuétude pour le monde.  

Une contrainte, certes. Mais c’est la seule qui puisse alimenter les sources miraculeuses de la vie: l’homme n’est aidé qu’à condition qu’il aide.

Toutes les religions le proclament. Donner un sens à la vie, et partant, humaniser les liens filiaux, les rapports sociaux et la relation au monde, est leur objectif premier.

La dernière d’entre elles, l’Islam, va plus loin : « nul ne peut prétendre à la foi, tant qu’il n’aura pas aimé pour autrui ce qu’il aime pour lui-même », disait le Prophète.  Et avant Lui, le Christ répétait à qui voulait l’entendre : aide-toi, Dieu t’aidera.

L’autre est un inconditionnel. C’est en fonction de la qualité du rapport à l’autre que se décline la tonalité de la relation de bas vers le Haut et que se colore celle du Haut vers le bas.

C’est ce qu’enseignent les religions. Ce qu’au fond de son cœur tout un chacun sait quand il ne désespère pas, déçu par le cours malheureux des choses. C’est ce que l’école devrait intégrer à son fonctionnement et à ses objectifs.
                                                                                               
Djouher Khater
Janvier 2012 / Charleroi

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