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  • De Marx à Teilhard de Chardin, de la place pour (presque) tout le monde...
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18 mai 2008

Organiser l'alternative à gauche

Je publie, avec les liens habituels permettant à ceux qui le souhaitent de s'y associer, l'appel initié par Politis, qui, comme toute initiative rassembleuse, mérite réflexion...et publication sur ce blog qui aspire à la re-naissance de la gauche. Je ne voudrais pas cependant que se constitue un simple cartel des minoritaires. De ce point de vue, l'élaboration de propositions précises, peu nombreuses mais fortes, pour inscrire concrètement une force politique de type nouveau dans les luttes pour une société à visage enfin humain, devrait être au centre de la rencontre proposée en septembre.  Gauche Avenir est engagée dans une réflexion voisine. Le Congrès du PCF à la fin de l'année aura une responsabilité capitale à cet égard. Le PS choisira-t-il en définitive le socialisme ou le libéralisme, et dans ce dernier cas que feront alors les différents courants de gauche de ce parti ?: voilà qui est également d'une grande importance. Que les organisations prennent des voies transformatrices et unifiantes est de la responsabilité de chacun et de chacune: la base - nous - doit prendre la parole pour pousser dans ce sens.


Nous célébrons l'anniversaire de Mai 68.

Le temps n’est toutefois ni aux commémorations, ni à la nostalgie.

La planète s’est profondément transformée. Le capitalisme se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont le corollaire de l’enrichissement indécent d’une minorité de privilégiés. Les crises financières s’enchaînent et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau totalitarisme de marché, la démocratie s’étiole.

C’est à la refondation d’une politique d’émancipation qu’il importe de s’atteler.

En France, le sarkozysme se heurte déjà à la résistance du pays. Dans les entreprises du secteur privé, dans les services publics, à l’école, d’amples mobilisations se font jour.

À quarante ans de distance, deux questions se reposent à nous : quelles perspectives offrir à la colère sociale ? Comment la volonté de changer radicalement l’ordre des choses peut-elle redonner majoritairement le ton à gauche ?

À cet égard, chacun hélas peut le constater, il manque toujours une force incarnant un projet alternatif.

Du côté de la majorité dirigeante du Parti socialiste, les volontés hégémoniques se confirment, et avec elles les tendances au renoncement social-libéral, inspirées des exemples de MM. Blair ou Prodi. Mais la gauche de transformation sociale et écologiste ne doit pas, elle, s’accommoder d’un statu quo qui lui interdit d’espérer changer en profondeur la donne politique.

La menace du bipartisme devient plus forte, avec son choix mortifère ramené à deux variantes de l’adaptation au libéralisme. Tout cela peut nous conduire à des désastres comme celui que vient de connaître la gauche italienne, incapable d’empêcher le retour de Berlusconi aux affaires et littéralement disloquée.

Les municipales et les cantonales viennent pourtant de prouver qu’il existe ici un espace comparable à celui révélé par Die Linke en Allemagne ou d’autres expériences similaires en Europe. Faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu’ici séparées, faute de prendre en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles demeurera inévitablement limité : aucune force constituée ne peut rassembler autour d’elle seule.

Les échecs passés nous instruisent des difficultés de l’entreprise. Nous n’en restons pas moins convaincus que c’est le seul horizon porteur d’avenir.

Un cadre permanent pour faire front

Nous en appelons donc à l’affirmation d’une gauche enfin à gauche. Qui n’oublie plus la nécessité de redistribuer les richesses. Qui soit en phase avec les aspirations des salariés, avec ou sans papiers, des quartiers populaires, des jeunes. Qui conjugue urgence sociale, urgence démocratique et urgence écologique. Qui permette au peuple d’exercer sa souveraineté dans tous les domaines. Qui place l’égalité entre hommes et femmes au cœur de son projet. Qui milite pour un nouveau mode de production et de consommation, soutenable et respectueux des équilibres écologiques. Qui promeuve la construction d’une autre Europe et des rapports de codéveloppement avec le Sud. Qui devienne, ce faisant, une véritable force.

Militants politiques, acteurs du mouvement social et culturel, nous pouvons dès à présent agir de façon coordonnée. Sans préalable sur les engagements des uns et des autres, construisons un cadre permanent qui nous permette, ensemble, nationalement et localement, de réfléchir aux moyens d’une vraie réponse politique aux attaques de la droite et du Medef et d’aborder les grands rendez-vous qui s’annoncent. D’ici l’été, que chacun et chacune se saisisse de cette proposition sur le terrain. Et retrouvons-nous à l’occasion d’un grand rendez-vous national en septembre, afin de prolonger ces échanges.

Premiers signataires :

Paul Ariès, Ariane Ascaride, François Asensi, Clémentine Autain, Christophe Barbillat, Francine Bavay, Hamida Bensadia, Pierre Bergougnoux, Jacques Bidet, Martine Billard, Jean-Jacques Boislaroussie, Patrick Braouezec, Bernard Calabuig, Yves Contassot, Eric Coquerel, Emmanuelle Cosse, Thomas Coutrot, Claude Debons, Bernard Defaix, Marc Dolez, Annie Ernaux, Jean-Claude Gayssot, Jacques Généreux, Susan George, Dominique Grador, Robert Guediguian, Michel Husson, Raoul-Marc Jennar, François Labroille, Frédéric Lebaron, Jacques Lerichomme, Philippe Mangeot, Roger Martelli, François Maspero, Gérard Mauger, Marion Mazauric, Daniel Mermet, Mohammed Mechmache, Philippe Meyrieu, Claude Michel, Yann Moulier-Boutang, Dominique Noguères, Michel Onfray, Christian Picquet, Christophe Ramaux, Yves Salesse, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Evelyne Sire-Marin, Emmanuel Terray, Rémy Toulouse, Marcel Trillat, Christophe Ventura, Marie-Pierre Vieu, Claire Villiers.

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Commentaires
A
Pour riposter à la droite, l'unité large est normale. Mais là, il s'agit bien de "l'alternative". <br /> <br /> Or l'alternative ne se fera pas sans un vrai bilan critique, pas sans rompre avec tout le stalinisme ("stalinien" ce n'est pas une insulte, c'est un courant politique - certes tragiquement traître). <br /> <br /> Prendre le pouvoir, c'est l'affaire collective des travailleurs, de "l'immense majorité" (pour citer Marx) ; pas de tel ou tel courant qui parle au nom des travailleurs. <br /> <br /> Pas de soucis pour mettre mon blog en lien.<br /> Salutations communistes !
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A
Les courants dont tu parles sont bienvenus sur le blog. "Démocratie communiste" fait partie de nos liens communs (j'ai visité ton blog). Mais une question: combien de temps encore cette extrême-gauche là refusera-t-elle les responsabilités du pouvoir ? On peut avoir les mains propres si on ne les frotte pas au cambouis. Prendre un fusil quand il le faut, faire une grève, manifester contre ceci ou cela, beaucoup le font et c'est admirable, et l'extrême-gauche le fait ! Mais construire concrètement l'avenir, prendre sa part des responsabilités décisionnaires, y est-elle prête ? Arrêtons l'injure "stalinien": à mon âge et là où je milite je me sens visé ! Le communisme ne sera plus jamais ce qu'il a été. Et heureusement. Une nouvelle époque est ouverte. La seule ambition de l'appel de Politis, si j'ai bien compris car je n'en suis pas signataire, est de constituer à plusieurs niveaux des cadres unitaires pour riposter à la droite bonapartiste qui gouverne. Je ne sache pas que quiconque soit exclu de ce cadre, à moins de se limiter à son petit groupe, à son petit parti, et à ses grandes certitudes, ce qu'apparemment certains semblent préférer. Ceci étant, en chapeau de l'appel, j'ai indiqué que le danger est de constituer un cartel d'organisations minoritaires sans cohérence véritable. Et cette cohérence ne peut effectivement se trouver que dans une perspective ni libérale ni capitaliste. Dira-t-on "socialiste" ou "communiste" ou "libertaire" ?<br /> Je ne sais pas si aux grands mots il ne faudra pas préférer les bons remèdes.
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A
La référence à Die Linke montre l'enjeu : créer avec d'anciens staliniens un parti qui se situe un peu à droite du PS d'il y a 30-35 ans. <br /> <br /> L'alternative à gauche ne peut passer que par un bilan clair de la gauche du 20e siècle, en particulier de ses courants de trahison (majoritaires) d'une part, et des minorités ayant maintenu des positions de gauche réelles (anti-autoritaires, égalitaires, démocratiques, opposées à toutes les formes de capitalismes).
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